Fête de section de Béziers
Compte-rendus des débats de La Plantade Pierre Laurent fait sa rentrée nationale à Béziers !

, par  Paul Barbazange , popularité : 2%

La fête de la section du PCF de Béziers a connu un succès exceptionnel de participation sur ses deux jours. 350 Personnes ont participé au débat du samedi avec P. Laurent. Militants et citoyens ont répondu à cette invite des communistes. Loin de s’affaiblir au cours du débat la participation s’est renforcée. Il en est besoin. Béziers est la plus grande ville gérée par le FN et l’extrême droite, et les questions qui nous sont posées à cette rentrée sont lourdes : situation en Grèce, réfugiés en Europe, loi Macron et austérité. En tant que secrétaire de section, j’ai interpelé notre secrétaire national sur l’urgence du débat sur les questions européennes après l’échec de Syriza, et les conditions d’organisation de celui-ci. Cela ne peut attendre le congrès dans six mois, c’est maintenant que les citoyens s’interrogent.

A noter également la présence remarquée d’un point de vente de la revue "Unir les communistes", avec également vente des livres de Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop ("URSS, vingt ans après") qui sont invitées prochainement à Béziers.

Vous trouverez ci-dessous deux compte-rendus et une réaction du secrétaire de section de l’ouest biterrois (elles n’engagent que leurs auteurs, même si elles posent des questions essentielles). Pour ma part je me limiterai pour l’instant, dans l’attente d’un débat collectif, à considérer comme très important le retour "en curiosité" vers nous de nombreuses personnes qui avaient pu croire aux facilités réformistes ou aux leurres mouvementistes. Saurons-nous par une rapide évolution de nos analyses porter à maturité ces questions ?

Paul Barbazange

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La Plantade 2015 : 1er débat avec Pierre Laurent

Comme prévu la présence de Pierre Laurent, le secrétaire national du parti communiste, a attiré beaucoup de monde à ce premier débat de l’édition 2015 de la fête de La Plantade. Il était présidé par Sabrina Ould-Aklouche, candidate aux prochaines élections régionales et Nicolas Cossange, tous deux désignés par les communistes, comme leur chef de file pour le département de l’Hérault.

Dans sa présentation Sabrina a mis en exergue les difficultés des étudiants dans le contexte présent, obligés le plus souvent d’avoir une activité salariée pour subvenir à leurs besoins. Elle a décrit la politique malthusienne qui ne permet pas le développement de l’Université.

Pierre Laurent, après une introduction d’Aimé Couquet, a placé cette situation dans un ensemble qui s’inscrit dans la politique d’austérité. Une politique que les médias au service de l’agent présentent comme incontournable. Sera soulignée à ce propos toute la question de l’information confisquée par les grandes fortunes et la volonté de dénoncer cet état de fait.

Naturellement, les élections régionales programmées pour le mois de décembre ont fait l’objet de l’attention particulière de Pierre Laurent. La caractéristique, avec la constitution des grandes régions, c’est d’éloigner toujours plus le pouvoir de décision, des citoyens.

Les événements particulièrement bouleversants survenus ces derniers jours avec les réfugiés qui fuient la misère et la guerre qui l’engendre, ont également été abordés dans les propos du secrétaire national.
Une introduction assez courte qui pouvait permettre les échanges. Ceux-ci ont été nombreux et divers. Depuis la stratégie électorale jusqu’au problème de la nature de la guerre en passant par la situation de l’agriculture, le vécu des travailleurs, les conditions du rassemblement à créer, les moyens de son efficacité…

Pierre Laurent a donné sa réponse aux différents aspects soulevés par la discussion. Sur la Grèce, l’Europe, l’euro, il s’est prononcé pour l’ouverture d’un débat au sein du parti communiste. Mais dans l’immédiat il s’est contenté de donner son point de vue. Nous aurions aimé entendre les arguments de ceux qui mettent en cause la finalité de l’UE et le rôle que certains font jouer à la monnaie unique pour museler l’indépendance des États.

Sur la question des migrants, personne n’a opposé la responsabilité du capitalisme dans les guerres à la nécessité d’ouvrir l’Europe pour accueillir les réfugiés. Il a été simplement affirmé en substance que « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée dormante porte l’orage » et que cela renvoie à l’obligation où nous nous trouvons dans ce domaine comme dans d’autres d’en finir avec un système économique et social en fin de course.

