Elections législatives partielles décembre 2012
Intervention de Paul Barbazange au CN du 16 janvier 2013 Luttes contre l’austérité - Sur quelles questions achoppons-nous ?

, par  Paul Barbazange , popularité : 3%

Le Front de gauche est loin d’être une structure homogène. Comment se sont passées les législatives partielles dans la 6ème circonscription de l’Hérault ? Abstention.

L’apport communiste. Anticapitalisme et rassemblement. Pour un parti communiste autonome acteur-moteur des rassemblements. Où se situent les intérêts de la classe ouvrière et des exploités ? La question cruciale de l’emploi ne peut effacer celle tout aussi importante, pour le moins, des pensions minimales, du SMIC, évolution respective du seuil de pauvreté et des revenus minimums des salariés actifs et retraités. L’Europe du capital et les abandons nationaux. Ruptures ou transformations homéopatiques.

Depuis le Conseil National de novembre et ses décisions concernant l’action contre l’austérité, les communistes du biterrois m’ont désigné à la quasi-unanimité pour mener la campagne d’un candidat communiste dans le cadre du Front de gauche aux législatives partielles de la 6ème circonscription. Contre l’austérité justement. Le Parti de gauche, au plan local, aurait préféré appeler dès le premier tour à voter pour la sortante socialiste. Il l’a clairement fait savoir et a trouvé sur cette base quelques complaisances du côté de la FASE et des ex-NPA. Tout plutôt qu’une candidature communiste dans un cadre de rassemblement, le débat fut rude, on le devine et n’a pas facilité le résultat électoral. Nous n’avons pas cédé, la campagne a été contre l’austérité, la droite, l’extrême-droite et non une campagne électoraliste d’accompagnement de l’austérité européenne et de dénigrement du Parti Socialiste. Les communistes, dans le cadre du Front de gauche s’y sont bien senti : 15 adhésions dans les sections concernées, recréation d’une cellule rurale dans le village où nous faisons encore le meilleur résultat électoral. La localité en était privée depuis 30 ans. Re-création aussi d’un cercle de JC à Béziers, là aussi, absent depuis plus de 35 ans.

Dans sa dimension électorale, le résultat n’a pas été à la hauteur de l’engagement militant. La droite a gagné au second tour, la candidate FN n’ayant pu se maintenir et au premier tour, candidat du Front de gauche, j’ai perdu en pourcentage et en voix comme la candidate socialiste sortante. L’abstention quoique moins forte que dans les deux autres élections partielles a grimpé vers des sommets. Le rejet de la politique gouvernementale joue à fond.

N’y a-t-il pas plus fondamental ? Sur quoi buttons nous ? Bien sûr sur la dimension électorale des échéances quand nous ne sommes pas en course. Devrait-on pour cela être absent lors de certains premiers tours. Un tel choix serait suicidaire. Seuls les communistes peuvent être porteurs de propositions communistes de rassemblement. Les électeurs pensent-ils possible de sortir de la crise ? Quelles sont les conditions minimales à remplir pour aller au début de cette sortie ? Le capitalisme est certes en crise mais ce sont les exploités qui payent le prix fort, et qui vont payer encore plus alors que les profits sont repartis à la hausse, crise ou non, peut être grâce à la crise ! Qui d’autres que nous en tant que force organisée peut éclairer cela ?

Les trois comités de section concernés souhaitent que l’objectif d’une rupture claire sur la question des salaires-minimas, des pensions, de la revalorisation massive du SMIC soit posée avec force. Le pire des échecs de ce gouvernement, c’est juin : pas de vraie revalorisation, et janvier : le strict minimum légal. Le MEDEF exulte, les citoyens s’abstiennent. Le SMIC et les pensions minimales sont soit dépassées, soit rejointes par le seuil de pauvreté, à ce jour 953 Euros, alors qu’il reste autour de 1100 euros à un smicard à temps plein. Combien n’y sont pas à temps plein ? tant de femmes en particulier, et je pense à ma suppléante employée du commerce à temps partiel forcé. Dans mon bassin d’emploi, le troisième plus mal loti pour le chômage, plus de 25 % des foyers sont au-dessous du seuil de pauvreté, nettement plus de 50 % autour de ce seuil ou entre cette barre et le niveau du SMIC. Nous avons beaucoup travaillé sur l’emploi, prenons garde à ne pas laisser cette question des salaires et de tous les bas revenus de côté. Sauf attention insuffisante de ma part, nous sommes à l’extrême fin de ce CN, aucune intervention n’a rappelé le rôle central de cette question. Au travers des profits (augmentés de 15% pour les entreprises cotées au CAC 40 en 2012), elle permet d’ailleurs de s’en prendre très directement au patronat.

Nous sommes sur cette question dans le même mouvement que l’Espagne, le Portugal, l’Italie, La Grèce. Ce qui me conduit à souligner l’autre question sur laquelle notre campagne anti-austérité a achoppé. Notre illisibilité sur le devenir de l’Europe du capital. Dans ma région, bien des villages ont voté à 65,70 % lors du dernier référendum contre l’Europe capitaliste et ses ravages. Pas toujours sur une base révolutionnaire certes. Mais aujourd’hui comment laisser croire que des aménagements sont possibles ? La signature du TSCG est un abandon sans précédent de la souveraineté nationale (dans le domaine budgétaire), un alignement sans conditions sur les objectifs austéritaires, pour les profits. Politique portée depuis sa fondation par l’UE.

Peut-on, en quoi que ce soit, laisser croire que nous pourrons aménager, améliorer, éviter de poser toutes les questions de rupture ? Sur ce thème aussi le peuple de France a besoin d’un parti communiste actif et rassembleur. Dépourvu de toute ambiguïté. L’une des prochaines consultation électorale portera sur l’Europe dont ont besoin les exploités.

Sur ces questions l’adversaire est l’exploitation capitaliste. Affirmons notre apport spécifique de communistes, rassemblons.

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