Les 4 hommes les plus riches du monde se sont enrichis de 219 millions de dollars en 2020
Alors que l’année a été (...)
Les 4èmes rencontres internationalistes m’ont marqué.
Deux questions à poser, peut être ?
Spécificités de chaque cadre national et luttes revendicatives.
Une rencontre, un débat réussi, c’est un moment où les questions mûrissent. Les rencontres de Vénissieux m’ont servi en ce sens. Comme j’aime bien confronter mes appréciations en voici deux. Porteront-elles une poursuite des débats, en susciteront elles d’autres ? Aux lecteurs de répondre s’ils le jugent utile.
Les 4ème rencontres internationalistes de Vénissieux m’ont marqué.
Plus par leur caractère national (j’y ai reconnu des militants de Creil, Paris, Vierzon, Marseille, Béziers, Arcachon, Grenoble, de l’Ain et je suis loin de connaître tout le monde...) et l’engagement des questions militantes venant de la salle, que pour toute autre raison.
Je saisis donc cette occasion pour avancer des réflexions personnelles de deux ordres :
L’une sur le caractère profondément national de chacune de nos stratégies révolutionnaires. De l’ambassadeur de Cuba socialiste expliquant que le pays et le parti s’apprêtent à recevoir le pape dans le cadre de la commémoration de je ne sais quelle soit-disant apparition de la vierge à Cuba ; aux camarades marocains, algériens, tunisiens amenés dans le débat à pointer leurs différences d’approche de questions aussi fondamentales que la laïcité, leur rapport à la religion, la lutte contre l’intégrisme, l’appréciation même de leur "Printemps 2011"...
Sommes nous capables de la même gestion des différences dans notre approche de la situation des différents PC européens face aux tentatives de dissolution par intégration dans un futur parti européen de gauche ? Montrer les similitudes en particulier en France, Allemagne et Espagne est nécessaire par comparaison d’ailleurs avec la Grèce, le Portugal et les pays de l’ex-bloc socialiste, mais cela ne peut effacer les spécificités françaises. Seul de ces trois pays piliers de l’Europe capitaliste, la France est le pays dans lequel existe un PC n’ayant pas à ce jour implosé.
Dans les processus en cours, cette réalité pèsera peut-être, en tout cas je le souhaite. Restons prudents bien sûr. Laissons à nos camarades italiens ou espagnols le difficile travail de reconstruction, attelons-nous avec réalisme à celui de la construction quotidienne d’un PC capable ne serait-ce que par une fonction symbolique qui perdure, d’être un possible point de réagrégation décisif... demain ou plus tard.
Deuxième ordre de réflexions, la place des luttes de classe revendicatives... Peut-on travailler une perspective de construction communiste en France, en Europe, dans le monde sans accorder plus de place, beaucoup plus de place aux affrontements quotidiens avec les exploiteurs, partout dans le monde ? Certes les grèves de Gafsa, celles de la classe ouvrière égyptienne, les luttes de Véninov ou des Fralib ont été évoquées, citées... N’avons-nous pas en France, pays d’élections et de compromis électoraux, pays où le calendrier électoral semble tout surdéterminer, à faire beaucoup plus attention à la totalité de ces affrontements de classe ? A leur nature, à leurs contenus, à leur évolution. Pouvons-nous aller à la séquence électorale du printemps 2012 sans remettre ces questions au centre ?
Ceci d’ailleurs de façon très concrète : il ne s’agit pas de soutenir en communistes de justes luttes, mais d’éclairer leur sens : partage des produits et des pouvoirs, produire en France , productivisme... le champ de l’apport communiste est immense.
Je pense que s’il n’est pas tenu, il n’y aura pas de reconstruction communiste internationale. Question d’utilité.
Je suis intervenu en citant ma difficile expérience lors de la venue de Sarkozy en visite dans un centre hospitalier d’une de nos préfectures sans appel des syndicats de la santé à manifester... Dans la situation actuelle qu’est ce que cela veut dire ? N’aurait-il pas mieux valu un rassemblement de quelques dizaines de salariés et d’usagers que ce vide, même si les CRS avaient été plus nombreux que nous ? Quelle est la nature de cet abandon ? Et surtout comment y remédier dans les semaines, les mois qui nous séparent d’échéances électorales majeures.
Je me pose la question, je la formule, non pas en accompagnateur communiste des luttes, mais en communiste qui pour en finir avec le capitalisme, puis plus tard pour construire le socialisme en France a et aura besoin de l’action revendicative. De contribuer à lui donner, au jour le jour existence, contenu et sens.
Paul Barbazange