Peter Mertens (PTB) : « Nous n’acceptons plus qu’une minorité continue à s’enrichir »

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Depuis l’excellent résultat du PTB aux élections communales et provinciales du 14 octobre 2012, bien des choses ont changé pour le PTB. Le parti a grandi : près de 2.000 nouveaux membres l’ont rejoint. Dans le district anversois de Borgerhout, le PTB est dans une majorité progressiste et compte la première échevine de son histoire. Par son succès, le parti a aussi fait l’objet de nombreuses attaques. Et puis, il y a l’avenir. Comment le parti organise-t-il cette mutation. Où va le PTB ? Et qu’est-ce que le socialisme 2.0 qu’il défend ? Autant de questions que nous avons voulu poser au président du PTB, Peter Mertens.


Interview réalisé par Nick Dobbelaere (tiré du site du PTB)

Depuis le 14 octobre, plus personne ne peut ignorer le PTB. Le parti compte aussi de nombreux nouveaux membres. Combien au juste ?

Peter Mertens. Aujourd’hui, 6.811. En 2012, plus de 2.000 personnes nous ont rejoints ; c’est la plus grande croissance de notre histoire. De nombreuses nouvelles sections se sont également constituées. Tous ces nouveaux membres sont venus enrichir le parti d’une incroyable somme de forces et d’expérience. Nous sommes face à d’immenses défis : donner à chacun une place dans le parti ; maintenir le parti comme parti marxiste et conserver son bon fonctionnement ; et répondre aux défis de la crise.

En effet, le gouvernement a adapté sa politique en fonction d’une croissance de presque zéro. On prévoit que les fermetures chez Ford Genk et ArcelorMittal Liège ne sont que le début d’une nouvelle vague de licenciements et de restructurations qui va déferler sur notre pays (effectivement : cette interview a été effectuée juste avant le licenciement de 1.400 travailleurs chez Caterpillar Gosselies, NdlR). En même temps, le gouvernement prend des mesures pour poursuivre le détricotage de la sécurité sociale et des services publics, alors même que, vu la crise, de plus en plus de gens en ont besoin.

C’est une fameuse tâche pour le PTB...

Peter Mertens. Oui, en 2013, avec toutes nos sections, nous voulons renforcer le mouvement de lutte sociale. La crise est utilisée par l’establishment pour faire reculer le monde du travail : socialement, économiquement, démocratiquement, mais aussi moralement. Nous devons donc construire de nouveaux rapports de force. Et cela signifique que nous travaillons partout à débattre, à discuter ; que nous aidons les gens à s’organiser : du plus petit sous-traitant jusqu’aux plus grandes entreprises et bureaux, des quartiers laissés-pour-compte jusqu’au centre des villes. Les gens doivent oser dire « non », c’est le premier acte de résistance. « Non » à la suppression de bureaux de poste, de logements sociaux, de bibliothèques de quartier ou d’espaces publics. « Non » à toujours plus de réduction du pouvoir d’achat, au gel des salaires, à l’hyperflexibilité et aux jobs sous-payés. Nous avons besoin d’un large mouvement d’opposition qui mette la pression d’en bas pour propulser la société dans une autre direction.

D’autres partis avancent que, pour le PTB, c’est facile d’attirer de nouveaux membres dans un tel temps de crise. Qu’en pensez-vous ?

Peter Mertens. Là, je ne serais pas aussi catégorique. Voyez l’Allemagne : le « modèle allemand », avec ses bas salaires et ses emplois hyperflexibles, n’a pas du tout fait basculer automatiquement les travailleurs vers la gauche. Développer et renforcer la gauche dans un contexte de mécontentement causé par une politique néolibérale dépend du travail d’un parti marxiste. Fonctionne-t-il bien ? Réussit-il à informer et organiser les gens ? C’est là le plus important.

