PCF : Unir et agir face à des dirigeants qui ont pris le risque de l’implosion …

, par  communistes , popularité : 1%

Un duo qui a l’accent du sud, Danielle Bleitrach et Paul Barbazange se répondent !

Commençons donc par un texte de l’ami Paul Barbazange (Hérault) et son résumé de la situation et sur lequel je rebondirai…

Unir les communistes et agir…

Dans un mois de mars qui va je le souhaite se terminer par un grand 31 de luttes, de revendications, d’espoir avec une France en partie à l’arrêt, un vrai débat agite nombre de militants communistes.

Tous perçoivent qu’avec la publication d’un texte alternatif visant à la promotion de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle 2017, c’est l’avenir du parti communiste né à Tours en 1921, construit dans les luttes, les multiples histoires, parfois la douleur et le sang qui est en jeu.
A un moment où des réponses audacieuses au capitalisme mondialisé sont nécessaires en France comme partout.
Allons-nous dans les prochains jours céder face à l’échéance des présidentielles parce que c’est trop difficile ! Parce que cette présidentalisation quasi monarchique est organisée depuis 1964 par la bourgeoisie et le pouvoir personnel contre nous. Parce qu’à la majorité, nous avons choisi en 2012 comme représentant un Mélenchon, certes pétri de qualités d’orateur de rudesse et d’habileté, mais avant tout socialiste mitterrandien.

Parce que beaucoup d’entre nous, combattants courageux de la lutte des classes, risquent un repli sur quelques bastions illusoires ?

Un autre chemin est possible, nous en continuerons le tracé en marchant : celui du maintien en France d’un vrai parti communiste de masse et de classe, ancré partout au plus près des exploités. Nous ne voulons pas vivre ce qu’ont été les 6 mois de liquidation du parti communiste italien. Nos camarades et le peuple italien savent ce qu’il en coûte.

C’est au fond ce que propose le texte alternatif "Unir les communistes" ; il était écrit avant une partie des derniers développements. Il est l’héritier des luttes et des textes qui ont vu le jour depuis l’échec des huistes en 2008 dans leur tentative d’en finir avec le PCF. Il est plus que jamais dans l’actualité.

Deux tâches pour l’heure :
- Faire signer par les membres du parti le formulaire permettant sa prise en compte au congrès, récupérer partout les attestations de cotisation auprès des ADF.
- Réussir une grande journée de lutte le 31 pour que l’anticapitalisme de classe puisse à nouveau s’exprimer avec force d’ici les présidentielles.

Paul Barbazange


Empêcher les divisions et se donner une stratégie sur le long terme

Ce texte, je crois correspond bien à l’émotion que l’on peut constater chez les militants. Ils préparent la manifestation du 31 et voient un gouvernement de gauche s’entêter dans le démantèlement du code du travail et aller jusqu’à organiser la répression des lycéens. Face à cela, à leur colère, ils ont eu la stupéfaction de voir débouler deux initiatives anti-démocratique, celle de J.L.Mélenchon s’autoproclamant candidat aux présidentielles et celle tout aussi invraisemblable de la mise en œuvre de primaires avec les socialistes.

Ce qui domine chez les militants, hier comme aujourd’hui, c’est une volonté de préserver l’outil qu’est le PCF. Face à l’exaspération populaire, celle de la jeunesse en particulier, un parti, un collectif conscient de ses responsabilités est indispensable. Un parti qui ne soit pas occupé par des jeux d’appareil, des ambitions de sommet mais qui développe la solidarité partout et s’engage dans une perspective politique nouvelle. C’est ce qui devrait distinguer un parti révolutionnaire.

Mais au même moment s’exercent dans le parti des forces destructrices dont certaines inconscientes.

Au titre des aspects délétères, il y a non seulement l’affaiblissement du parti, les échecs électoraux, le départ des militants, et pour couronner le tout des déclarations insensées, anti-démocratiques, comme l’annonce des primaires suivi de la division de la direction.

C’est pourquoi ce Congrès doit être réellement extraordinaire vu la gravité des enjeux, et la direction prend le risque de faire imploser le parti.

