Pierre Laurent dans le Rhône, une analyse de Jean-Louis Cailloux

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 3%

Jean-Louis Cailloux livre un compte rendu intéressant de la visite de Pierre Laurent dans le Rhône et alerte les communistes avant le Conseil National.

Un compte rendu d’une des réunion de la FD du Rhône circule.

Le compte rendu :

Un camarade contestait la négociation Front de Gauche sans mandat du CN qui a débouché sur un texte signé qui acte les points d’accord.

PL a répondu que le mandat existait depuis le 14 janvier date de la déclaration du CN qui a décidé de mettre en place un groupe de travail entre les partis du Front de Gauche où nous participons.

Il s’est réuni plusieurs fois et a travaillé. Il s’est réuni à nouveau derrière les cantonales et a décidé d’acter ce sur quoi il y avait accord entre nous jusqu’à ce jour.

Sachant que le Parti se bat pour accord global en 4 points : le programme partagé, la démarche pour les présidentielles, la candidature pour la présidentielle et les législatives.

Il n’y a pas accord sur tout, les discussions doivent se poursuivre.

PL affirme que le CN sera informé dans le détail de ses discussions, de là où nous en sommes et ce qu’il convient encore de faire avancer.

Il a poursuivi : Pour l’instant on s’en tient à ce qu’on a décidé ensemble, c’est à dire le rassemblement des forces antilibérales. C’est l’alternative que nous avons décidé d’offrir à notre peuple pour l’extirper du piège de l’alternance qui ne change rien, alors que les français et notre pays a besoin de changements profonds. C’est pourquoi nous devons mener la bataille sur les contenus et notamment celui du programme partagé.

Notre rassemblement à pour objectif de rassembler toute la gauche pour gagner et réussir le changement de politique.

Il ne s’agit pas de construire une deuxième gauche ni une gauche croupion.
Il faut remettre la question de la présidentielle dans ce contexte sachant que ce n’est pas une élection favorable pour le changement et encore moins depuis l’inversion du calendrier électoral. C’est pourquoi nous devons lier étroitement présidentielle et législatives. Car pour changer vraiment, un Président ne suffit pas, il faut une majorité de députés acquise à mettre en œuvre les propositions que nous faisons et sur lesquelles les français vont être appelés à se prononcer.

Bien évidemment cela suppose de modifier le rapport des forces actuel avec le PS. Dire cela, ne peut nous conduire à lui tailler des croupières en permanence. Notre adversaire c’est la droite et l’extrême droite. C’est donc cet ensemble qu’il faut avoir en tête et débattre de partout avec les communistes.

En l’état actuel, sur la présidentielle, nous devons faire avancer la démarche de non personnalisation, d’un collectif d’animation et que le candidat choisi portera bien le programme partagé.

Sur la candidature elle-même rien n’est tranché. Faut-il une proposition du PCF pour porter la candidature commune ? Nous n’avons encore rien décidé. Il faut tout peser et ne pas lâcher notre objectif d’un accord global.

PL affirme être encore en réflexion, il faut que les communistes discutent de cela avec tous les éléments, en pesant tout et sans ignorer ce que nous avons décidé ensemble en janvier.

Nous avons deux candidatures possibles, André Chassaigne et André Gerin.
André Chassaigne porte la démarche de rassemblement du Front de Gauche.
Si nous décidions de la présenter nous n’aurions aucun souci pour la faire valider par les communistes. Mais en l’état actuel des discussions, faire ce choix là, nous conduirait à ne pas avoir d’accord global et nous risquerions de nous retrouver dans la situation de Marie Georges Buffet en 2007. PL craint que nous soyons alors totalement marginalisés. Mais surtout l’alternative que nous proposons serait en échec.

Cela serait grave pour la France et les français qui risqueraient de se retrouver avec comme choix un tripartisme : droite-PS et FN. Cela serait grave aussi pour notre parti. Vous conviendrez que cela appelle le besoin de bien peser nos choix. PL affirme compter sur le débat des communistes et du C.N. de cette fin de semaine pour progresser dans ses réflexions.

