Revue Unir les communistes nr 7-8
Pour reconstruire, il faut des relations de confiance entre nous Compte-rendu des rencontres communistes de Vénissieux du 30 avril 2016

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Intervention de Pierre-Alain Millet (PCF Vénissieux)

Pourquoi la section de Vénissieux a-t-elle organisé cette journée en invitant Charles, Georges et d’autres ? Bien évidemment pas parce qu’on pense qu’on va résoudre les contradictions ou les divergences qui peuvent exister entre eux ou entre eux et nous ! Mais parce qu’on pense que des communistes ont eu des histoires différentes parce que l’histoire a été complexe, parce qu’on a fait face à un effondrement, à la défaite du socialisme réel, à l’impasse dans lequel les stratégies suivies par le parti communiste les ont mis, la stratégie d’union de la gauche et de changement électoral, stratégies qui ont mis le PC dans une impasse à laquelle, dans sa direction, personne ne sait vraiment quoi faire, à part tenter de survivre, mais sans porter aucune perspective.

Dans cette situation, il y a des communistes comme Georges qui ont quitté le parti il y a longtemps, autant poussé que sorti, et il y en a qui y sont restés, mais il faut se parler franchement, les communistes de Vénissieux, qui, soit dit en passant Aymeric sont tout sauf dans une île, comme le faisait remarquer Marie-Christine à propos des deux batailles électorales, et de la violence de la droite et du parti socialiste pour faire tomber cette ville, c’est vraiment tout sauf une île paradisiaque, c’est un terrain dur et de plus en plus dur.

Vous comprenez qu’à Vénissieux, cette unité des communistes que nous avons pour l’essentiel préservée, nous n’avons aucune raison, d’aucune sorte, de la mettre en cause, de la fragiliser d’aucune manière, nous avons bien conscience que le parti communiste au plan national est dans une grande pagaille, et les 5 textes du congrès montrent à quel point il est dans la pagaille, mais à Vénissieux, il reste uni, il discute, il n’est pas d’accord sur tout, mais il reste uni.

Il faut qu’on le préserve au maximum, peu importe dans quelle situation on sera ailleurs, on espère bien que ça pourrait bouger, mais on n’attend franchement rien d’un congrès qui sera organisé et dirigé pour prolonger ce qui existe.

Par contre on attend de l’unité des communistes, et ce matin le copain de LO syndicaliste de PSA disait, la force c’est le nombre et la conscience, et il ajoutait que ce qui fait que le nombre prend, c’est la confiance entre les gens, les militants, et cette confiance, elle se construit quand on agit ensemble.

Je voudrais rebondir à ce sujet sur ce qu’a dit le copain d’Arkema « il faut occuper des places » et je pense à ce que disait Philippe hier après le film « comme des lions ». Il faut se le dire entre nous, le rapport de forces se construit dans la durée, on mène une guerre de partisan, et nos bases, elles sont dans l’atelier où on tisse des liens entre nous, l’endroit où on travaille, où on vit, où on peut tisser des liens, et si on va tous s’enfermer dans une place, ils nous fusilleront tous, au sens figuré j’espère.

Je voulais relire une des phrases du manifeste : « parfois les ouvriers triomphent, mais c’est un résultat éphémère, le véritable résultat de leurs luttes est moins le succès immédiat que l’unité grandissante des travailleurs ». L’union des travailleurs, elle ne se construit pas dans les médias, elle se construit dans la poignée de main, le regard, la confiance qu’on tisse entre nous sur le terrain.

Comme militants communistes, au niveau du nombre, on est ce qu’on est, il y en a beaucoup dehors, désespérés, inactifs, ou interrogatifs, mais en conscience, on a beaucoup progressé depuis 10-15 ans. Le travail de Rémi, Jean, Danielle, Georges, tout ceux qu’on a invité et d’autres, nous donne beaucoup d’armes.

Il y a 20 ans, on était encore beaucoup dans l’illusion que la stratégie du PC avait créé, avait construit, dans une conception du monde et du changement politique profondément imprégné du XXème siècle, et depuis, on est obligé d’ouvrir les yeux, de regarder la vérité en face, ce qu’a dit Danielle sur la lucidité, et donc en conscience, on a progressé.

J’espère que cette journée aidera à nous donner des outils pour construire la confiance, chacun étant dans des situations où l’histoire l’a mis, où il estime qu’il est le plus utile, qu’il estime qu’il peut faire progresser les choses, et ce n’est pas la même chose partout, et je ne crois pas qu’on aura un coup de baguette magique, un truc médiatique qui va résoudre ce problème, pour nous donner une direction, cet intellectuel collectif qu’historiquement les communistes avaient. Nous mettrons longtemps à le reconstruire, et pour le reconstruire, il faut des relations de confiance entre nous.

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