Défense de parler de la kollaboration du patronat français avec l’occupant nazi

, par  Guy Poussy , popularité : 1%

Va-t-on vers l’interdiction de publier des écrits et des photos évoquant la collaboration du patronat français avec l’occupant durant les années 1940-1944 ? La question est posée.

Un article de cinq pages, prévu le 7 septembre dans le bimensuel "Géo-Histoire" a été supprimé. Il était écrit à partir de documents de Prisma-Presse, filiale du groupe Allemand d’édition Gruner-Jahr qui s’appuie sur l’ouverture, en Allemagne de nouvelles archives. Elles ouvrent la porte à un immense champ de recherches. Le 14 septembre, le « Canard enchaîné » expliquait que l’enquête censurée à "Géo-Histoire" - qui s’appuie sur des travaux d’historiens- mettait en cause les activités de certaines entreprises françaises sous l’occupation, parmi lesquelles, Berliet, Renault, Boussac, Louis Vuitton. L’article de 5 pages a été supprimé sur décision du service publicité de "Géo-Histoire" qui craignait des représailles, et la perte de gros budgets de publicité. Ainsi les lecteurs de "Géo-Histoire" et les autres, ne connaitront pas ce qui était dévoilé sur les entreprises concernées. Le titre de la première des 5 pages censurées était : "Quand la guerre rimait avec affaires".

D’autre faits récents viennent illustrer cette volonté de censurer ce qui rappelle la collaboration avec l’ennemi nazi. Ainsi le jugement du tribunal de Limoges de juillet 2010 donnant raison aux héritiers de Louis Renault qui exigeaient que le centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane retire la photo de Louis Renault paradant avec Hitler et Goering au salon de l’automobile de Berlin en 1935. Cette photo est pourtant inséparable de la collaboration avec le régime nazi, avant même l’occupation de la France.

Le petit fils de Louis Renault vient aussi de faire pression sur le comité d’histoire de la ville de Paris. Il exige le retrait d’un texte de l’exposition "La vie au quotidien des parisiens sous l’occupation", texte qui déclare "Les usines Renault produisant des chars pour l’armée allemande sont bombardées trois fois". Comment nier cette vérité historique ? Que dit, entre autre, l’ordonnance de nationalisation du 16 janvier 1945 signée par le Général De Gaulle ? "Dès juin 1940, Monsieur Renault qui se trouvait en mission en Amérique s’était empressé de regagner la France afin de mettre ses usines à la disposition de la puissance occupante ; c’est en considération de ces faits, que d’autre part les usines Renault ont constitué un instrument entre les mains de l’ennemi, que le gouvernement a décidé de procéder à la nationalisation de ces usines, ainsi qu’à la confiscation des biens et participations de Louis Renault. Le gouvernement provisoire de la République Française est ainsi conscient, en proposant ces mesures, d’une part de contribuer au redressement moral et matériel du pays dans le cadre de l’effort de guerre des Nations Unies, d’autre part de répondre par des réformes hardies aux vœux de la Résistance Française et de la classe ouvrière toute entière".

Aujourd’hui les héritiers de Louis Renault osent demander d’importantes réparations financières à l’état. Le 5 octobre prochain la procédure judiciaire s’engage devant le tribunal de grande instance de Paris. Les héritiers mettent en œuvre des moyens considérables pour parvenir à leurs fins. Les tribunaux vont-ils couvrir cette vaste entreprise négationniste ?

Faut-il aussi passer sous silence la collusion de la direction Renault avec la police de Vichy ? Il existe de nombreux rapports de police des années 1940 1944 confirmant que la direction Renault a livré à la police de Vichy et à la Gestapo, de nombreux travailleurs de Billancourt, certains furent fusillés au Mont Valérien, d’autres déportés, certains sont morts dans les camps. Ces crimes de trahison doivent être connus du grand public.

Aujourd’hui lutter pour faire connaître la vérité, c’est lutter pour faire respecter les vœux de la Résistance Française exprimée par le programme du CNR. Ce combat est d’une brûlante actualité. Non, les kollabos revanchards n’auront pas le dernier mot.

Guy Poussy, le 28 septembre 2011

Source : Combat

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