Encore un mot sur cette vaste question.
Qui fait partie du prolétariat ? Les cadres supérieurs sont plus souvent aux côtés du patron et cherchent à intimider les grévistes. Les ouvriers sont les plus décidés dans l’action, les employés et les techniciens les soutiennent mais tergiversent. Et les cadres intermédiaires essaient de faire tourner les machines. En fait la question est qui sont les amis et qui sont les ennemis de l’avant-garde du prolétariat, qui peut le rejoindre dans l’action, qui peut être neutralisé ?
J’ajouterait qu’au delà des grèves pour les salaires, ce sont les ouvriers qui ont flairé les premiers l’escroquerie de l’Union de la gauche.
Et parfois bien avant les militants, qui continuaient à s’auto persuader contre toute évidence et à déboucher la clairette pour l’élection de Hollande.
Mais dans certaines occasions on peut voir le patron gérant d’une entreprise donner sa pièce et manger les merguez avec les grévistes parce que sa boite va fermer, ou bien le chef d’atelier manifester contre la réforme des retraites. Pourtant c’était un bel enfoiré, eh bien il était quand même dans la manif.
Inversement l’ingénieur des Mines venu apporter ses compétences techniques se voit confier la liste du personnel à licencier, puis quelques années plus tard devient directeur.
Ou encore des techniciens voire des ouvriers qualifiés sont chargés de choisir les devis des entreprises extérieures, puis de surveiller le travail des sous traitants.
Il existe donc un cadre général, et puis les spécificités du terrain. Les contradictions de classe et celles au sein du peuple.
Bien que le « petit chef » soit souvent le chargé de mission du patron dans l’atelier, matérialisant l’exploitation et la répression de classe, et parfois violemment, il faut regarder plus loin que le bout de son nez et ne pas reproduire ce que fit la GP dans les années 70. L’ennemi fondamental du prolétariat c’est la grande bourgeoisie capitaliste.