Intervention de François Ruffin place de la République devant un auditoire nombreux.

, par  Danielle Bleitrach , popularité : 3%

Je viens de recevoir ceci qui m’intéresse tellement que je rompt pour un moment ma position allongée ou mes rares incursions dehors, supportée par une béquille. Ce discours par certains aspects, fait songer à mai 68 aux jeunes gauchistes allant évangéliser le prolétariat, mais pourtant il est totalement différent et, celui qui parle sait ses limites et celles du mouvement. Je n’en veux pour preuve de sa maturité, de connaitre la place de chacun, cette adresse aux syndicats. (note de Danielle Bleitrach)

Samedi 4 mars

Il remercie d’abord tous ceux qui rendent possible ce rassemblement à République (le travail invisible).

C’est le premier miracle…

Je voudrais revenir sur la question qu’on posait le 2 février juste à côté d’ici, à la Bourse du travail, la question c’était : « leur faire peur, mais comment ? ». La réponse qu’on avait eu ce soir là c’était « on ne rentre pas chez nous ! ».

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça a formidablement réussi malgré une météo qui a chaque fois est contre nous…

La première étape ça a marché. Mais est-ce qu’on leur fait vraiment peur ? Est-ce qu’on fait vraiment peur à ce gouvernement et à l’oligarchie qui est derrière lui ?

On ne va pas se mentir, de mon point de vue non ! Donc on ne leur fait pas encore peur. Et je vais vous dire moi mon ambition ; j’étais à Ham dans la Somme lundi dernier, dans une boite qui s’appelle Pentair, qui fabrique des robinets industriels, 22 % de taux de rentabilité et qui est en train de fermer… 133 emplois sont en jeu. Qu’a dit le député de droite ?… « ce sont des salopards de financiers ». Et pourtant les salariés sont résignés !

Moi mon ambition, mon but c’est qu’on envoie une onde de choc dans le pays qui se propage jusqu’aux zones rurales, jusqu’aux quartiers populaires. Pas forcément des « NuitDebout » partout, mais que ça réveille l’esprit, que ça secoue la résignation.

On a rempli cette place, moi je propose une deuxième étape maintenant, et cette deuxième étape, c’est d’en sortir !

Maintenant comment en sortir ?

Pour qu’un moteur explose il faut la rencontre de deux ingrédients différents. On a une place qui est saturée d’énergie, maintenant il faut qu’elle rencontre autre chose... Ce premier autre chose à rencontrer c’est l’évidence, ce sont les syndicats. Il ne faut pas que « NuitDebout » et les syndicats se tournent le dos ; il ne faut pas qu’ils se regardent en chien de faïence avec méfiance.

Je le dis aux syndicats : « ne snobez pas ce qui se produit ici ! », mais réciproquement il faut qu’ils soient les bienvenus ici ! Et je dirai de la base au sommet. Il y a des désaccords ; très bien et qu’on en parle !

Mais s’il y a rencontre de ces deux là alors là oui on va commencer à leur faire peur !

Ensuite il y a un calendrier dont on a discuté, enfin par sondage comme ça : on se propose de faire un gros temps fort dans le week-end du 30 avril et du 1er mai, et qu’en gros à partir de là, démarre une deuxième étape avec des ambassadeurs de la « NuitDebout » dans les quartiers, dans les campagnes et ainsi de suite [bravo !].

… Pour que l’onde de choc se propage ce qu’il faut maintenant c’est une victoire, le slogan là cité… c’est le slogan de Notre dame des Landes : « NON à l’aéroport et à son monde ! ». Il faut que ça soit pareil pour notre ZAD… « NON à la loi El Khomri et à son monde ! »

Qu’est-ce que ce monde, qu’est-ce que le monde de la loi El Khomri ?

C’est un monde où les salariés et les jeunes doivent se flexibiliser et s’assouplir, c’est-à-dire courber l’échine.

C’est un monde où les dividendes des actionnaires eux ne s’assouplissent jamais !

C’est un monde où d’accords de l’OMC en traités européens, l’oligarchie a instauré la libre circulation des capitaux et des marchandises de Paris jusqu’au Panama.

C’est un monde où le marché a mis sous tutelle la souveraineté populaire.

A Notre Dame des Landes ils s’accrochent à leur bocage… eh bien je pense que nous aussi on doit s’accrocher à ça, c’est la loi El Khomri d’abord !

… Il faut qu’on songe aussi aux alliances à construire. Alors après oui, c’est un piège, car si jamais on gagne sur la loi El Khomri, après ce sera fini. De mon point de vue c’est l’inverse qui va se produire. L’appétit vient en mangeant… C’est comme un jeu de quille : si on renverse la première quille, les autres suivront.

Voilà l’enjeu ! [bravos bruyamment manifestés].

… Je terminerais sur le slogan de Fakir : « sans vous on ne peut rien, avec vous on peut beaucoup, c’est pour ça qu’à la fin, c’est nous qu’on va gagner ! ».

[Applaudissements]

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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).