Présentation du texte « Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF »

, par  communistes , popularité : 3%

Plusieurs camarades sont sollicités dans leurs fédérations et sections pour présenter le texte "Unir les communistes" avant le vote du 2 au 5 mai.

Nous mettons à dispositions un modèle de présentation que chacun peut aménager à sa manière.

Le texte, « Unir les communistes, le défi renouvelé du Parti Communiste ! » est signé par 622 communistes de 65 départements.

Il s’inscrit dans la continuité des textes déposés aux précédents congrès, affirmant la volonté de « Faire vivre et renforcer le PCF », de la décision des communistes en 2007 de poursuivre le PCF et de refuser la métamorphose en 2008.

La première question à laquelle il faut sans doute répondre, c’est pourquoi déposer un texte alternatif et ne pas se contenter d’amender la base commune proposée ?

Tout simplement, parce que les textes validés par le Conseil National n’ouvrent pas la porte à l’examen stratégique qu’exige la situation.

Pourquoi cet examen stratégique est-il indispensable aujourd’hui ?

Le texte revient largement sur les raisons de cet examen dans la première partie, consacrée à l’analyse de la crise politique et sociale et à la montée des périls au plan international.

Tout d’abord parce que notre parti a essuyé plusieurs revers électoraux graves : pertes de municipalités, de conseillers généraux, jusqu’à la lourde défaite des élections régionales qui nous voit perdre tous nos élus dans 8 régions sur 13 et ne pas atteindre la barre des 5 % dans 6 régions. La question de l’existence et de la visibilité nationale du PCF est posée aujourd’hui de manière certaine. Toutes ces échéances électorales sont marquées par des alliances à géométrie variable, qui empêchent tout message national et n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.

Cet examen stratégique est aussi rendu indispensable par la situation politique et sociale : le Parti socialiste est durablement discrédité et entraîne toute la gauche dans une spirale du déclin. Le Front National se place au centre de la vie politique, profitant de l’exaspération populaire, et personne ne sait jusqu’où il ira. La droite radicalisée espère profiter de la situation pour s’emparer du pouvoir et imposer toujours plus de régression sociale. Dans cette situation, les vieilles recettes de l’Union de la Gauche sont dépassées et le Front de Gauche n’a pas fait la preuve de son efficacité.

Le mouvement qui se développe contre la Loi El Khomri, dans la jeunesse et largement parmi les salariés est une bonne nouvelle. Mais comment le PCF contribue-t-il à l’élargir et le renforcer jusqu’à faire plier ce gouvernement. C’est une question centrale aujourd’hui.

La situation internationale est lourde de dangers avec la destruction des nations et la montée des guerres qui ouvrent de nouveaux terrains de profits au capital, le terrorisme s’installe durablement, l’expérience grecque a révélé la nature de l’Union européenne, un système dictatorial qui écrase la souveraineté populaire... Il nous semble que nous devons revisiter les positions prises ces 20 dernières années.
Nous voulons donc avec ce texte permettre un débat fraternel et sans tabou des communistes. Nous ne prétendons pas avoir raison tous seuls, mais nous avons par contre une certitude, les questions que nous posons méritent d’être débattues sans exclure à priori un point de vue.

C’est dans ce débat d’idées et dans les batailles communes que nous construirons l’unité dont notre parti a besoin, convaincrons les centaines de communistes qui l’ont quitté la mort dans l’âme d’y reprendre leur place.

C’est pourquoi le texte caractérise la situation comme celle d’un défi historique : le capitalisme s’empare de toute la vie humaine, pousse au paroxysme l’exploitation et le profit, sécrète la crise sociale et politique, impose ses guerres et détruit les nations -quitte à nourrir le terrorisme- pour mieux étendre sa domination. Dans ces conditions, notre pays et notre peuple ont plus que jamais besoin d’un parti communiste, et pourtant l’existence de ce parti est aujourd’hui menacée par les renoncements stratégiques et les alliances électorales à géométrie variable.

Le texte 3 a donc un fil rouge : plus le parti communiste se met au second plan, au profit des alliances, des fronts, des collectifs, plus il remet en cause son histoire et ses repères politiques en changeant de vocabulaire, de références théoriques, plus en fait il s’affaiblit, se coupe du monde du travail, du peuple, et plus la gauche se délite et dérive vers la concurrence avec la droite dans la gestion de la crise capitaliste.