Pierre Laurent a par ailleurs mis en garde contre les risques de voir la droite et son extrême se retrouver après les prochaines élections en mesure de gérer les régions avec une aggravation de la politique appliquée. Il a appelé au succès au premier tour des listes dans lesquelles seront impliqués les communistes.
Avant de se séparer pour prendre l’apéritif puis passer à table pour ceux qui restaient pour le repas, nous avons écouté un jeune Palestinien dont les propos ont été traduits par notre ami Omar. Il nous a invités chez lui en Palestine, espérant qu’elle sera libérée pour nous accueillir.

Jacques Cros


A propos de l’intervention de P. Laurent à La Plantade

Pierre Laurent a fait à La Plantade une intervention claire, argumentée, intéressante devant un public nombreux et attentif ; rien à dire sur la forme.
Il y a par contre un désaccord sur l’Europe, les politiques dites d’austérité et le rassemblement, sur les élections régionales, un désaccord de fond.

Sur la question de l’Europe, P.Laurent maintient sa confiance à Tsipras. Il dit qu’il a fait ce qu’il a pu face à la brutalité des dirigeants européens. Mais à quoi s’attendait-il donc ? Pensait-il que la troïka allait laisser tranquillement le gouvernement grec appliquer sa politique parce qu’il a été élu ? Ils n’en ont rien à faire du vote des peuples et P. Laurent, le PGE et Tsipras devraient le savoir. L’exemple chypriote et celui de 2005 en France auraient du suffire pour les éclairer sur la véritable nature de l’UE : pas autre chose que l’Europe du Capital, prête à tout pour préserver les intérêts des banques et des multinationales. En s’enfermant dans le cadre de l’Euro et des institutions européennes, le gouvernement Tsipras s’est livré pieds et poings liés aux dirigeants européens. Et c’est malheureusement dans cette voie qu’il compte poursuivre.

Sur le plan intérieur, P. Laurent veut rassembler tous ceux qui s’opposent aux politiques d’« austérité ». Ce sont donc les politiques gouvernementales qu’il cible, avec l’idée d’un gouvernement de gauche élargi qui appliquerait une autre politique. Et voilà la gauche élargie… une autre mouture de l’Union de la gauche ou de la gauche plurielle. On n’est plus dans la mise en cause d’un système et du rassemblement contre ce système.
Rassembler contre les politiques d’austérité ne dit pas pour quoi l’on est. Le FN aussi se dit contre l’austérité.
Qualifier les politiques gouvernementales de politique d’austérité est insuffisant. Ce n’est pas l’austérité pour tout le monde. Ces politiques ne sont pas autre chose que des politiques de soutien à l’accumulation capitaliste. Le dire c’est porter le regard vers l’adversaire réel et créer les rassemblements nécessaires.

Sur les régionales, nous cherchons des accords de sommet tout azimut parce que nous avons perdu le soutien populaire. Là aussi nous nous précipitons dans une logique électorale sans aucune mise en cause des institutions.
Le périmètre des régions, les moyens financiers, leurs compétences… tout cela a été décidé en dehors du vote des citoyens. Ne faisons plus comme si le jeu démocratique pouvait se déployer pleinement alors que tout est déjà pipé. Il faut le dire : les institutions sont verrouillées pour que quelque soit le vote des citoyens ce sont les mêmes politiques qui s’appliquent pour servir toujours les mêmes intérêts. Les gens ont compris cela. Ne pas le dire c’est laisser la place au "tous pourris" du FN.

Montrons le caractère de classe des institutions actuelles et posons la nécessité d’autres institutions au service des besoins populaires. Inscrivons nos propositions dans le cadre d’une autre République populaire et sociale (non pas celle de Mélenchon) dans le prolongement du travail initié par le conseil national de la résistance et notamment les ministres communistes.

