L’innocence des Blancs

, par  pam

Le 26 septembre 2012 à 08:20, par pam En réponse à : L’innocence des Blancs

la remarque finale de Xuan est essentielle et doit être lue avec sérieux
« Tout ce qui s’oppose à l’impérialisme participe objectivement de la révolution mondiale et constitue un soutien à la lutte du prolétariat pour le socialisme. »

Il y a eu de longues discussions dans l’internationale communiste il y a un siècle sur cette question des conditions de l’alliance entre communistes et nationalistes dans les luttes de libération nationale, et qui ne se limitaient pas à la réponse lapidaire de Xuan « tout ce qui s’oppose... ».

De fait, si dans une guerre de libération nationale (comme dans la résistance française), l’alliance de toutes les forces engagées contre le colonialisme ou l’occupation est naturelle, pourquoi cela devrait-il être la même chose dans un pays ou la question est celle des rapports de classe ? La libération nationale est une condition des luttes de classe, mais elle ne s’y confond pas.

Et si dans le colonialisme du 19e siècle, l’impérialisme avait bien des alliés locaux, que ce soit des bourgeoisies dominées, où des alliances tactiques utilisant des conflits locaux, les luttes anticoloniales regroupaient des forces communistes, progressistes, nationalistes et religieuses sur des bases en général progressistes.

On sait (comme en Indonésie) que ces alliances n’ont pas résisté le plus souvent à la fin de la lutte de libération nationale et que donc Lénine avait bien raison d’insister sur le fait que l’alliance avec les nationalistes pouvait être utile mais qu’elle ne devait jamais conduire à affaiblir l’organisation communiste et son autonomie..

Mais on ne peut que constater de plus aujourd’hui que le contenu d’une alliance large dans une lutte de libération nationale ne repose que très difficilement sur une perspective progressiste. Le rapport de force au moyen-orient place plutôt au coeur du rassemblement le projet très réactionnaire des intégristes. D’un point de vue social, la « libération » de la Lybie est -elle un progrès ? La situation de l’Afghanistan qui est déja un recul majeur sur le régime « communiste » de Najibulla, évoluera comment une fois que l’OTAN aura négocier son départ avec les talibans ?

Au Liban, les communistes ont jugé qu’ils avaient intérêt à une alliance avec le Hezbolla dans la guerre contre Israel. Ce sont eux les mieux placés pour en juger. En Algérie au contraire, le PADS mène une bataille difficile contre l’intégrisme et la plupart des partis religieux, là encore, ce sont eux les mieux placés pour juger de leur situation concrète

Quand à la France, comment ne pas voir la souffrance des quartiers populaires, l’urgence de reconstruire une perspective politique d’unité du peuple, français et immigrés, croyants et non croyants, et donc d’une « main tendue aux musulmans » comme l’avait fait Thorez pour les chrétiens, mais justement pour cela, la nécessité d’affronter les courants réactionnaires qui visent au contraire à enfermer les couches populaires dans le repli et l’acceptation de la société telle qu’elle est... et donc d’affronter l’extrême droite, FN et intégristes ensemble...

L’alliance ne peut pas être définie que négativement par son ennemi, elle se définit aussi par son contenu, les bases de l’accord, le rôle des parties qui s’allient. La situation de guerre fait de l’ennemi la question prioritaire, mais même dans cette situation, les communistes ne doivent pas perdre de vue le projet de société dont l’alliance peut être porteuse, et ils seraient suicidaires d’accepter de se placer dans une perspective réactionnaire.

Ce qui se passe en Lybie et en Syrie est éclairant sur ce point, car des forces qui auraient pu s’unir pour une perspective progressite contre des régimes « autoritaires » ont choisies au contraire de s’allier avec l’impérialisme ! Et Assad après Khadafi fait face à des armes occidentales portées par l’alliance avec des forces intégristes qui par ailleurs se présentent comme anti-impérialistes !

Donc, non, tout ce qui s’oppose.... n’est pas un soutien, au contraire, et ceux qui s’opposent sans contenu progressiste sont facilement retournés par l’impérialisme à son profit...

En France, ou la question nationale est posée à travers l’Union Européenne, mais pas dans une situation de guerre ou d’occupation, l’unité de la classe ouvrière ne peut se faire sans un dialogue de masse avec les travailleurs musulmans, non pas sur la religion, mais sur le contenu des luttes pour la souveraineté populaire, contre l’exploitation et le colonialisme, pour libérer le travail et la société..

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