Maintenant oui, beaucoup de gens voient clairement que le PS et le sp.a dans le gouvernement actuel œuvrent en droite ligne à l’encontre du mouvement ouvrier, ce qui fait que de moins en moins se reconnaissent dans ces partis. Quand Di Rupo va promouvoir le système des intérêts notionnels au Forum économique mondial de Davos alors que, presque simultanément, un des plus grands profiteurs de ce système, ArcelorMittal, annonce qu’il va fermer à Liège une partie de la phase à froid d’une aciérie moderne, on n’a pas besoin de beaucoup d’explications. Il y a également des gens du mouvement ouvrier chrétien qui nous rejoignent. Ils constatent que la participation à la logique capitaliste des grandes banques a ruiné leur épargne coopérative, et que cette situation est utilisée pour tirer sans gêne aucune sur le travail de dizaines de milliers de bénévoles du MOC, de Vie Féminine, de la JOC, et sur la CSC. Et pourtant, les gens ne viendraient pas vers nous si nous n’étions pas présents en tant que force marxiste dynamique et créative. Il n’y a donc pas d’automatisme.

Le parti grandit, a de plus en plus de membres. Peut-il intégrer directement toutes ces nouvelles forces ?

Peter Mertens. Cette croissance est absolument nécessaire, soyons clairs. Si nous voulons contrer les tendances de droitisation grandissante des idées, il nous faut une vraie force, un parti bien implanté. Le parti devait se renouveler et se ressourcer, c’est indéniable. Nous avons le devoir de ne pas être spectateur mais acteur dans la société, d’être un parti vivant qui a de l’influence et pèse sur les événements.

Mais les gens qui rejoignent actuellement le PTB ne connaissent bien sûr pas automatiquement notre programme ou notre vision, et pas forcément très bien l’analyse marxiste. C’est pourquoi, en 2013, nous voulons prendre le temps nécessaire pour développer la formation à tous les niveaux, pour renforcer la colonne vertébrale de notre parti. On peut être souple, tactique et flexible, mais il faut une épine dorsale, sinon la souplesse est celle d’une poupée de chiffons. Nous poursuivons le développement du PTB, mais nous allons aussi consacrer du temps à encadrer et à former des nouvelles personnes qui veulent s’engager davantage comme membre actif du PTB.

Certains médias ont parfois comparé le succès du PTB à celui d’autres partis à l’étranger : le SP aux Pays-Bas, Syriza en Grèce, Mélenchon en France. Est-ce comparable ?

Peter Mertens. Il me semble logique que, dans cette crise, se dégage un espace à gauche de la social-démocratie, puisque la social-démocratie en Europe est totalement vendue au capitalisme et n’a plus la moindre ambition de construire une véritable société socialiste. C’est le cas depuis déjà pas mal de temps. Cet espace peut être rempli de beaucoup de manières différentes. Notre manière à nous se rapproche, question organisation de la résistance et vision de la société, davantage, en gros, du Parti communiste du Portugal que d’autres partis. C’est comme ça, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de terrains où nous pouvons travailler avec les autres, ou apprendre d’eux.

Au Forum économique mondial de Davos, les PDG, banquiers et chefs de gouvernements néolibéraux ont déclaré que l’écart considérable entre pauvres et riches est devenu « problématique ». L’OCDE a à nouveau affirmé que les multinationales éludent trop l’impôt. Des signes que les capitalistes commencent à réaliser que cela ne peut plus continuer comme ça ?

Peter Mertens. Non. Ce n’est pas parce qu’on mentionne un problème qu’on veut le résoudre, n’est-ce pas ? Je pense qu’ils ont dû en faire état parce qu’ils étaient bien les tout derniers de la planète à le reconnaître.

On affirme que l’on veut faire quelque chose à ce gigantesque fossé, prendre un certain nombre de mesures symboliques, mais, dans le même temps, on renforce tous les mécanismes fondamentaux qui mènent à cette situation. Prenez la fiscalité : partout dans le monde, on supprime les plus hauts taux d’imposition et – sous la pression des multinationales – on abaisse encore davantage l’impôt des sociétés. Luc Bertrand, le PDG de Ackermans en Haren, peut bien clamer haut et fort que nous avons un gouvernement « marxiste » dans notre pays mais, en même temps, son entreprise paie 0,002 % d’impôts. Et même ça, ils trouvent que c’est trop. Par cette révolution fiscale néolibérale, l’Etat perd chaque année des milliards d’euros, argent qui est ensuite économisé sur les services publics : les logement sociaux ne sont plus rénovés, des lignes de bus sont supprimées, les listes d’attente pour tous les types de soins et services s’allongent dans tous les secteurs…

Nous sommes dans un problème systémique, un problème intrinsèque au capitalisme lui-même. Les mécanismes de concurrence font qu’il faut être toujours plus productif, prendre une part de marché toujours plus grande et, donc, rogner toujours plus sur les salaires et les conditions de travail, faisant ainsi baisser le pouvoir d’achat.

