36éme congrès : des amendements pour pousser le débat !!

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Notre camarade Eric Ruiz de L’Eure nous transmet des propositions d’amendements.
Nous les mettons à disposition de tous.

AMENDEMENT 1 AU TEXTE DE BASE
Le Socialisme

Dans tout le texte de Congrès, à aucun moment il n’est fait mention de l’idéal pour lequel nous combattons au Parti communiste : le socialisme.

Héritiers de la Révolution française, de la Commune de Paris, du combat ouvrier, de Jaurès, du Front populaire, de la Résistance, des grandes réformes de 1947 (Sécu, Fonction Publique) et des luttes anticolonialistes d’après-guerre, nous devons réaffirmer ce qui fait notre spécificité par rapport à la social-démocratie et aux réformistes : cette volonté de changer le modèle social capitaliste par un modèle social socialiste.

Je propose donc de préciser le but de notre combat dès le paragraphe qui va de la ligne 53 à la ligne 68 :
Ligne 53 :
"L’issue : rompre avec le capitalisme "
devient
" L’issue : rompre avec le capitalisme, aller vers le socialisme"

Ligne 67 et 68 :
"Un processus de changement crédible et ambitieux, visant à transformer les logiques du système"
devient
"Un processus de changement crédible et ambitieux, visant à rompre avec les logiques du système pour aller vers un système mettant l’être humain et l’environnement au cœur des priorités, le socialisme".

AMENDEMENT 2 AU TEXTE DE BASE
Le Socialisme

Dans la logique de préciser notre nature révolutionnaire, et non seulement réformiste, voici un amendement proposé par des communistes parisiens.

Il concerne le dernier paragraphe sur le Parti communiste (à partir de la ligne 956) et se présente par un rajout, une modification de texte et un paragraphe déplacé (en gras). Le texte supprimé est entre parenthèse et barré.

Il rappelle la notion de classes présenté au début du texte de congrès, précise que nous adressons aux travailleurs et travailleuses en priorité (Toutes et tous ? Pas forcément !) et, par le déplacement de paragraphe, remet celui qui parle des entreprises et des travailleurs, avant celui sur les quartiers et celui sur les jeunes, question de priorités pour un communiste !

4 - Un parti populaire, pleinement déployé dans la société

Pour s’adresser au peuple de notre pays, les partis dominants ont découpé la population en couches, catégories et communautés, plutôt qu’en classes. En s’adressant à elles, il s’agit pour eux de les faire exister dans les représentations mentales, de les opposer entre elles plus ou moins artificiellement, puis d’opérer des choix et des alliances. Ce n’est pas notre conception des choses.

Nous voulons parler à tous les travailleurs et travailleuses (à toutes et tous), en faisant émerger l’intérêt général, le bien commun, et la promotion des valeurs essentielles pour la dignité humaine. Mais pour cela, nous sommes conscients qu’il faut pouvoir s’adresser à chacune et chacun dans sa vie, sans réduire personne au statut social dans lequel la société le maintient enfermé.

Le rejet de la politique s’exprime massivement parmi celles et ceux qui subissent le plus les effets du système capitaliste et de sa crise. Et les pièges politiques se referment sur les hommes et les femmes qui sont hantés par la peur de perdre ce qu’ils ont durement gagné.

Nous devons nous adresser plus et mieux à celles et ceux qui produisent au quotidien les richesses. S’organiser pour l’action politique dans les entreprises, les grands groupes, les branches, les services publics, là où l’affrontement avec les forces du capital est le plus direct, est indispensable. Le travail, qui tend à occuper une place de plus en plus grande et de plus en plus pesante dans les vies, pour celles et ceux qui n’en sont pas privés, semble pourtant de plus en plus déconnecté du reste des existences et des enjeux politiques. C’est l’une des prouesses de la pensée dominante. Nous voulons en faire un sujet politique majeur. [fin du paragraphe déplacé]

Nous devons donc reconquérir la mobilisation des habitantes et des habitants des quartiers populaires, où les conditions de vie sont particulièrement dures, pour changer avec eux leur quotidien. Pour beaucoup, ils se sentent discriminés, abandonnés, relégués en dehors. Souvent, les lieux d’échanges, de rencontre, d’action sont justement ce qui fait défaut au vivre ensemble. C’est avec elles et avec eux que nous devons construire la politique dont ils ont besoin, en commençant notre chemin au plus près des besoins immédiats. C’est d’elles, c’est d’eux, que viendra le changement. C’est par elles, c’est par eux, que nous serons nous-mêmes révolutionnés.

