Dans l’Humanité-dimanche du 20 mai 2010, Francis Wurtz s’est fendu d’un article intitulé « Schuman, réveille-toi, ils sont devenus fous ». Or il ne s’agit pas d’une pique humoristique, mais bien d’une allégation à celui à qui les capitalistes ont décerné le titre de (Petit) Père de l’Europe…
Rappelons quand même que le sinistre Robert Schuman était un homme du patronat de l’époque, le Comité des Forges qui deviendra l’UIMM (très connu aujourd’hui pour ses fonds secrets ayant servi à casser les résistances syndicales). Il avait été promu par la dynastie patronale sidérurgiste des De Wendel. C’était un homme d’extrême-droite ayant largement collaboré avec les nazis et leur idéologie (il avait été dirigeant de l’Action Catholique Mosellane dont la feuille de choux était le vecteur d’une propagande raciste éhontée). Compromis dans l’avant-guerre après avoir voté les pleins pouvoirs à Vichy, il sera déclaré inéligible en septembre 1945, mais miraculeusement épargné par la suite…
Le pire, c’est que Wurtz laisse entendre qu’il y aurait eu changement dans le cours de la construction de l’Union Européenne, particulièrement ces vingt dernières années, par rapport aux objectifs initiaux portés notamment par Schuman. Apparemment, Wurtz n’est pas devenu fou… Il est tombé dans le piège de ce miroir aux alouettes pour réformistes qu’est la construction de l’Union Européenne qui tient désormais lieu d’objectif, faute de vouloir construire le socialisme. En plus de déposséder les peuples de leur souveraineté, il faut constater que l’Union Européenne joue depuis longtemps le rôle de décerveler toute velléité de conscience de classe.
Pascal Brula
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