Réunion nationale des secrétaires de sections : intervention de Danielle Trannoy, section du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre

, par  Danielle Trannoy , popularité : 3%

Municipales 2014 : ne pas les dissocier de l’UE, de l’Euro, de la sortie de l’Otan et de l’Alliance Atlantique. La France ne peut faire la guerre et une politique sociale

A plusieurs reprises, à l’Assemblée des secrétaires de section et dans divers documents, j’ai noté une expression qui m’interroge. A savoir, que pour les élections municipales, les gens ne répondent ou ne répondront qu’à une seule question « leurs municipales ». De fait, ce postulat élimine que nous réfléchissions comment aborder le contexte politique et surtout, elles préjugent des préoccupations et des interrogations des habitants de nos communes et villages.

Je tiens à apporter un autre point de vue qui reflète les interrogations qui se dégagent chez les camarades. Quelle sera notre ligne politique et quelle visibilité sera la nôtre ?

Ces prochaines élections municipales s’annoncent dans un contexte économique, social et politique très dégradé. A notre avis, elles ne peuvent être dissociées des politiques dévastatrices de l’UE, dont les élections auront lieu huit semaines après.

Avoir des élus est indispensable, et les élections sont des moments importants, pour le PCF qui n’est pas un parti comme les autres, nous devrions nous inscrire dans la perspective d’un projet de société et non d’un simple programme.

Donnant ici l’opinion de mes camarades, de ma section et de tous ceux rencontrés, il leur semble primordial que les communistes dégagent une ligne politique offensive, lisible et identifiée par et pour le peuple, en rupture avec l’engrenage infernal dans lequel nous entraine le système capitaliste dont l’UE est le bras armé. Perspective qui nous permettrait de reconstruire les bases de la souveraineté populaire et de la Nation.

Nous ne sommes pas dans une situation « normale » pour lancer une campagne électorale. Le temps de ces élections, ne sera pas une situation comme les autres.

- 1/ Comment élaborer des projets pour les villes, les villages alors que le mode de scrutin, les compétences, les ressources, sont modifiées sans que la population ait eu son mot à dire ?

- 2/ La destruction massive des emplois et des filières va se poursuivre ;

- 3/ De toutes les difficultés rencontrées, (travail, famille, droits sociaux, transports, énergie, se nourrir……) toutes ont la même cause : c’est la poursuite de la réforme de la retraite, la remise en cause des cotisations sur les salaires, les plans sociaux avec l’ANI, les prélèvements sur toutes les prestations, de l’argent pour les patrons et les actionnaires et surtout de l’argent pour aller faire des guerres. C’est bien sûr, de la responsabilité du Gouvernement socialiste, mais c’est l’UE.

- 4/ Il y a surtout l’Acte III de la décentralisation (nous ne sommes pas devant un simple nouveau découpage électoral), c’est beaucoup plus grave, c’est le dé tricotage national, par le maillon le plus bas, de la France, de la République, de la Nation pour qu’elle devienne un territoire parmi les Landers d’une Europe fédérale pour laquelle le Patronat n’a pas renoncé. C’est très grave !!! Les camarades de l’ANECR ont commencé la dénonciation et ont montré les résistances opposées par des élus de différents partis politiques.

N’est-ce pas des traits « rouges » à ne pas dépasser, pour les communistes ?

Sur toutes les questions nous seront confrontés avec la population à faire le lien avec l’UE, la monnaie unique, les traités… Les gens savent et sont accessibles, pour eux c’est de l’UE d’où viennent les ordres et leurs difficultés.

Peut-on annuler ce qui se passe dans l’opinion ? Peut-on annuler le réel et rejeter le peuple dans l’abstention, le déni, ou en lui collant l’étiquette de « populisme nationaliste » ?

Avec le déni de ses votes, le mépris du peuple est manifeste, choix et aspirations mettant en danger sa souveraineté. Je dois faire part de la détresse perçue chez les camarades, où malgré les luttes, les entreprises et les emplois partiront. C’est la certitude de la misère assurée… le repli, l’abstention, avec le sentiment d’abandon, que plus personne ne nous défend. Il faut en mesurer toute la gravité.

On ne peut raconter des histoires ! Nous avons voté contre Maastricht, NON en 2005 et récemment Non au référendum en Alsace. Soyons cohérents ! Au nom de l’UE, l’Euro… il n’y a aucune marge de manœuvre.

La question qui nous est donc posée : accepter et se soumettre à ce « carcan et cette prison » ou reprendre pied à pied, à partir du terrain communal, notre souveraineté en matière économique, démocratique et sociale. Se battre POUR un espoir, une perspective. S’appuyer sur toutes les luttes des entreprises, dans les services publics pour avancer sur la nécessité de nationalisations et de réappropriation sociale ? Donc se mettre en dehors des traités ?

C’est pourquoi, les élections municipales et européennes sont, et seront, intrinsèquement mêlées. C’est pourquoi, nous avons donc besoin d’un parti communiste cohérent pour écouter ce que les gens pensent et ouvrir un débat contradictoire mais constructif.

Cependant, deux dimensions sont à prendre en compte :

- Le rejet du PS est manifeste : Rejet des politiques du Gouvernement. Mais c’est sa responsabilité politique. Rejet de cette forme d’union de la gauche qui nous a épuisé nous, le parti communiste et les salariés dans leur ensemble.

- L’autre point à prendre en compte : de nombreux camarades sont en colère. Ils aspirent, certes, à avoir des élus, mais pas à n’importe quel prix, porteurs des aspirations populaires en lien avec les militants de leur Parti demandant que les choix soient faits sur des bases d’éthique et d’identité, sur la base d’un projet permettant une visibilité communiste.

Cet état de l’opinion des communistes nous dit que nous sommes arrivés au bout de ce que les militants peuvent faire ; cela rejoint les questions de l’abstention massive.

Malgré la situation difficile de notre organisation, c’est plutôt sain qu’il y ait cette colère !!

Le système économique, social et politique arrive à un « point de rupture ». Sans perspective, sans parole, sans projet nous entrainerions le peuple à se positionner massivement dans l’abstention et par défaut ou colère, dans un vote d’extrême-droite. Le peuple est en prison ! En cela nous avons une responsabilité historique.

Ces élections doivent être moment pour un rassemblement anticapitaliste qui est à construire avec tous les communistes et progressistes. Pour cela, ils doivent être au cœur de la démarche et, individuellement, être consultés, sur l’Union Européenne pour se présenter avec une lisibilité commune devant la population.

Danielle Trannoy

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