Il indique que nous aurons deux mois de débats avant la conférence nationale qui aura la responsabilité d’arrêter un choix à partir de ce que décidera le CN des 8 et 9 avril et les communistes. L’objectif est de sortir avec une seule candidature Front de Gauche à proposer au vote des communistes. En l’état actuel et sans préjuger de ce que décidera le CN et la conférence nationale, mais si Mélenchon ne devait pas être retenu, nous n’aurions pas d’accord global du Front de Gauche.

PL réaffirme qu’il n’a pas fait de choix, indique être en réflexion et invite les communistes à réfléchir, débattre afin que nous prenions les meilleures décisions possible en ayant en tête que notre peuple a besoin de ce rassemblement Front de Gauche qui a marqué des points aux européennes, aux régionales et aux cantonales. Peu à peu l’espoir fait son chemin.

A un camarade qui affirmait que le Front de Gauche noyait et diluait le PCF et que c’était la voie prise pour construire une autre formation, Pierre Laurent a affirmé que ce débat avait été tranché au dernier congrès. Le débat a duré 10 ans. PL affirme que c’est tranché et que ce choix des communistes sera respecté. Bien sur nous avons encore des transformations importantes à faire pour gagner en efficacité, en déploiement, dans la proximité. Le Parti communiste est indispensable pour faire grandir le besoin de changer la vie et convaincre que cela ne sera possible qu’avec leur intervention et leur rassemblement. C’est une grande bataille qui vise le long terme. Il nous faudra peut être 10 ans d’efforts pour construire cette force.

Et notre parti devra toujours tenir le drapeau du rassemblement comme il a su le faire tout au long de son histoire (il cite plusieurs périodes des 90 ans de parti où le parti a su et pu grandir parce que sa politique répondait à une demande forte de rassemblement).

Commentaires :

Ce compte rendu permet de constater ce que n’a pas dit Pierre Laurent lors de cette réunion.
Selon ce compte rendu, il n’a pas dit "Jean-Luc Mélenchon sera notre candidat
aux présidentielles" comme le laisse supposer un communiqué d’André Gérin que dénonce Pierre Laurent.

Il dit simplement si on fait un autre choix (celui de Chassaigne) en l’état actuel des discussions, faire ce choix là, nous conduirait à ne pas avoir d’accord global et nous risquerions de nous retrouver dans la situation de Marie Georges Buffet en 2007. PL craint que nous soyons alors totalement marginalisés. Mais surtout que l’alternative que nous proposons soit en échec.

Au final c’est blanc bonnet et bonnet blanc. P Laurent fait en sorte qu’il n’apparaisse pas prendre position et souhaite visiblement être seulement le relai consentant et actif du chantage à la candidature Mélenchon. Alerte utile contre la ruse, avant le CN, pour tous les adhérents du PCF.

Mais l’histoire ne commence pas à Lyon.

Cela fait des mois que des membres du CN interviennent en séance ou ailleurs pour demander que soit discutée la question de la candidature qui effectivement ne peut pas être dissociée du besoin de propositions portant des ruptures avec le capitalisme.

Réponse de PL : ce qui est important c’est le programme partagé et après on verra qui porte... Et cela fait que ça fonctionne comme ça. Mélenchon construit sa candidature dans les médias mis généreusement à sa disposition, ce qui ne peut se faire sans le désir de Sarko.

Les représentants du PG l’on d’ailleurs affirmé lors d’une rencontre avec la FASE, Mélenchon utilise les médias pour imposer sa candidature et passer ainsi par dessus la direction du PCF.

PL droit dans ses bottes fait toujours la même réponse. Résultat, nous sommes exactement dans la même situation qu’en 2006 avec les collectifs antilibéraux, sauf que là, la direction nous dit qu’on ne peut pas faire autrement que de choisir Bové... pardon Mélenchon !

Débat transparent au CN ? Les non dit au CN, les textes de A. Chassaigne non transmis alors que la direction s’est empressée de transmettre le courrier des liquidateurs démissionnaires... Pour que le débat soit transparent, il faut avoir tous les éléments en main.

Un seul exemple, le CN n’a pas mandaté l’exécutif pour signer le texte qu’il a signé mais pour les discussions. Signer 3 jours avant le CN, il faut le faire ! Ça ne pouvait pas attendre 3 jours ! Il fallait surtout pas que ce texte puisse être discuté avant d’être définitivement acté.

JL Cailloux

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