Nous devons également fournir un effort singulier en direction des jeunes générations, fortement marquées par les prémices d’un nouveau monde à naître, mais que l’on a essayé d’élever plus que jamais dans l’esprit de compétition et le culte du mérite. Elles peuvent bousculer l’ordre établi si leurs aspirations à vivre ne sont pas étouffées. Le Parti communiste est pour elles et pour eux, un formidable espace de vie et d’émancipation. Avec le MJCF et l’UEC, nous voulons mieux encore nous adresser à la jeunesse pour lui permettre de construire l’avenir.

Nous voulons produire un effort en direction de tous ceux et toutes celles dont les peurs et les souffrances sont instrumentalisées contre leurs propres intérêts. Partout, nous voulons approfondir notre lien avec les femmes et les hommes, et faire de notre parti un parti qui rassemble largement les hommes et les femmes épris de justice, de paix et de liberté.

AMENDEMENT 3 AU TEXTE DE BASE
L’Europe

Sujet curieusement polémique au Parti communiste : notre positionnement sur l’Europe.

Historiquement opposé à la construction européenne, fer de lance de la contestation notamment contre le traité de Maastricht en 1992, le TCE en 2005 ou le traité de Lisbonne en 2007 et en 2012, le PCF parle aujourd’hui d’Europe sociale et se refuse à parler d’une sortie de l’euro (et encore moins de l’Europe !).
C’est pourtant le traité de Maastricht qui a imposé l’euro et la BCE et nous étions contre !

Le paragraphe sur l’Europe fait la part belle à un Parti de la Gauche Européenne auquel appartient désormais le PCF (voir la nouvelle carte d’adhérent) bien que son intégration dans ce parti n’est jamais été discutée ni validée par les communistes.

Bref ! Voici un amendement qui se propose de ne pas nous couper d’une éventuelle rupture avec l’Europe et l’euro, rupture qui se fera peut-être d’elle-même si la crise de la zone euro s’amplifie comme l’affirment différents économistes (Nikonoff, Cohen, Stiglitz, Economistes Atterrés).

Lignes 668 à 672 :
"Là où des forces actent l’impuissance à changer l’Europe, prônant une dissolution de la zone euro qui renverrait d’une autre manière chaque peuple à la même guerre économique, nous pensons indispensable de lutter contre les divisions et les nationalistes, et de construire des rapports de force solidaires entre peuples à l’échelle de l’Europe pour émanciper le continent de l’emprise des marchés. Il est nécessaire d’approfondir une stratégie politique européenne."
Devient
" Là où des forces actent l’impuissance à changer l’Europe, prônant une dissolution de la zone euro pour favoriser les divisions et les nationalismes, nous proposons de construire des rapports de force solidaires entre peuples à l’échelle de l’Europe pour émanciper le continent de l’emprise des marchés. Il est nécessaire d’approfondir une stratégie politique européenne."

Lignes 672 à 676 :
"Nous voulons augmenter encore la dynamique du Parti de la gauche européenne et favoriser avec lui tous les espaces de coopération où pourront se rassembler les forces politiques, sociales et citoyennes qui remettent en cause les orientations européennes actuelles, et sont disponibles pour travailler à des alternatives à l’échelle européenne."
Devient
"Nous voulons augmenter encore les rassemblements avec les autres partis communistes d’Europe et au sein du Parti de la gauche européenne et favoriser avec eux tous les espaces de coopération où pourront se rassembler les forces politiques, sociales et citoyennes qui remettent en cause les orientations européennes actuelles, et sont disponibles pour travailler à des alternatives à l’échelle européenne."

AMENDEMENT 4 AU TEXTE DE BASE
L’Internationalisme

L’internationalisme, pilier du communisme, apparait en filigrane dans plusieurs parties du texte du Congrès. Mais, le paragraphe qui y est consacré (Ligne 301 : quand les peuples se mettent en mouvement) est simpliste et ne parle pas des contradictions en cours dans les régions du monde citées (échecs des révolutions arabes, montée du fascisme en Europe, du fascisme vert dans de nombreux pays musulmans) : une démarche absolument pas scientifique !

C’est le cas du paragraphe qui parle de l’Europe, qui ne cite que sur le modèle grec Syriza et sur les Indignés (de quel pays ?). Quid des néo-nazis grecs d’Aube Dorée et du mémorendum qui se met malgré tout en place ? Quid des mouvements en cours en Espagne, au Portugal,… sur d’autres modèles d’organisation, autour des PC souvent ? Quid de la montée du fascisme et de forces nationalistes un peu partout en Europe ? Grèce, Hongrie, Autriche, Hollande, Belgique, Finlande,… France ! Cela parfois au détriment des forces de gauche locales.

