Rencontre nationale du réseau du 7 janvier 2017
Plus que jamais faisons vivre et renforcer le PCF bien au-delà du slogan ! Introduction de Jean-Pierre Meyer (Var)

, par  Jean-Pierre Meyer , popularité : 1%

Chères et Chers Camarades,

Permettez-moi d’entrée de jeu de céder sans protocole à la tradition de présentation des vœux pour cette nouvelle année. Je vous souhaite en effet à toutes et à tous des vœux de sincère fraternité, de solidarité et de paix, mais aussi de santé, d’énergie et de force militante, pour poursuivre un chemin dont en conscience, nous mesurons, toutes et tous, les difficultés. L’année 2017 va certainement être marquante à de nombreux égards. Certes, l’histoire n’est pas écrite à l’avance, mais il est des données indicatives fortes qui laissent présager la suite des évènements, même si nous sommes de celles et ceux qui gardons chevillé au corps la volonté, contre vents et marées, d’influer sur leur cours.

Nous partageons ici l’ambition commune de faire vivre et renforcer le PCF. Cette ambition nous avons tenu à l’exprimer dans le prolongement de nombreuses initiatives que nous conduisons depuis bien des années, notamment depuis qu’a pris corps le sentiment partagé, de la nécessité de combattre des démarches internes à notre Parti que nous avons analysées et qualifiées, dès le départ, comme liquidatrices. Bien qu’antérieures au 30ème Congrès du PCF à Martigues, voilà plus de seize ans, c’est depuis lors que s’est mieux coordonnée une résistance interne qui a contribué à contrarier dans certains de ses aspects une stratégie d’abandon de l’idéal communiste et de déstructuration de son indispensable outil qu’est le Parti.

Nous avons ici encore tous à l’esprit cette fameuse Assemblée Nationale Exceptionnelle des responsables de section qui avait à son ordre du jour l’abandon de l’appellation PCF que les participants avaient majoritairement retoqué au grand dam d’un certain nombre de dirigeants du Parti acquis à l’idée de la création d’un « Die Linke » à la française. Je n’entrerai pas dans une plus large énumération, mais c’est à plusieurs reprises que nous avons obligé ces dirigeants à changer leur fusil d’épaule … mais pour autant, nous n’avons pas, à ce jour, réussi à leur faire abandonner leur ligne de mire.

Durant tout ce temps, nous avons contrarié leurs plans, nous avons ralenti leur marche, l’influence de notre réseau s’est renforcée, nos analyses, nos interventions, ont contribué à pousser la réflexion bien au-delà de nos sphères d’influence et à rapprocher parfois certains point de vue, laissant entrevoir de possibles cheminements communs. Mais malgré cela, l’affaiblissement du Parti, tant sur le plan électoral qu’organisationnel s’est poursuivi.

La toute récente période atteste ces phénomènes. Une partie de la Direction nationale qui « tient les manettes » nous a imposé un congrès tardif, à la veille d’une séquence électorale importante (Présidentielle, Législatives, Sénatoriales) où le comble a été de tout faire pour décider de ne rien décider à cette occasion et de repousser, au motif de favoriser le plus large rassemblement à gauche, pour battre la droite et son extrême, toute décision au plus loin. Pourtant, une décision inavouée était déjà prise par les mêmes : ne présenter en aucun cas une candidature communiste à la Présidentielle ! Et tout a été fait pour qu’il en soit ainsi, tout en nourrissant la confusion. L’espace pour permettre la candidature de Jean-Luc Mélenchon a sciemment été laissé libre, son « auto proclamation » et son « populisme » vertement tancés, pour mieux pencher vers les vertus supposées de la primaire socialiste et puis « subitement », à la veille du Conseil National et de la Conférence Nationale des 4 et 5 novembre 2017, voilà Pierre Laurent qui se répand sur sa conviction personnelle d’adhésion au soutien à la candidature de Mélenchon, mais en conduisant une campagne autonome du PCF pour poursuivre la recherche des solutions les plus efficaces pour rassembler le plus largement possible toute la gauche ! Mais voilà, contre toute attente, la Conférence Nationale en a décidé autrement en se prononçant majoritairement pour une candidature communiste. Qu’à cela ne tienne, le paquet est mis et la consultation des communistes confirme quant à elle l’option soutien à Mélenchon.

Bien sûr et les uns et les autres nous avons eu l’occasion d’analyser les résultats de ces deux consultations, d’échanger nos appréciations et de souligner combien des votes identiques n’étaient pas portés forcément par les mêmes motivations. Nous avons ainsi mis en évidence, la permanence de l’état schizophrénique dans lequel les communistes sont plongés depuis des années par des stratégies à géométrie variable, déroutantes et mortifères ne faisant jamais l’objet du moindre bilan et de la moindre analyse officielle dans nos instances dirigeantes, congrès inclus.

