Manifestation, rapport de forces, 6e république et changement de société

, par  Xuan

Le 26 avril 2013 à 16:05, par Xuan En réponse à : Manifestation, rapport de forces, 6e république et changement de société

Juste une réserve sur le sens politique du vote est sans ambiguïté. Hollande a été élu sur son message fort "mon ennemi, c’est la finance". :
Sarkozy a condamné la financiarisation et Le Pen la finance mondialisée.
Tout ça ne mange pas de pain car les actionnaires des grandes banques et ceux des grandes entreprises sont une seule et même classe capitaliste
Autre chose est d’appeler à renverser la classe des capitalistes et instaurer le socialisme. Hollande s’en est bien gardé et nous en étions tous parfaitement avertis.

Il vient que le sens du vote est parfaitement ambigu, tandis que le vote lui-même est tout aussi réactionnaire dans ses conséquences que le vote ouvrier pour Sakozy ou Le Pen.
Si les grévistes se jugent "trahis", il n’y a pas de quoi considérer ça comme une prise de conscience : on n’est trahis que par ses amis.
Or la trahison des socialistes remonte à la guerre de 14, et le congrès de Tours a sanctionné cette trahison il y a plus de 90 ans.
Comment ne pas enrager de voir les grévistes dos au mur des licenciements, et aguerris par des semaines de grève face à la duplicité des actionnaires, rappeler Hollande à ses « responsabilités » ? « Monsieur le Président, on a voté pour vous ! »
Imaginerait-on les même syndicalistes rappeler Sarkozy à ses « responsabilités » ?
Les dirigeants révisionnistes sont les principaux responsables de cette dangereuse crédulité, notamment en parlant de "gauche" à tort et à travers et en cultivant cette ambiguïté.

Albert Camus concluait un essai philosophique « il faut imaginer Sisyphe heureux ».
Selon la mythologie grecque, pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné à faire rouler éternellement un rocher jusqu’en haut d’une colline dont il redescendait chaque fois avant de parvenir à son sommet.
Sisyphe des temps moderne, le prolétariat est condamné à pousser son champion au sommet de l’Etat bourgeois. Et lorsqu’il y parvient, le héros se déballonne comme le rocher dévale la pente.
Peut-on l’imaginer heureux celui qui a collé les affiches, distribué les tracts, payé l’essence et vidé ses poches ?

Il faut imaginer Sisyphe révolté !

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