P. Laurent ne prend pas la mesure de la gravité de la situation. Il y a là un désaccord de fond : P. Laurent s’inscrit dans le cadre des institutions sur une opposition Droite/Gauche. Il s’enferme dans des stratégies électorales sans issues.
Or il ne s’agit plus de ça : nous sommes dans un affrontement de classe où les dominants mènent une véritable guerre contre les peuples dans une situation où la classe ouvrière a été anéantie en tant que classe. Nous sommes sous la dictature des marchés financiers, des banques et des multinationales et P. Laurent agit comme si nous étions encore en République sous un régime démocratique.
Une autre stratégie s’impose : aider par nos propositions à rassembler le salariat et mener avec lui la lutte de classe jusqu’au bout, jusqu’au changement des classes dirigeantes.

Le 7 août 2015, Christian Harquel, secrétaire de section ouest biterrois


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La Plantade 2015 : 2ème débat

Il a eu lieu le dimanche matin. Il s’est déroulé en deux parties, la première a été consacrée aux enseignements que l’on doit tirer de la situation créée par les drames que l’on connait avec les réfugiés qui tentent d’immigrer. La seconde qui était prévue dans le programme, avait trait au bilan de la gestion de la ville par l’extrême droite.
Paul Barbazange, le secrétaire de la section de Béziers du PCF, a fait le point sur le niveau atteint par les désastres engendrés par les guerres. La photo du petit Aylan dont la mer a rejeté le corps a bouleversé l’opinion publique. Il a appelé à s’emparer de la journée internationale de la Paix organisée chaque année, le plus souvent sans mobilisation d’ampleur, le 21 septembre.

Il y a eu des échanges autour de cette question. Le cadavre d’Aylan rejeté sur une côté européenne de la Méditerranée a été rendu visible par les médias. Il n’en a pas été de même des centaines d’enfants tués par l’armée israéliennes dans la bande de Gaza à l’été 2014. Pourtant nous avions été alertés, grâce notamment aux réseaux sociaux.
Puis sera démonté le mécanisme qui conduit les candidats à l’immigration à risquer, et quelquefois à perdre leur vie dans la tentative de quitter leurs pays dont les infrastructures sont détruites par les guerres. Il faut dénoncer les responsables de celles-ci. C’est toute la logique du système de domination capitaliste qu’il faut mettre en cause sera-t-il clairement affirmé.

Au passage il a été indiqué que les réfugiés qui quittent leur patrie sont les mieux formés et leur absence contribuera à l’affaiblissement des économies déjà endommagées par les conflits. Ce qui s’explique d’ailleurs par le fait qu’il faut payer les passeurs ce qui n’est pas à la portée de ceux qui sont au bas de l’échelle sociale.
Dans la deuxième partie du débat, on entendra un exposé d’Aimé Couquet, conseiller municipal, qui a dressé un réquisitoire de la gestion de la ville de Béziers par Ménard. Il sera complété par le témoignage de Xavier Verdejo, professeur d’histoire géographie à Narbonne, qui a rendu compte des démarches judiciaires qu’il a engagées après l’agression qu’il a subie, en tant que professionnel, de la part du Front National.
Le débat s’est poursuivi, interférant avec la discussion sur le premier volet. Yvan Vialette, employé territorial, décrira quelques aspects de la gestion municipale, caractérisée par l’incompétence et la malhonnêteté, ainsi que la destruction des services publics municipaux au détriment de la police municipale, dont les effectifs sont exagérément gonflés. Il rappellera la journée tenue à Béziers par VISA, une structure regroupant la CGT, la FSU et SUD et souhaitera l’organisation de VISA sur notre ville.

Nous avons relevé parmi les interventions celle d’une dame de confession musulmane, en tenue traditionnelle, qui a noté avec humour que si on faisait disparaître les Arabes, disparaitrait ipso facto le Front National dont l’islamophobie est le principal viatique.
A ce propos Xavier Verdejo rappellera le rôle qu’ont joué, en tant que boucs émissaires les étrangers présents en France. Espagnols dans le Midi, Italiens en Provence, Polonais dans le Nord, Juifs sous Vichy et Musulmans aujourd’hui ! La division des travailleurs est la clé de voûte du règne du patronat !
Avant de nous inviter à prendre l’apéritif, Paul Barbazange a appelé, par-delà notre diversité d’approche, au renforcement du parti communiste.
Un débat riche qui a rassemblé pas loin d’une centaine de participants.

Jacques Cros

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

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    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).