Quel est le sens de ces mesures symboliques que veulent prendre les capitalistes ?

Peter Mertens. Dans ces cercles, il se dit maintenant clairement qu’il va falloir prendre un certain nombre de mesures symboliques pour contenter la population. Nombre d’économistes ont déjà affirmé à plusieurs reprises dans les journaux financiers qu’ils ne comprennent pas comment la population reste si calme sous de telles mesures draconiennes. Il existe une vraie crainte de l’agitation sociale à grande échelle. Et à juste titre, quand on voit ce qui se passe en Europe… Après cinq ans de crise économique, nous allons à nouveau vers une récession en 2013. 26 millions de gens dans l’Union européenne sont désormais sans travail, des groupes entiers de population sont condamnés à la pauvreté. La situation est particulièrement dramatique pour les jeunes : un sur quatre est sans emploi. Et, souvent, celui qui a un emploi n’est pas mieux loti : 8,7 % des Européens avec un emploi sont des working poor, des travailleurs pauvres qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois. En Allemagne, c’est même 22 %, un sur cinq !

Et, par ailleurs, il existe un amoncellement écœurant de fortunes dans les mains de quelques-uns. Un Bernard Arnault, venu en Belgique grâce au dumping fiscal en Europe, a pu mettre l’an passé 8,1 milliards de dollars sur son compte en banque. Il possède une fortune personnelle de 28,8 milliards de dollars. Cette situation où une infime minorité est autorisée à s’enrichir en entraînant de lourds dommages pour l’intérêt général n’est pas démocratique. Ce n’est pas une démocratie mais une oligarchie, dans laquelle c’est la grande richesse qui détient le pouvoir.

Contre cette accumulation de capital, le PTB propose une mesure : la taxe des millionnaires. Serait-ce la solution-miracle ?

Peter Mertens. Non, nous avons notre vision de société pour l’avenir, mais il nous faut aussi des leviers politiques pour aller dans cette direction. Il y a six mois, Bruno Tobback lançait : « Monsieur Mertens veut instaurer une taxe des millionnaires pour résoudre la crise. » Rien n’est moins vrai. La taxe des millionnaires ne va pas résoudre la crise, mais elle est plus que jamais nécessaire pour plusieurs raisons. D’abord, pour remédier quelque peu à ce surenrichissement des 200 familles les plus nanties de notre pays. Ces deux dernières années, leur fortune a grandi d’un tiers. On peut imposer une sorte de « taxe de remboursement » à des familles comme les Spoelberch ou Frère, qui contrôlent notre pays et se taillent la part du lion des richesses.

Ensuite, la taxe des millionnaires rapporterait annuellement 9 milliards d’euros, ce qui permettrait de créer de nouveaux emplois, réaliser tous ces projets nécessaires comme la construction d’écoles, l’engagement de nouveaux enseignants et de personnel des soins de santé, le développement des transports en commun… On pourrait créer 100 000 nouveaux emplois stables, au lieu de mini-jobs sous-payés hyperflexibles, comme en Allemagne. Ces 200 familles les plus riches ne le sentiraient même pas. C’est pourquoi ce n’est pas non plus une mesure exagérée. L’alternative, c’est presser comme des citrons les gens ordinaires – ceux qui travaillent ou sont au chômage, les sans papiers – pour payer la crise.

Les partis semblent unanimes : une taxe des millionnaires est irréaliste.

Peter Mertens. C’est la collision entre deux visions : le réalisme de l’un n’est pas le réalisme de l’autre. Nous, nous trouvons irréaliste que des gens qui ont travaillé toute leur vie doivent maintenant s’en sortir avec une pension indigne. Nous trouvons irréaliste que des gens qui sont mis à la rue par Opel, Crown Cork, Ford, ArcelorMittal ou autres soient désormais plongés sous le seuil de pauvreté. Nous trouvons irréaliste que les salaires soient gelés alors que les bénéfices des multinationales explosent de partout. Dans les cercles gouvernementaux, on trouve apparemment que c’est tout à fait réaliste, mais imposer une taxe modérée aux plus riches, ça, c’est irréaliste. Nous allons réussir à rassembler 88 000 signatures pour cette taxe des millionnaires, soutenue par 75 à 80 % de la population belge, comme il ressort de toutes les enquêtes à ce sujet. Le soutien à cette taxe est très large, sauf au Parlement apparemment. Mais ça ne fait rien : dans le temps, le Parlement ne soutenait pas non plus l’abolition du travail des enfants, et elle est pourtant advenue. Pourquoi ? Parce que la volonté était très forte chez les travailleurs, et la pression est venue d’en bas. C’est ce que nous devons faire également pour la taxe des millionnaires.

