Peu de temps après l’attentat qui a décimé Charlie Hebdo, est apparu le slogan Je suis Charlie. Expliqués comme symboles, ces mots ont envahi les esprits et les cœurs saisis par l’émotion. Ainsi enfermée dans Je suis Charlie, l’empathie a été scandée et ritualisée. Arboré comme identité pour tous, Je suis Charlie a converti les foules ou peu s’en faut. Être Charlie s’est imposé. Être ou ne pas être, Charlie, ne devait plus être la question. Être Charlie, ainsi, est devenu un slogan identitaire. Pour le pire du meilleur dont il s’est dit porteur.

Je suis Charlie est la création de Joachim Roncin, directeur artistique et journaliste musical au sein de la rédaction de Stylist. La direction de ce magazine gratuit est assurée de manière conjointe par Madame Prouvsot et Monsieur Lagardère, également à la tête du groupe Marie-Claire. La proximité de Roncin avec le groupe Lagardère explique-t-elle le buzz planétaire de son slogan, d’aucuns le prétendent.
Quoiqu’il en soit, Je suis Charlie n’est pas sorti de nulle part. Porté par le milieu médiatique dont il est issu, sa diffusion a suivi la multiplicité de ses relais. Que Joachim Roncin ne dépose pas son slogan, contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, n’enlève rien à la manière dont il s’est imposé.
Et ses déclarations n’y changeront rien...
Hélène Richard-Favre
Tiré de son blog, ici et là.
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