Ce texte considère que la force du PCF, son influence, son organisation, son projet, tout cela est déterminant pour construire le rassemblement capable de porter la transformation politique et sociale jusqu à la prise de pouvoir et nous considérons que cette question est aujourd’hui première. Nous récusons donc tout ce qui tend à effacer le PCF au prétexte que cela favoriserait le rassemblement ou l’illusion démentie par les faits qu’il suffirait que la PCF soit constitutif d’un rassemblement qui fonctionne pour qu’il se renforce.

Nous avons fait le choix de nous centrer sur les questions qui nous semblent essentielles dans le débat, celles qui font sens parmi les communistes. Nous n’avons pas cherché à réécrire pour la énième fois ce qui fait consensus et nous avons choisi de produire un texte court (notre texte fait 11 pages, la base commune du conseil national, 20). Cet effort est pour nous indispensable pour permettre au plus grand nombre de communistes de s’emparer du débat.

Le texte présente donc dans sa partie 2 les principales questions qui lui semblent mériter un débat approfondi et pointe 6 questions :

  • Présidentielles : ni primaires, ni effacement, la nécessité d’une bataille communiste.
  • Agir pour un monde de paix, la solidarité internationale, combattre le terrorisme. La France doit sortir de l’OTAN.
  • Sortir de l’Union européenne et de l’euro pour engager la sortie du capitalisme.
  • Luttes et construction politique : un grand mouvement populaire s’engage en France, le PCF doit investir ce terrain essentiel de construction politique.
  • Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur. La réprobation morale ne suffit pas, les fronts républicains ont montré leurs limites. La reconquête de l’électorat passe par la capacité à porter des perspectives de changement crédibles, une autre politique économique, la fin de la précarité et de la concurrence entre travailleurs.
  • Pour sortir de l’impasse de la gauche, il faut un grand parti communiste, un rassemblement populaire et majoritaire. Le parti sans rassemblement est impuissant, le rassemblement sans parti est inconscient.

Un mot sur l’élection présidentielle et les primaires qui font beaucoup discuter dans le parti. De nombreux communistes s’expriment contre cet engagement dans les primaires qui ne peut se réduire à une question de vocabulaire. Nous partageons ce désaccord : les primaires sont une création institutionnelle importée des États-Unis qui accentue la présidentialisation du régime et vise à éliminer les partis qui ne sont pas de l’alternance. De plus, soit ces primaires ne conduiront à rien, soit elles déboucheront sur le soutien d’une candidature socialiste, que nous ne pouvons approuver, serait-elle issue des frondeurs ou autres. Notre engagement dans ce processus nous coupe de ce qui peut monter de neuf dans le mouvement social.

L’obstination de la direction est dangereuse : sous prétexte de « tout sauf Mélenchon », elle libère en fait le terrain à Jean-Luc Mélenchon qui peut apparaître comme le candidat de la vraie gauche alors que certains défendent un Front de gauche à adhésions directes et à assemblées générales souveraines, en somme un nouveau parti. La primaire divise dangereusement le Parti, la direction ne peut pas dire « les communistes décideront » et continuer la primaire. Remettons les compteurs à zéro et laissons les communistes décider -du congrès jusqu’au vote, en passant par une conférence nationale- sans exclure la possibilité de construire une candidature communiste.

Le débat sur la primaire est emblématique de l’impasse dans laquelle nos renoncements stratégiques nous ont placés depuis le congrès de Martigues en 2000 : Gauche plurielle, collectifs antilibéraux, renoncement à la candidature communiste en 2012, tout cela a fait de notre effacement une condition du rassemblement. Aujourd’hui, il faudrait continuer dans cette voie, choisir entre une primaire antidémocratique conduisant tout droit au soutien à une candidature socialiste, ou une fuite en avant dans un Front de gauche émietté dont certains voudraient faire une nouvelle force politique au profit de laquelle le PCF s’effacerait.

Tout cela pose question : avons nous toujours l’ambition de jouer un rôle central dans notre pays, avons nous les moyens de notre autonomie ?

Un mot aussi sur la question européenne, il est incroyable, après ce qui s’est passée en Grèce, que la direction nationale n’aie pas ouvert le débat sur l’Union européenne et l’euro, qu’elle continue de présenter Syriza comme une réussite et que nous n’en tirions pas les leçons pour la France. Sommes-nous prisonniers du PGE ?