Autre chose. Les autres médias vous interpellent parfois sur les côtés moins riants des régimes communistes. Est-ce dérangeant ?

Peter Mertens. Écoutez, nous défendons un projet d’avenir socialiste autour d’un certain nombre d’axes (voir l’article pages 14-15), dont nous pensons qu’ils sont nécessaires au 21e siècle afin d’améliorer l’état de la planète et de ses habitants. Mais ce serait quand même terrible de balancer les expériences du 20e siècle par-dessus bord, non ? Ce serait aussi intellectuellement malhonnête. Il y a un certain nombre de réalisations effectuées sous le socialisme qui en valent la peine. Tant l’Union soviétique que la Chine ont évolué de pays sous-développés vers des pays modernes et productifs. La population y a reçu des possibilités qui n’existaient pas auparavant.

Prenez le concept d’organisation nationale des soins de santé. Devons-nous jeter cela ? Ce concept a été développé en Union soviétique, il a été en partie repris par après en Grande-Bretagne dans le National Health Service, et chez nous dans la sécurité sociale. Le concept de sécurité sociale est un concept socialiste, il ne faut pas l’oublier. Ou prenez l’enseignement. Aujourd’hui, toutes les études internationales montrent que c’est en Finlande que l’enseignement est le plus avancé, qu’il donne les meilleurs résultats dans tous les domaines, tant dans le domaine des spécialisations que dans celui de l’égalité sociale. Eh bien, le ministre finlandais de l’Enseignement dit lui-même que leur système est basé sur celui de l’enseignement polytechnique de l’ex-Allemagne de l’Est. Pourquoi devrions-nous oublier cela ? Ou prenez l’émancipation des femmes, une énorme avancée. Aujourd’hui, à Cuba, 65 % de tous les cadres scientifiques et techniques sont des femmes.

Par ailleurs, nous n’oublierons jamais à quel point le socialisme fut important pour la victoire sur le fascisme. Si 27 millions de Soviétiques n’avaient pas donné leur vie, le monde serait tout autre aujourd’hui. L’Union soviétique a aussi participé à la mise sur pied de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 et activement contribué au concept de « droits fondamentaux ». Les gens ont des droits fondamentaux, indépendamment de leur origine, sexe, convictions religieuses et indépendamment du fait qu’ils aient ou non des papiers. Un certain nombre de gens de la droite et de la N-VA en particulier feraient d’ailleurs bien de les relire, ces droits fondamentaux.

Les côtés positifs du socialisme tel qu’il a existé au 20e siècle, nous devons les conserver pour le socialisme du 21e siècle, c’est évident. Mais, d’un autre côté, on ne va bien sûr pas s’accrocher à défendre ce qui a échoué au plan de la démocratie, de la participation, de la bureaucratie et de l’innovation. Il y a eu des erreurs, et de graves erreurs, et celles-ci doivent servir de leçons pour l’avenir. Celui qui ne sait pas apprendre du passé ne peut avancer.

En parlant du passé, le PTB a bien changé depuis le dernier congrès, en 2008, n’est-ce pas ? Il est devenu moins sectaire et moins dogmatique.

Peter Mertens. Lors de notre congrès précédent, en 2008, nous avons défini une certaine direction. Le congrès a déterminé les axes sur lesquels nous voulions travailler. Nous voulions être un parti qui se tient à ses principes. Nous n’avons absolument pas l’ambition de refaire le chemin de la social-démocratie, d’être un parti qui veut limer les aspérités du capitalisme et participer à la gestion de ce système. Non, nous sommes un parti marxiste, qui lutte pour une société socialiste moderne.

