Jusqu’où les peuples vont ils accepter la crise ?

, par  Guy Jacquin , popularité : 1%

J’ai participé à la fête du PCF de l’Ain le dimanche après midi n’ayant pu, pour des raisons personnelles, y participer dès le matin et pour le repas de midi.

J’avais décidé à cette occasion de faire part de quelques remarques et réflexions concernant la situation politique du moment. Une centaine de personnes participaient au débat sur les questions Européennes.

Ci-joint le texte que j’avais écrit pour ne pas dépasser la dizaine ou quinzaine de minutes d’intervention.

"Je voudrais faire une parenthèse ( Par défaut de candidat communiste, J L Mélanchon avec le FdeG et la force communiste a apporté une bouffée d’oxygène incontestable pour des dizaines de militants engagés. Son charisme, le tribun qu’il est ont marqué la campagne, les deux chiffres sont atteints mais pas autant que prévus, avec beaucoup d’imperfection dans la campagne, ça aussi il faudra l’analyser.

Pour ma part, contrairement à ce qui se dit, j’ai voté Mélanchon pour aller jusqu’au bout de ma démarche politique.)

Jusqu’où les peuples vont ils accepter la crise ? La Grèce, première victime, le SMIC à 450€, les retraites à moins de 50%, le chômage à plus de 20%, etc, etc... La patronne du FMI Lagarde a ce matin insulté ce peuple. C’est la casse de traditions politiques, économiques ancestrales construites par ce peuple. Demain ce sera le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la France, c’est ça l’avenir des peuples Européens.

Pour l’Europe capitaliste c’est la guerre contre les peuples, c’est l’outil mis en place par le grand capital international et ses valets Européens. Ces structures et l’euro sont leurs munitions pour leur garantir des profits maximum et permanents contre l’intérêt des peuples. Cela fait partie de l’organisation de leur lutte des classes à l’échelle internationale.

Sans une lutte déterminée contre cette politique, les peuples seront condamnés à subir ce que le peuple Grec vit aujourd’hui. Je pense que le PCF n’a pas mis en place cette lutte déterminée. Dernier exemple : le Pas de Calais, c’est une remise en cause de l’accord mis en place pour les législatives par les partenaires du FdG. A Hénin-Beaumont, Hollande était en tête, le poids et la force du PCF dans cette circonscription et dans le département revenait au PCF.

Mélenchon n’est pas le seul a pouvoir battre Le Pen. Il y va parce que c’est une circonscription gagnable par le FdG, travaillée depuis des années par un PCF ancré sur le terrain (terrain de Maurice Thorez). Il espère devancer le PS condamné pour des malversations financières. Il va être médiatisé, il va lutter front contre front etc. On a sacrifié un député communiste potentiel dans cette campagne alors que l’on n’est pas sûr de retrouver tous nos députés.

On fera les comptes après les législatives.

Même si M Le Pen est battue, ce sera une bonne nouvelle, mais ici comme ailleurs nous aurons besoin d’un PCF révolutionnaire, actif et dynamique pour battre la droite et toute sa politique, qu’elle soit extrême ou non. Il ne faut pas perdre de vue que le danger existe que nous n’ayons plus de députés communistes mais que des députés du FdG.

Mélenchon se sert de cette force qu’il n’a nulle part en France. Attention par ailleurs cette médiatisation de sa campagne va profiter aux deux et donc aussi à une solution fasciste proposée par Sarkozy face à la crise.

Le parti communiste est une richesse, dans sa pratique sur le terrain, auprès des gens et de leur vécu, ne la laissons pas dévoyer par la médiatisation et des solutions qui n’en seront pas. Notre objectif politique : renouer avec le Marxisme, mener le combat pour le socialisme et porter l’idéal communiste. C’est pour contrer l’idéologie fasciste d’un monde livré au hasard, aux forces du mal et à la loi du plus fort et ouvrir une issue face au capitalisme.

Redonner son sens à la nation et exiger que le peuple retrouve sa souveraineté nationale perdue avec les traités Européens. Je pense que cela à été un point faible de la campagne du FdG. Pour le Pas-de-Calais c’est une manifestation de l’effacement du PCF. Je pense aussi que l’on a trop présidentialisé la campagne au détriment de la 6ème République et de la transformation fondamentale de la société Française, Hénin-Beaumont rentre dans le cadre de cette présidentialisation ; on va le payer après les législatives.

Mélenchon parle de plus en plus au nom de toutes les composante du FdG, et donc souvent à notre place. Il parle de Syriza comme de "notre" parti en Grèce. Il annonce son objectif : créer une nouvelle force politique à gauche, le FdG comme parti ; si les communiste ne restent pas vigilants, son OPA sur le PCF peut réussir. Je sais qu’un grand nombre de communistes ne pensent pas ça, qu’ils pensent encore que le parti ne peut pas disparaître. Pas moi : la campagne des Présidentielles et des Législatives est pleine d’exemples. Par exemple dans certaine sections et fédérations, il n’y a plus de réunions de communistes en tant que tels pour permettre de s’exprimer. Je pense que la direction du PCF qui a défendu ce choix porte la responsabilité de cette situation. On en est à tel point que Mélenchon est devenu la carte de visite de pas mal de candidats communistes et, de plus en plus, notre logo PCF disparait des tracts et des affiches alors qu’il pourrait nous apporter des voix.

Sincèrement je pense que les communistes, tout en menant la campagne, doivent être inquiets de l’avenir de leur parti, Pierre Laurent au dernier CN invite les jeunes communistes à participer à un stage en Grèce à l’initiative du parti de la gauche Européenne dont il est Président. Ce parti est composé de peu de partis communistes mais surtout de partis sociaux démocrates et n’ouvre aucune perspective pour le socialisme. D’ailleurs l’appel des 15 partis communistes Européens en soutien au peuple Grec, le PCF ne l’a pas signé. Dans le même temps P. Laurent, Président du PGE, donne des leçons au parti communiste Grec, alors que le KKE vient d’augmenter son pourcentage et le nombre de ses députés aux dernières élections. Il y a de quoi être inquiet.

Je demande officiellement, à titre personnel, étant membre de la section de Bourg, une assemblée des communistes de Bourg-Revermont pour une expression communiste de soutien à la candidature de Noëlle Favier secrétaire de la section.

On est bien obligé de voir que tous les symboles et actes qui font l’existence d’un parti communiste au plan national et international sont en train de disparaitre et sont remplacés par le FdG au plan national et le PGE au plan Européen.

En ce qui me concerne je ne renoncerai jamais à l’existence d’un parti communiste ; ce serait pour moi renoncer au marxisme, au renversement du capitalisme, renoncer au socialisme et au communisme, alors même que la période historique appelle à un projet qui ne limite pas notre ambition à notre seule place dans les institutions. Bien au contraire elle permet au peuple, avec l’expérience, d’être en capacité d’écouter nos propositions ; ne pas le faire c’est pour moi renoncer à la révolution.

Une dernière idée : quelque soit notre position, notre engagement, décidons de réfléchir ensemble à tirer tous les enseignements et dans le cadre de la préparation du congrès, après cette période électorale, de tout faire pour développer l’activité du PCF pour la transformation de la société Française au service de son peuple. Un PCF digne de son nom, de son passé, de son histoire. Merci.

Guy Jacquin

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