Front de Gauche : Est-il possible d’aller vers un Front Populaire ?

, par  pam

Le 19 avril 2012 à 08:47, par pam En réponse à : Front de Gauche : Est-il possible d’aller vers un Front Populaire ?

Ivan,

non seulement, je ne donne pas de leçons, mais j’essaie au contraire d’interroger ce qui se passe dans le réel dont il faudrait tenir compte, notamment pour ceux qui veulent « faire vivre et renforcer le PCF »

Car si j’essaie dans la mesure du possible de « penser » avec les outils que l’histoire nous a légué, je le fais pour agir et « transformer » le monde, et la première leçon du marxisme c’est de toujours partir du réel...

donc, mon texte cherche justement à bien comprendre ce qu’est ce mouvement autour de Mélenchon qui semble (médiatiquement) extraordinaire, et je cherche à savoir quelle est sa force potentielle dans les luttes de classes très dures qui sont devant nous.

Et tout ceux qui me donneront des raisons de penser que ce mouvement est porteur de quelque chose de plus qu’une campagne électorale me feront très plaisir ! Car c’est la seule chose qui justifierait le choix que beaucoup de communistes (dont moi) opposés à la stratégie FdG de la direction ont fait d’appeler à voter Mélenchon ! Si ce FdG est un chemin vers un véritable Front Populaire, alors tant mieux et nous nous y retrouverons...

Or, autour de moi, que ce soit dans mon quartier des Minguettes (certains diront que c’est de notre faute car nous avons combattu dans le parti la stratégie FdG), mais tout autant sur le campus de la Doua ou je travaille (avec une section qui pourtant défendait cette stratégie du FdG), ou dans ce que je vois ailleurs, je constate qu’en dehors des évènements médiatisés, le « mouvement Front de Gauche » reste très faible, et ne semble pas un outil d’organisation de la résistance populaire... Les sites internes, les meetings, l’huma... ne font pas le Front Populaire.

Donc tu as raison d’interroger ce qu’est la classe ouvrière aujourd’hui, ton livre avait apporté un regard utile, et il y a beaucoup de choses utiles écrites par des sociologues (Piallou), des économistes (production matérielle et non matérielle de Delaunay, des militants comme Hoareau sur le front de la précarité...). Mais nous manquons effectivement d’une analyse politique globale et partagée qui pourrait être la base de décisions d’organisation..

Le point qui me semble central dans notre expérience récente, notamment des derniers mouvements sociaux, est bien cette fracture entre une classe ouvrière « intégrée », avec une composante publique importante dont les intérêts catégoriels sont forts et pas toujours situé dans le cadre de l’intérêt général de la classe ; et une classe ouvrière « précarisée », la plus durement exploitée, la plus faiblement organisée...

Il ne s’agit pas seulement me semble-t-il de ce « lumpen prolétariat », qui était l’a coté de la classe ouvrière, mais cette partie précarisée me semble au contraire le coeur de la classe... et le décrochage du monde ouvrier dans le PC et le militantisme en général en est le symptôme

Ce sont les vraies questions de fonds pour les communistes, et le merdier politicien qui s’annonce pour le FdG tiraillé entre résistance populaire et participation gouvernementale, renforcement du PCF et création d’une nouvelle force politique.. je t’avoue que je m’en occuperai le moins possible... Que ceux qui ont fait le choix de cette stratégie l’assume...

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