Pierre Laurent à France 2
Un accord pourtant difficile pour la Grèce mais nécessaire...

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Le texte des déclarations de Pierre Laurent à la télévision. Pas un mot sur les nouvelles mesures d’austérité qui sont imposées aux grecs, hausse de la TVA, privatisations massives, augmentation de l’âge de la retraite...

Mais haro sur l’Allemagne sans un mot sur les banques françaises, et vive Hollande le défenseur de l’Euro solidaire...

Comment une telle déclaration coup de poignard contre les luttes sociales en France est-elle possible ?

A quelques mois des régionales ou le PCF aurait pu apparaitre comme la force anti-austérité... Comment couler toute perspective de listes communistes utiles aux forces sociales en colère !

pam

Toujours pas de compromis pour vous, c’est la responsabilité de l’Allemagne, c’est clair ?

Oui c’est évident, à chaque fois qu’on est proche d’un accord pourtant difficile pour la Grèce mais nécessaire, et bien l’Allemagne en rajoute une louche pour empêcher l’accord. C’était déjà le cas la semaine dernière…

Mais quel intérêt auraient les allemands à empêcher cet accord ?

Mais parce qu’une partie des dirigeants allemands et notamment le ministre des finances qui a beaucoup négocié, est pour le Grexit, parce qu’il veut faire de la zone euro une zone, non pas de coopération, mais une zone au service des intérêts des grandes entreprises allemandes point final.

Monsieur Schàuble n’a aucune vision solidaire de l’Europe et encore moins démocratique et la manière dont il procède le montre dans cette négociation.

Alors ça achoppe sur deux points : les grecs ne veulent plus du FMI dans la négociation, ils refusent aussi l’idée d’une sorte de fonds qui regrouperait leurs avoirs pour garantir leurs dettes. Est-ce que la dessus il y a matière à négocier ?

Mais cette histoire du fonds qui a été mis sur la table par les allemands au dernier moment est un scandale pur et simple, puisqu’il s’agirait, si j’en crois la proposition allemande, de créer un fonds où on mettrait le ¼ ou le tiers des avoirs de la richesse du pays de la Grèce au Luxembourg. Formidable, c’est-à-dire que soit disant ce qui est sur la table, c’est de construire une meilleure fiscalité et on va faire un fonds au Luxembourg qui est le champion du monde de l’optimisation de la fraude fiscale et des paradis fiscaux et cet argent-là de surcroît…

Accusation grave là...

Que le Luxembourg est le champion du monde de l’optimisation fiscale pour les multinationales ? Mais enfin c’est de notoriété publique, tout le monde le sait, d’ailleurs où vont siéger tous les sièges de groupes qui essaient d’échapper à l’impôt ? Soit au Luxembourg, soit aux Pays Bas, soit en Suisse.

En tous cas pour vous, cette condition n’est pas acceptable ?

Elle est scandaleuse ! Quel est le pays européen qui accepterait qu’on lui inflige un tel traitement ? Donc c’est parfaitement scandaleux. Et en vérité, que cherchent A. Merkel et son gouvernement avec cette proposition ? C’est tout simplement, non pas une solution au problème de la Grèce, ni au problème de l’Europe, c’est une humiliation politique du peuple grec. Pourquoi ? Parce qu’ils n’acceptent pas que la Grèce montre en ce moment à la face de l’Europe une autre voie, une capacité de résistance qu’ils ne supportent pas.

Donc selon vous Alexis Tsipras doit dire non ?

Visiblement, si je comprends bien ce qui se passe cette nuit, j’ai suivi de près les négociations, c’est sur ce point notamment que la négociation a buté cette nuit.

S’il acceptait est-ce qu’il trahirait ?

Arrêtons avec la trahison d’Alexis Tsipras. Il a fait 35 % aux élections quand il a été élu.

Il a fait un référendum : il avait 61 %. Vendredi il a fait voter le plan au parlement : 83 % pour. Donc s’il y a quelqu’un qui a des leçon à donner du point de vue de la confiance qu’il a du peuple grec à beaucoup de dirigeants européens, c’est Alexis Tsipras.

Je vous repose la question : s’il acceptait les conditions mises par l’Allemagne est-ce que ce serait une trahison ou pas ?

Mais déjà Alexis Tsipras a accepté beaucoup

Est-ce qu’il a trop accepté ?

Mais la fable selon laquelle Alexis Tsipras est en train de trahir son peuple, a démarré trois semaines après son élection. Quand il a été élu, trois semaines après, on a commencé à nous dire « il va abandonner ». Non, en vérité il tient, mais dans des conditions extrêmement difficiles, et c’est pour ça qu’en Europe nous devons soutenir Alexis Tsipras. Et heureusement que le gouvernement français, enfin que le président de la République tient pour le moment la position…

Justement le rôle de François Hollande dans la négociation vous le jugez positif ?

ET bien pour une fois, pour une fois, et je demandais ça depuis 2012, la France ose hausser le ton un peu face à des exigences aberrantes du gouvernement d’Angela Merkel. Et c’est salutaire pour l’Europe, parce que la position d’Angela Merkel, elle n’est pas seulement un problème pour la Grèce, elle est un problème pour l’Europe toute entière. C’est la négation de la souveraineté démocratique de la Grèce, mais demain de n’importe quel autre pays. Ces gens qui en ce moment sont en train d’enfoncer les grecs, sont les mêmes qui nous ont refusé le respect du vote non au traité Constitutionnel européen en 2005. Nous avons le même intérêt que les grecs et qu’Alexis Tsipras.

Mais est-ce que quelque part on ne peut pas comprendre que les allemands disent « on a déjà beaucoup donné, on peut plus payer » ?

Non mais attendez, il faut arrêter avec ça. L’Union Européenne, ça s’appelle l’Union Européenne. Donc c’est l’Union de pays différents, nous ne sommes pas dans la zone mark, nous sommes dans l’Union européenne, donc ce n’est pas aux allemands de dicter leur loi aux autres pays et il n’y a pas que la Grèce qui refuse ces propositions. On a vu la France, on a vu l’Allemagne, on a vu d’autres pays et je le répète c’est l’intérêt, parce que moi j’en ai assez.

Est-ce qu’il n’y a pas une responsabilité grecque, qui n’a pas tenu certaines promesses ?

Oui bien sûr, mais il y a aussi une responsabilité des gouvernements de Samaras et des autres que soutenait Angela Merkel. Oui il y a une très grave responsabilité de tous les gouvernements grecs qui ont précédé, et c’est pour ça que les grecs s’en sont débarrassés. Mais ceux-là même qui portent la responsabilité, sont ceux que soutenait mordicus Angela Merkel. Et quand il y a eu le référendum, il y a huit jours, le rêve secret d’Angela Merkel, c’était qu’Alexis Tsipras soit battu pour faire revenir des hommes comme Samaras, c’est-à-dire ceux qui sont responsables de la situation.

Et si c’était l’Allemagne qui disait finalement, ben on sort de l’euro ?

Écoutez pour le moment personne ne parle de ça, ne faisons pas des scénarios fiction qui n’existent pas. Pour le moment la question qui est posée en Europe, c’est qu’on fasse de la zone Euro autre chose que ce que veut en faire et que ce qu’en fait l’Allemagne depuis des années. Nous voulons une zone qui soit une zone de coopération, où les financements de la Banque Centrale Européenne servent la relance sociale et la solidarité. C’est un point très important sur lequel se bat Alexis Tsipras, il veut de l’investissement pour son pays. Eh bien nous avons besoin de la même chose en France.

Voir en ligne : Pierre Laurent sur France 2, le 13/07/2015 à 7h10

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