Enfin, le texte de base commune aborde les événements en cours à travers l’Amérique du sud depuis plus de dix ans de manière très superficielle et légère, au point que nombre de camarades considèrent que le texte n’en parle pas. Il s’agit pourtant des seules grandes avancées sociales et politiques progressistes à travers le monde depuis des décennies ! Et plusieurs de ces pays se revendiquent ouvertement du socialisme : Cuba, Vénézuéla, Bolivie. Nous devons aussi nous emparer de ces événements historiques en les soutenant, certes, mais en les valorisant en France comme exemple qu’il est possible de faire "autre chose" que gérer le capitalisme.

Je propose :
Lignes 302 à 319 :
"Partout dans le monde, des mouvements populaires se développent qui en attestent : l’humanité cherche des issues. En effet, comment ne pas trouver dans le mouvement d’occupation de Wall Street, le temple du capitalisme mondialisé, le signe éloquent d’un système en perte de légitimité ?

Dans les pays d’Europe, les peuples résistent et manifestent leur profond rejet de l’austérité. Des forces politiques comme Syriza, en Grèce, opposées aux orientations européennes, commencent à gagner une place politique nouvelle. Sans oublier les « Indignés », qui portent une forte contestation du système, et bien souvent de la politique en tant que telle.

En Amérique latine, dans la diversité des histoires nationales, des forces politiques ont été portées au pouvoir pour s’opposer au pillage impérialiste de leurs richesses et de leur travail, pour fonder de nouvelles coopérations et solidarités, y compris avec Cuba, victime d’un blocus inacceptable. Il s’y mène des politiques nouvelles où l’on cherche des façons de rendre au peuple les droits qui sont les siens.

Ces expériences nous intéressent, elles nourrissent nos espoirs, elles participent à rendre partout le changement possible. Nous en sommes pleinement solidaires.

Le Printemps arabe, s’il a débouché sur des situations contrastées, ne saurait être interprété autrement que comme une éruption trop longtemps contenue d’aspirations profondes à des bouleversements dans la vie quotidienne et dans la vie démocratique des peuples. Le monde arabe n’en pouvait plus de cette domination néo-coloniale dont la misère, la famine et la privation de libertés étaient le prix. Au cœur de ces mouvements, les aspirations démocratiques et progressistes doivent prendre le dessus."

Devient

"Partout dans le monde, des mouvements populaires se développent qui en attestent : les travailleurs cherchent des issues à la crise engendrée par le système capitaliste. En effet, comment ne pas trouver dans le mouvement d’occupation de Wall Street, le temple du capitalisme mondialisé, le signe éloquent d’un système en perte de légitimité ?

Dans les pays d’Europe, les peuples résistent et manifestent leur profond rejet de l’austérité. Des forces politiques opposées aux orientations européennes, commencent à gagner une place politique nouvelle. La décrédibilisation de l’Europe et des partis du système, conservateurs, libéraux ou sociaux-démocrates, n’est pas sans danger comme le montre la montée des replis nationalistes et fascistes qui touche plusieurs pays d’Europe.

En Amérique latine, dans la diversité des histoires nationales, des forces politiques ont été portées au pouvoir pour s’opposer au pillage impérialiste de leurs richesses et de leur travail, pour fonder de nouvelles coopérations et solidarités, y compris avec Cuba, victime d’un blocus inacceptable. Il s’y mène des politiques nouvelles où l’on cherche des façons de rendre au peuple les droits qui sont les siens. La création de nouvelles relations économiques basées sur la coopération entre les peuples, l’instauration de mesures sociales et de nationalisations dans l’intérêt du peuple et la démarche socialiste revendiquée par certains gouvernements doivent non seulement être soutenues par les communistes français mais servir également d’appuis pour démontrer qu’il existe des alternatives au capitalisme.

Ces expériences nous intéressent, elles nourrissent nos espoirs, elles participent à rendre partout le changement possible.

Le Printemps arabe constitue une éruption trop longtemps contenue d’aspirations profondes à des bouleversements dans la vie quotidienne et dans la vie démocratique des peuples. Le monde arabe n’en pouvait plus de cette domination néo-coloniale dont la misère, la famine et la privation de libertés étaient le prix. Les révoltes populaires sont aujourd’hui au milieu du gué, tiraillées entre les aspirations démocratiques, laïques et sociales du début et des forces obscurantistes religieuses souvent soutenues par les pétromonarchies. Nous soutenons les aspirations démocratiques et progressistes de ces peuples et les forces politiques qui les portent."

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