C’est dans ces conditions digne de la tradition des auberges espagnoles, qu’il appartient à chacun de se sustenter de ce qu’il amène. Et cela, bien sûr, est aussi générateur de vécus différents, selon que nous soyons isolés ou entourés de Camarades appartenant à notre réseau, dans une cellule, dans une section ou dans une Fédération.

Cet état de faits d’ailleurs, mis en relation avec le renforcement de notre réseau à l’échelon national, met encore plus en évidence le mérite de nos Camarades, dont bien sûr, nous faisons aussi partie ici qui résistent encore et toujours !

Nous voici donc à nouveau, à une étape difficile et complexe de notre engagement militant à laquelle il nous faut faire face. La séquence Robert Hue et celles qui ont suivi, ont construit, entre autre, un Parti d’élus au détriment trop souvent, d’un Parti de militants où les élus (indispensables) sont militants parmi les militants. L’électoralisme a relégué au second rang l’indispensable vie organisée du Parti.

Aujourd’hui, avec quasiment plus de cellules, moins de sections, de fédérations vouées à se regrouper pour maintenir une structure décentralisée, peut se rajouter la disparition d’un groupe rassemblant des communistes à l’Assemblée Nationale, puis au Sénat. Une telle éventualité, aboutissement de décennies de stratégies inefficaces est bien sûr insupportable. Attendre et voir ne pourraient aller que dans le sens de l’accélération de la disparition du PCF de la scène nationale. Il nous appartient donc de peser de toutes nos forces pour freiner, stopper et inverser le processus actuel, tout en mesurant que nos possibilités sont circoncises à la réalité de nos forces de proximité et que cela impose vraisemblablement une stratégie de ciblages qui nécessite tout en étant présents partout où on le pourra, de convenir peut-être de priorités. C’est à débattre.

La période, plus que jamais, va appeler à raffermir les liens de communication et d’échanges entre nous pour combattre l’isolement et mieux armer chacun. Cette situation nous place encore plus dans la nécessité d’affiner le rôle, la place, le fonctionnement de notre réseau durant les campagnes et au-delà, car notre objectif ne saurait se limiter aux seules séquences électorales.

Aussi, est-ce dès à présent qu’il nous faut réfléchir à l’après élections. La raison ne nous conduit pas à espérer autre chose qu’un revers global. Global, car localement des succès restent tout à fait possible et nous pouvons et devons y contribuer. Les résultats du PCF devront-ils une fois encore passer à la trappe de la « faute à pas de chance » ou enfin, une mise à plat de décennies de stratégies pour le moins indigentes se produira-t-elle pour déboucher sur une nouvelle dynamique communiste se donnant pour objectif le socialisme ? S’il est concevable et judicieux de conserver une équipe qui gagne, que fait-on d’une équipe qui fait perdre ? Préparer la montée de l’exigence d’un congrès exceptionnel, pour quoi faire et avec qui ? L’attachement à l’existence du Parti Communiste Français n’est pas l’apanage des seuls membres de notre réseau, mais cet attachement ne gomme pas l’existence de désaccords sur différents points, dont l’Europe et l’Euro n’est pas un des moindre. N’avons-nous pas à nous parler ? Comment s’y prend-t-on et quand ?

Voilà quelques points essentiels sur lesquels nous avons besoin d’échanger, pour définir ensemble une feuille de route structurant la responsabilité qui nous incombe, à notre niveau et à hauteur de nos moyens et pour donner sens à notre intime conviction de toute l’utilité et nécessité d’un Parti Communiste fort dans un contexte politique, économique et social malmené, où les rapports de forces idéologiques pourraient tourner le dos aux idées de progrès.

Un jour à Sanary, où je réside, lors d’une de ses conférences sur la démographie, le Professeur Jacquard, qui savait bien qu’il se trouvait dans une ville où la droite représente près de 80 %, avait conclu son propos, en réclamant sciemment à la salle de ne pas l’interrompre, «  écoutez-moi, ou le monde sera communiste (forte rumeur dans la salle) ou il sera barbare. Communiste dans le sens du partage des savoirs, partage des richesses (…) ». C’est bien de cela qu’il s’agit, nous y sommes en plein dedans, au moment où la poursuite effrénée des profits fait de plus en plus de victimes que ce soit par la casse sociale ou pire encore par la multiplication des guerres et toutes leurs multiples conséquences.

Alors oui, plus que jamais faisons vivre et renforcer le PCF bien au-delà du slogan !

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).