Tout continue donc tout s’aggrave, mais la nomination de Michel Barnier crée malgré tout une situation nouvelle dans la mesure où elle met fin à plusieurs semaines d’incertitudes, de postures politiques, qui ont sans aucun doute renforcé la colère contre Macron, mais aussi le sentiment d’inutilité des politiques jusqu’à la gauche.
Cette nomination confirme l’engagement du capital international et de la commission européenne dans la situation française, c’est le choix d’une droite dure et d’un acoquinement avec le RN. Elle fait apparaître la réalité, la droite et son extrême, le RN, sont majoritaires dans cette assemblée nationale comme dans le pays et partagent la même volonté d’austérité.
Les élections européennes et plus encore les législatives marquent un affaiblissement inquiétant du PCF. Beaucoup de camarades ont le sentiment que nous ne recueillons pas le fruit de nos efforts.
En même temps, je suis convaincue que nous pouvons nous ouvrir un espace dans la situation présente, à condition de faire la preuve de notre utilité pour faire évoluer le rapport de force en faveur du travail face au capital.
Nous n’y parviendrons pas si nous nous contentons d’être les « bons élèves » du NFP, de répéter avec quelques variantes son discours.
Faisons l’exercice concret avec la résolution qui nous est proposée sur la situation politiques. Pourquoi affirmer par exemple que tous les français, quelque soient leurs votes, ont voté pour les mêmes revendications sociales ? Non seulement, c’est faux mais cela ne permet pas à ceux qui nous lisent de comprendre la situation, en somme, cela ne fait pas progresser les consciences. C’est pourtant une évidence que la bourgeoisie vote pour défendre ses intérêts, qui ne sont pas ceux de la classe ouvrière, mais de ceux qui vivent des placements financiers et de leur patrimoine. D’autre part, si le vote RN est aussi celui d’une partie des ouvriers et employés qui partagent les colères d’électeurs du NFP, ce vote est aussi marqué par la conviction que la source des problèmes de la France tient à l’immigration, en tous cas qu’il ne veulent pas payer ce qu’ils caractérisent comme « le coût de l’immigration ». Faire comme si ses oppositions de classe, mais aussi dans la classe ouvrière elle-même, n’existaient pas, cela n’aide pas vraiment à comprendre et à mener les bonnes batailles.
Je regrette aussi que nous ne caractérisions pas plus la nomination de Michel Barnier, comme celle de l’homme de la commission européenne, de ceux qui avec Sarkozy ont volé le NON des français au TCE, d’abord parce que c’est la vérité, ensuite parce que c’est une pierre dans le jardin du RN, dont il faut continuer à dénoncer l’imposture sociale.
De la même manière, dans nos propositions, nous sommes plus dans la redite du programme du NFP que dans la mise en avant de propositions communistes. C’est notamment le cas sur la question de l’industrie et du défi climatique, sur la défense de la démocratie, très centrée sur le parlement et n’abordant pas la citoyenneté.
Quant à la paix, peut on limiter les choses à la sécurité de l’Ukraine ? Quid de la sécurité de la Russie, de la Chine, de la France et de l’Union européenne. Comment traitons-nous des risques d’affrontements mondiaux à partir de la politique génocidaire d’Israël. Condamner le régime Iranien ne peut justifier que les petits enfants iraniens meurent sous les bombes américaines. Peut-on parler de paix sans dénoncer l’impérialisme principal, celui des USA et du dollar qui pour maintenir sa domination de plus en plus contestée est prêt à mettre le feu à la planète ? C’est pourtant le nœud du problème.