Un communiqué commun, signé par plus de cinquante collectifs, syndicats, associations dénonce la répression accrue (...)
Revue Unir les commnistes nr 3
« la lutte est à mener jusqu’aux portes des maisons »
Valérie Talbi (CGT, Delatour) :
Encore un article de la série "la parole aux militants d’entreprise".
Valérie Delatour, représentante CGT chez Delatour, a bien voulu répondre aux questions d’Unir les Communistes.
Dans mon entreprise, on dispose de délégués du personnel, d’un comité d’entreprise et d’un CHSCT, et bien sûr de délégué syndicaux ; mais l’exercice du droit syndical est très compliqué, car nous sommes sur plus de 50 sites répartis sur toute la France, du Nord au Sud, dans une unité économique et sociale.
Pour aller voir les salariés, pour les informer, les écouter, enfin pour communiquer, c’est la croix et la bannière sans compter le coût que nous ne pouvons assumer.
Nous constatons aussi depuis longtemps un fort chantage, notamment à l’emploi auprès des salariés :
« Ne menez pas d’actions sinon le site va disparaître »
« Dans notre entreprise il n’y a pas de problème du genre racisme, religion… »
Ce qui pèse sur l’unité des travailleurs chez nous c’est :
L’éloignement : des kilomètres séparent les travailleurs des différents sites.
La désinformation, notamment le dénigrement du syndicat CGT par la direction.
« Ne votez pas CGT, car il détruirons votre entreprise »
Et par ailleurs l’apparition d’un syndicat « maison », proche de la direction.
« Votez pour l’UNSA, qui ne fait rien contre la direction, qui n’a que pour but votre bien être et la sauvegarde de votre emploi, Votez la paix sociale ! »
L’individualisme, les gens sont résignés.
La peur du lendemain, car beaucoup sont dans des situations précaires.
La répression touche uniquement le syndicat CGT, qui essaie de défendre les droits des salariés et ne signe pas forcément tous les accords.
Ainsi, l’obstacle premier à l’unité des travailleurs dans notre entreprise, c’est l’éloignement, l’individualisme, les situations précaires, le dénigrement du syndicat CGT.
En ce qui concerne les discours du FN, sur un plan économique social et pratique, le FN n’apporte aucune solution, au contraire. Or, aujourd’hui, il faut apporter des solutions pour notre pays. Aussi, faut-il s’occuper des problèmes des gens, car justement le FN est devenu l’échappatoire et fait croître sa haine, par la peur et le désarroi de ces gens.
Depuis des années en tant que représentante syndicale CGT, je n’ai pas eu de problème dans ma ville de Vénissieux « communiste » pour contacter les élus, c’est pourquoi j’ai accepté de m’investir davantage en devenant conseillère municipale. Pour ce qui est des autres institutions, c’est beaucoup plus compliqué et les élus sont inaccessibles.
Une raison de plus pour beaucoup de collègues de travail d’abandonner les luttes et les urnes.
Le Parti Communiste Français ne doit pas se cantonner à la classe ouvrière mais doit élargir son horizon à toute classe humaine, car aujourd’hui la lutte est à mener jusqu’aux portes des maisons.
La « démocratie » devrait être le fil conducteur du regroupement pour un parti des travailleurs. Seulement « Ce qui manque à la démocratie c’est la confiance ».
L’obstacle politique est ce qu’il y’a dans les têtes qui freine toutes actions. La phrase qui résonne dans beaucoup d’esprit : « Les honnêtes ont disparus et l’espoir corrompu ».