Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l’échec du mouvement populaire

, par  Pedro

Le 5 octobre 2013 à 18:42, par Pedro En réponse à : Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l’échec du mouvement populaire

“On voit à travers ce texte qu’il s’agit d’une révolution de démocratie nouvelle anti impérialiste, mais ce n’est pas dit et aucune conclusion n’en est tirée concernant les alliances de classe, la direction de la classe ouvrière, et l’exercice de la dictature des ouvriers, des paysans pauvres et de la bourgeoisie nationale contre l’impérialisme, la bourgeoisie compradore et les propriétaires latifundiaires.”
C’est une "conclusion" non concluante.
L’exposé, il s’agit d’un exposé avant un débat, donc ouvert, ne conclue pas cela.
Les réformes entreprises pour Allende correspondent tant à une révolution démocratique populaire comme à un début de révolution ininterrompue vers le socialisme. (Sans qu’il y ait eu aucune vraie révolution, c’est à dire le passage du pouvoir de l’Etat à une autre classe)
Cela ne pouvait qu’être dirigé par la classe ouvrière si elle avait eu conscience claire de cela et et faisant les alliances nécessaires pour y parvenir et en prenant un autre chemin ou en privilégiant la lutte le plus décidée. De tout cela il n’y a rien eu.

Le problème réel avec les concepts "gauche" (très peu clair dernièrement) et "droite" est que rendent compte mal, d’abord du phénomène principal ; la montée importante des luttes au Chili et de deux, l’orientation fondamentale du secteur dominant dans l’UP et la gauche chilienne ; c’est à dire la recherche d’un compromis historique, forme de l’Eurocommunisme, avec la Démocratie Chrétienne le parti de centre droite lié à l’impérialisme qu’on prétendait "représentant des classes moyennes". En fait, on le sait aujourd’hui, depuis même avant l’ascension d’Allende, son aile droite, majoritaire et dominante, complotait contre les masses.

Rester à la superstructure politique et oublier le facteur fondamental, qui est toujours, la force de la lutte de classes et de notre point de vue, le réveil de la classe ouvrière, ne peut que fourvoyer.

« Plus loin on lit « une ligne opportuniste de partage du pouvoir avec une partie de la bourgeoisie ». C’est très précisément ce qu’a fait Mao Tsé Toung, mais sous la direction de la classe ouvrière. »
Ceci est une contradiction complète. Si c’est une "ligne opportuniste" ce n’est pas parce qu’elle cherche une alliance avec les couches petites bourgeoises, même moyennes (mais ce n’était pas le cas de la DC très liée avec l’impérialisme et les secteurs financiers et industriels du Chili) mais tout simplement parce qu’elle hypothèque la direction de ce Front à la bourgeoisie. Mao, si je comprends bien, a menée une lutte de Front Uni avec des secteurs de la petite bourgeoisie paysanne et moyenne, conduite par le parti communiste et disposant d’une armée populaire. Une différence qualitative.
Pour connaitre plus cette ligne de compromis historique, on peut consulter la vaste littérature écrite sur le sujet. Entre autre "La Spirale Ascendante" ou "Chili, un essai de compromis historique" de Jorge Palacios (avec quelques erreurs à mon avis). Ou s’informer sur l’essence de l’Eurocommunisme.
Le problème de "tirer des conclusion" est que c’était un texte pour ouvrir un débat. Si l’auteur commençait par le fermer ("tirer des conclusions") ...il n’y a pas de débat. En plus l’auteur confie en l’intelligence des lecteurs qui sauront eux-mêmes tirer les conclusions nécessaires ou faire les critiques nécessaires.

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