Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national des 28 février et 1er mars 2009
Intervention d’Emmanuel Dang Tran
Fédération de Paris, 15ème ardt.
Sur la « Charte du CN »
J’interviens pour alimenter le débat ici et, à travers le résumé dans l’Huma, pour alimenter le débat dans tout le Parti.
Si une chose ne peut plus durer dans le fonctionnement de notre CN, c’est bien la tenue de réunions comme celle d’aujourd’hui qui ressemble malheureusement à de nombreuses autres. Je me souviens des discussions oiseuses interminables sur les collectifs antilibéraux.
Aujourd’hui, c’est tout simplement exaspérant ! Les luttes se développent après le 29 janvier dans le contexte de crise aiguë. Une journée d’action décisive est programmée pour le 19 mars. Et la direction exécutive choisit de consacrer une journée de notre temps à régler des questions internes. Ce matin, j’ai entendu se lamenter longuement sur l’image du Parti. Quelle image donne-t-on, effectivement !
Maintenant, on veut la cacher plutôt que la changer.
Avec son projet de « Charte » du CN, après avoir cherché à sélectionner les intervenants, la direction exécutive revient à la charge pour essayer de supprimer la parution dans l’Humanité du résumé des interventions des membres du CN.
La transparence des débats lui est-elle donc insupportable ? Il faut le croire.
Ces résumés rendent compte à des dizaines de milliers de communistes de nos discussions. Mais pas seulement ! Ils placent chaque membre du CN devant ses responsabilités vis-à-vis des camarades. Surtout il place nos débats de direction, la prise de décision sous le regard des communistes.
La direction exécutive se sent-elle si faible dans ses choix devant toute expression de contradiction ?
Si vous maintenez votre projet, pour l’instant une « question à l’étude », de supprimer le compte-rendu des réunions du CN, je demande un vote spécial.
Les communistes ne resteront pas sans voix devant ce coup de force.
Sur les « transformations du Parti »
Patrice Bessac situe son rapport dans le cadre des suites des décisions du congrès. C’est précisément le contraire.
Au congrès, les communistes ont manifesté sans ambiguïté leur volonté de continuer le PCF, de maintenir son identité, de renforcer son organisation. Cela s’est traduit précisément par le rejet du mot « métamorphose » du texte de résolution. Est resté le mot « transformations ».
Comme les partisans affichés de la « métamorphose » ont été intégrés en nombre dans la Comité exécutif national, la commission « transformations » sera-t-elle le moyen de faire passer la « métamorphose » malgré l’avis des communistes ? Je le redoute.
La constitution de cette « commission », rappelons-le, a été introduite en fin de processus de congrès par la direction sortante elle-même. Les noms que l’on nous propose aujourd’hui le confirme : une commission décidée d’en haut et composée d’en haut.
Le contenu du rapport de Patrice me le confirme.
Il envisage l’avenir du parti sous l’angle de la sociologie électorale, sinon de l’étude de marché politique, bien loin de la lutte des classes !
Il estime que la situation actuelle n’est pas satisfaisante. Là je suis d’accord !
Mais il n’y a pas besoin de faire une commission pour commencer à corriger les choses.
Un exemple : on nous annonce que les communistes seront consultés sur les candidatures aux européennes à la fin du mois de mars mais elles seront proclamées au meeting du 8 mars. Bonjour la démocratie !
Combien de fois, ces dernières années, les candidats, les élus ont été désignés sans ou même contre les communistes concernés ?
Ce que nous devons faire c’est tirer le bilan de 10 ans de transformation, de la casse méthodique des cellules, de la priorité donnée au rôle dans les institutions et aux élus, dont de plus en plus fonctionnent en dehors de toute organisation du Parti – là il y a problème.
Cela fait 10 ans que les communistes expriment, d’une façon ou d’une autre, leur refus de la disparition du Parti, de l’abandon de son identité, de sa dilution, (comme étape intermédiaire ?) dans une recomposition politique à gauche.
Ce qui ne passe décidément pas dans un processus encore un peu démocratique, le groupe dirigeant tente à nouveau de le faire passer par la méthode autoritaire en tentant d’étouffer administrativement les voix d’opposition.
Ce n’est pas acceptable.
Emmanuel Dang Tran