Il n’y a plus une base commune de la direction mais deux, celle de Pierre Laurent et celle de fait de Patrice Cohen-Seat autour du Front de gauche. Ainsi, le texte, dit base commune, dont les insuffisances sont manifestes, qui avait été voté à 90% par le Conseil National, il y a peu, est remis en cause de fait par les membres de la direction qui l’avaient voté et il y a publication de deux textes disons officiels, ce qui consacre une des formes de la liquidation, un parti de tendance. L’accélération de la social-démocratisation sous des formes apparemment antagoniques mais qui vont dans le même sens, celui d’une liquidation du parti soit dans une subordination au PS, soit dans l’aventure d’une métamorphose repoussée par divers congrès, appliquée cependant et qui nous a menés à l’échec.

Donc il n’y a plus de base commune votée par le Conseil National mais deux textes.

Si cela devait se confirmer, notre propre texte qui a toute chance d’être le troisième légitimé par le choix des adhérents s’avère le seul à poser la question d’un parti révolutionnaire au Congrès ; il devra donc être proposé dans les mêmes conditions, publié et soumis à amendements.

Mais il faut aussi, au-delà des textes, adopter un mode de travail dans ce Congrès, qui permette de rester sur le seul choix réel : faut-il un parti communiste qui dégage une perspective de transformation profonde de la société par un rassemblement majoritaire construit dans les luttes et les élections ? Quel parti ? Sa forme doit être déterminée par une unique question : favoriser l’intervention populaire de ceux qui ont intérêt à ce changement.

Les camarades de la direction qui ont pris le risque de faire imploser le PCF doivent tout faire pour créer les conditions de l’unité des communistes et cela passe désormais par une vue beaucoup plus démocratique et ouverte sur l’avenir d’un parti révolutionnaire face au bouleversement du mode de production capitaliste dans lequel nous sommes aujourd’hui :
- Partir non des querelles de sommet, des ambitions personnelles de tel ou tel, mais de la souffrance, des difficultés quotidiennes que vit notre peuple français dans sa majorité comme d’ailleurs la plupart des autres peuples.
- Reconstituer une relation à notre base naturelle, la classe ouvrière, les exploités, pour rassembler tous ceux qui ont intérêt au changement.
- Se donner les moyens d’avoir un parti uni dans ses buts stratégiques et fort pourtant de sa diversité qui est celle de notre nation, dans son histoire comme dans son actualité, un parti capable de développer l’intervention populaire vers le socialisme tel que le voudra la majorité. Un parti capable de toujours mieux développer une vision internationale de paix et de coopération.
- Pour cela la première tâche est de dépasser les divisions actuelles et unir les communistes.

Permettez-moi de parler de ce qui m’a fait retourner au PCF. Nulle ambition, chacun s’en doute, mais la conscience que se joue l’idéal d’une vie. J’ai choisi dans le cadre du Congrès de soutenir la liste "Unir les communistes".

Il y a deux originalités à laquelle je tiens dans notre démarche "Unir les communistes" : premièrement ne pas cliver les camps, se rendre compte que dans l’état de confusion politique, non seulement des communistes mais de la société tout entière, des gens, voire des militants peuvent très bien se positionner pour un texte, voire pour un leader en période électorale, tout en aspirant sur le fond à tout autre chose et nous allons probablement vers des temps qui obligeront les individus à des choix. Et c’est l’état des nécessités auxquelles sont confrontées la classe ouvrière, ceux qui souffrent, la jeunesse qui doivent à chaque moment nous déterminer et pas les manœuvres d’appareil. Il faut également dès aujourd’hui prendre conscience qu’il y a plus de communistes hors du parti que dedans. La rencontre de Vénissieux du 30 avril me paraît correspondre à cette nécessité.

Un parti révolutionnaire ne se joue pas à chaque échéance électorale, surtout quand les élections sont justement conçues pour le marginaliser. Il doit certes ne négliger aucune échéance, ni électorale, ni des luttes, mais il doit les aborder dans une visée stratégique à long terme. Le texte "Unir les communistes" n’est pas parfait, mais il est le seul à affirmer cette exigence d’un parti révolutionnaire, communiste, d’une manière non sectaire mais ouverte…

Il invite les communistes à unir et à agir, ce qui va ensemble…

Danielle Bleitrach

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

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    La déclaration complète

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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).