Mais nous devions aussi changer le parti, le moderniser. En faire un parti ouvert, où chaque travailleur se sent chez lui. Un parti qui travaille avec des gens très divers, avec les syndicats et sur le terrain, et qui ne s’oppose pas continuellement à d’autres organisations sociales. Et un parti également sans dogmatisme. Le socialisme n’est pas un livre de recettes avec tant de grammes de ci et tant de grammes de ça. Nous n’avons pas non plus la réponse à tous les problèmes, et ne devons pas avoir l’air de détenir LA vérité absolue ni avoir une attitude de maître d’école qui met en garde en agitant le doigt. Nous sommes cependant convaincus que nous pouvons, ensemble, avec les gens, trouver les meilleures réponses possibles. Et pour finir, il était aussi nécessaire que nous commencions à parler une autre langue, sans points d’exclamation, sans jargon et, s’il-vous-plaît, avec un peu d’humour (Rires) ! Pour parler aux gens, on ne s’adresse pas seulement à leur esprit, à leur seule rationalité, mais aussi à leurs sentiments, et avec une langue imagée.

Depuis, nous avons travaillé pendant cinq ans à tous ces éléments et il faudrait être aveugle pour ne pas voir que le PTB a vraiment changé.

Le très bon résultat électoral de 2012 est-il une conséquence de ce changement ?

Peter Mertens. C’en est une partie. Nous voulions percer à Anvers et à Liège. Nous avons même obtenu davantage. Maintenant, nous envisageons l’échéance de 2014, mais nous devons surtout réfléchir au moyen de développer notre parti dans le monde du travail, parce que l’histoire nous apprend que les réformes sociales les plus importantes dans notre pays se sont produites suite à une énorme pression d’en bas. Donc, comment allons-nous pouvoir déployer notre action parmi les travailleurs dans toute leur diversité ? Prenez maintenant Ford et ses entreprises sous-traitantes. Ces entreprises ont déjà été déclarées dix fois mortes et la presse les a enterrées ; mais il y existe là un esprit de résistance que l’on peut aussi constater ailleurs, comme chez ArcelorMittal et chez les travailleurs de fonction publique. Oui, nous sommes devenus un parti souple et ouvert mais, soyons bien clairs, cette flexibilité sert à mieux développer cet esprit de résistance.

Le PTB est pour la première fois dans une majorité, au conseil de district de Borgerhout, à Anvers. Le PTB veut-il devenir un parti au pouvoir ?

Peter Mertens. Il faut voir les choses en perspective. Borgerhout est une commune de 40.000 habitants, avec une population de toutes origines et aussi très jeune. Beaucoup de problèmes y sont réunis : le chômage des jeunes, la discrimination, la pauvreté, les difficultés de logement… Dans ce district, nous avons obtenu 17 % des voix. Dans 8 des 9 districts anversois, la N-VA est au pouvoir.

Dans un tel contexte, il a été demandé au PTB s’il était prêt à former une majorité progressiste avec Groen, le sp.a et un indépendant. Nous avons alors estimé que, dans cette situation, nous ne pouvions que prendre ensemble nos responsabilités. Nous n’allons pas laisser une fois de plus Borgerhout à la N-VA. Bart De Wever a choisi Anvers comme terrain d’essai pour sa république indépendante de Flandre. Sur tout le territoire d’Anvers, durant les prochaines années, des mesures vont être prises qui sont dures pour la population des travailleurs, pour le personnel de la Ville, pour les travailleurs portuaires, mais aussi pour tout un chacun qui doit vivre à Anvers. Nous allons, au départ de notre programme, dans la mesure du possible, contribuer à mettre un projet social sur la carte à Borgerhout. En sachant bien que nous naviguons contre un fort vent contraire. C’est aussi ce qu’attendent de nous les habitants de Borgerhout qui nous ont donné leur voix.

Une telle participation au pouvoir est-elle possible également à un niveau plus élevé, au régional et au fédéral ?

Peter Mertens. Cela n’est ni ne sera à l’ordre du jour. Dans le contexte tel qu’il est actuellement en Europe, il nous paraît impossible de participer à une coalition gouvernementale qui ne veuille pas rompre avec la politique de l’Union européenne. Sans une majorité cohérente qui entende mener un programme en rupture avec celle-ci, sans majorité forte prête à mobiliser la population contre cette politique, il ne peut être question de participation à un gouvernement. Mais ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour. En 2014, nous lutterons en premier lieu afin de pouvoir, à Liège, faire élire Raoul Hedebouw au fédéral, pour avoir ainsi au Parlement un porte-parole bilingue pour le monde du travail de notre pays.

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