Le terrorisme est une créature monstrueuse de l’occident impérialiste

, par  Gilbert Remond , popularité : 2%

Je viens de recevoir ce communiqué du PCF intitulé Hommage à la mémoire d’Hervé Gourdel (PCF) : La lutte contre le terrorisme est une priorité. Une fois passé la surprise, j’ai eu un haut le cœur en lisant le titre, car un trouble se glisse. Qu’entend-on par terrorisme et quelle forme doit prendre cette lutte prioritaire ?

Si j’ai bonne mémoire les républiques du Donbass sont elles aussi assimilées à des organisations terroristes et la dernière décision prise par l’Europe au sujet du projet swift de la Russie ne semblent pas indiquer que l’Europe ait révisé son appréciation. Le Venezuela de Chavez, lui aussi, avait un temps eu les faveurs de cette classification. Faut-il leur appliquer le schéma auquel nous invite ce texte ? Nous nous souvenons aussi des déclarations de notre ex-parlementaire européen Francis Wurtz, sur les irresponsables de l’est ukrainien.

Et puis une fois le titre donné, le communiqué passe tout de suite à la mélasse affective en assimilant lutte contre le terrorisme et hommage à la mémoire d’Hervé Gourdel. Là je ne comprend plus. Si sa mort et les conditions de sa mort sont inacceptables et condamnables, combien condamnable, quel acte mémorable a-t-il commis sinon celui d’être devenu à son corps défendant, la victime de règlement de compte entre bandes rivales, pour le contrôle des richesses d’une région du Moyen-Orient, certaines de ces bandes étant légales, quand d’autres sont non reconnues par les instances internationales ?

Herve Gourdel, à ce que je sais, était un promeneur expérimenté, venu en Algérie pour ses loisirs. A-t-il été imprudent, ou l’a-t-on poussé à l’imprudence ? A-t-il été dupé sur sa sécurité ? Difficile de savoir ce qu’il s’est passé, mais la présence intégriste était connue, certaines régions connaissant depuis quelque temps un regain d’activité. Son enlèvement et ses circonstances restent quelque chose de troublant !

Par contre, nous savons, que comme à chaque fois, des dizaines de civils proches des cibles visées, seront les victimes des bombardements réalisés par notre aviation. Les égorgeurs sont des salopards, mais qui les a armé ? Le communiqué effleure cette question, mais il le fait en flirtant avec des positions qui sont celles que nous donnent les partisans des politiques d’intervention contre la Syrie, sans compter que ces dernières sont assorties d’un charabia qui aligne des évidences qui ne coûtent rien, mais ne dénoncent surtout pas la politique de classe qui est à l’œuvre dans ce conflit.

Le communiqué enchaine des évidences dans le style : "cela suppose de sortir d’une logique de domination économique, politique et militaire au profit d’une logique de coopération, de développement, de démocratie". Oui et alors ? Mais comment on fait pour que cela ne reste pas des formules creuses ? Quel programme politique cela nécessite-t-il ? Quelle politique internationale ? Avec qui et pour quels objectifs ?

"Il faut changer" nous dit-on, mais c’est pour tout de suite parler

"d’une véritable politique antiterroriste qui se donne des moyens : le PCF souhaite qu’une véritable stratégie de lutte contre le terrorisme se mette en place. Cela nécessite d’avoir des objectifs clairs et les moyens financiers et humains d’agir sans compromettre les libertés individuelles".

Tout est mélangé, les problèmes intérieurs avec les questions de politique extérieure, c’est comme avec la bande de Moebius, on est dedans, on est dehors, sans transition, on ne comprend plus où on est, de qui l’on parle.

Les banlieues ou les colonies ? D’une certaine manière, on est toujours dans l’empire, tout est traité à l’emporte pièce. Mais rien n’est dit sur le sentiment de no futur ou d’illégitimité ressenti par des centaines de jeunes de nos banlieues, ni sur les gros nuages noirs qui pèsent sur l’emploi et les salaires, toutes causes qui sont pain béni (on pourrait dire en la circonstance djihad béni) pour les démagogues et leurs sergents recruteurs.

Et puis, pour finir cette curieuse définition qui me laisse dans l’expectative : "Le terrorisme c’est d’abord une entreprise qui cherche à faire des profits financiers en faisant régner la terreur". Voilà la finance et ses entreprises qui rappliquent ! Mais où sont les machines où sont les travailleurs ? Génial, le terrorisme remplacerait donc l’économie ! Comme si la terreur n’était jamais utilisée dans les rapport sociaux de production, comme si les alliés qui composent les forces d’interventions n’étaient pas guidés par des arrières pensée pécuniaires ? Et puis les profits financiers par quels mystères se font-ils ? C’est toujours et encore la bonne blague qu’aimait relever pour nous, mon ami Raphaël Thaller en se gaussant, de l’argent qui fait de l’argent sans recourir à la force de travail, en sommes les billets se dupliqueraient comme l’ADN sans autre forme de procès !

En outre, ultime argument, tout cela serait la faute des marchands d’armes, des états du golf et des émirs, nullement des états et des lobby du complexe militaro-industriel, nullement des multinationales du gaz et du pétrole, ces dernières guignant depuis leurs salles de conseil d’administration les territoires où se trouvent ces marchandises lucratives !

Si les bons sentiments ne font pas une politique pour la paix et la justice, l’ignorance de la géostratégie et l’indigence théorique suite au mépris pour nos fondamentaux ne peuvent conduire qu’à d’infinis bavardages qui ne brassent que du vent. Ils finissent en queue de poisson qui, de fait, offrent comme dans le cas présent un blanc seing aux politiques dominantes, en l’occurrence celle de l’impérialisme et du néo colonialisme. En fait, ce communiqué prend bien des détours pour exprimer son alignement sur les positions euro-atlantistes, au lieu de condamner clairement et fermement les politiques agressives de l’OTAN et de défendre la paix et la souveraineté des peuples.

Gilbert Rémond

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