Sur la bataille pour la paix, la sortie de l’Otan doit être portée sans complexe par le PCF et le texte plaide pour que nous retissions des liens avec les partis communistes du monde entier alors qu’aujourd’hui, nous les délaissons trop souvent pour des partis sociaux-démocrates, affiliés à la gauche européenne.

Le texte met en avant l’effort de reconstruction du PCF dans la classe ouvrière, les entreprises et les quartiers populaires. Les organisations de base, cellules et sections, sont les meilleurs outils de démocratie et d’action sur le terrain. Dans cet esprit, le texte demande le rétablissement de la règle des 4/4.

Sur l’ensemble de ces 6 questions, le texte propose des ruptures stratégiques par rapport à la ligne suivie depuis le congrès de Martigues. Sans ces ruptures, nous considérons que nous nous enfoncerons dans l’impasse jusqu’à remettre en cause notre existence. En tout cas cela vaut la peine d’en débattre.

Enfin, dans sa troisième partie, le texte revient sur le projet, le socialisme, le rassemblement pour le construire et propose les premières mesures d’un programme de rupture.

Il pointe l’incapacité de penser une autre société que le capitalisme, tant la bataille de diabolisation du socialisme du 20ème siècle a fait reculer l’idée d’un vrai changement de société. Le parti communiste lui-même laisse dans le flou des caractéristiques essentielles d’une société se libérant du capitalisme : la propriété publique, le pouvoir des travailleurs, la maîtrise de la monnaie. Pourtant, les grandes luttes sociales interrogent toutes la propriété des moyens de production.

La bourgeoisie, avec ses rentiers, spéculateurs, affairistes spécialistes de la subvention publique, est inapte pour diriger la société dans le sens de l’intérêt général. Le monde du travail doit prendre toute sa place dans la direction des affaires, pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie.

Ce texte assume le choix que le PCF soit porteur d’un projet de socialisme du 21ème siècle dont les objectifs sont :

  • réduire par de larges nationalisations des grands moyens de production et d’échange, le pouvoir de la bourgeoisie,
  • rechercher des coopérations internationales libérées de la domination des marchés,
  • rompre radicalement avec les règles de la concurrence pour imposer la planification en réponse aux besoins,
  • conquérir le pouvoir pour les travailleurs dans une république sociale,
  • assurer le développement continu de forces productives modernes pour répondre aux immenses besoins sociaux et environnementaux, d’éducation, de culture,
  • porter l’exigence de paix, de rupture avec les institutions de la mondialisation capitaliste, la participation de la France à de nouvelles institutions d’un monde multipolaire ouvert aux pays du Sud, la sortie de l’OTAN et l’engagement dans le désarmement.

Il propose un programme de rupture qui pourrait être le nœud de la bataille communiste d’ici 2017 avec l’objectif que le mouvement populaire s’en empare : Nationalisation/socialisation des grands secteurs économiques, dont EDF-GDF, SNCF, Poste…, Développement des services publics, école, santé, transports et poste…, Remise en cause fondamentale de la dette publique, Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires, semaine de 28h sur 4 jours, indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité, Augmentation des salaires, pensions, minima sociaux, retraite à 60 ans à taux plein, blocage des prix, Construction de logements sociaux, blocage des loyers, Non-application des directives et traités européens, sortie de l’OTAN...

Sur le rassemblement, le texte propose de tourner la page de la longue construction d’une union de la gauche au profit du parti socialiste, puis de son lent enfermement dans l’impasse actuelle, il propose un rassemblement populaire dont la fonction première n’est pas électorale, mais d’abord d’éducation populaire pour un peuple uni, conscient et organisé. La rupture dans une société capitaliste est impossible sans un mouvement populaire capable de gérer dans la durée les tensions, les contradictions, les freins qui ne manquent pas de surgir dans tout processus de transformation politique. L’alternative à l’union de la gauche suppose de construire pas à pas un « Front Populaire » moderne, outil d’éducation populaire pour que des millions de citoyens soient capables de s’informer sans dépendre des médias dominants, de s’unir malgré les contradictions locales ou corporatistes, de s’approprier les enjeux environnementaux, économiques, culturels, de la transformation socialiste.

En conclusion, la force que nous donneront les communistes sera un facteur d’unité et de résistance contre les forces de liquidation à l’œuvre dans le PCF, une force pour dire « Continuons le PCF, gagnons le pari de son existence et de son influence avec les travailleurs et les quartiers populaires face au capitalisme ».

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    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).