Villeneuve, l’affaiblissement de la gauche continue, mais elle regarde ailleurs...

, par  pam , popularité : 7%

L’élection partielle de Villeneuve-St-Georges dans le Val de Marne fait couler beaucoup d’encre à gauche, mais le plus souvent en se regardant le nombril, la gauche continuant à croire que son premier problème est celui de ses rapports de forces internes...

C’est l’électoralisme qui domine la vie politique française, y compris à gauche, certains espérant une présidentielle rapide, d’autres des législatives, et tout le monde se préparant pour les municipales de 2026.

ouvrir les yeux sur la dérive à l’extrême-droite

Pourtant, il ne faut jamais oublier la crise démocratique profonde qui est le cadre dans lequel les élections se situent, une crise démocratique occidentale et pas seulement française, avec une véritable internationale brune qui se constitue autour du retour de Trump avec Milei, Meloni, Orban, Zemmour aux cotés de Trump, Elon Musk de l’AFD...

Malheureusement, la gauche française reste obnubilée par ses débats internes comme si elle ne savait pas que l’extrême-droite l’avait massivement surclassée aux élections de 2024. Elle ne mobilise que moins d’un électeur inscrit sur 5, un plus bas historique. Il correspond aux difficultés de mobilisation sociale répétées dans les batailles des retraites, du droit du travail jusqu’aux difficultés actuelles à organiser la résistance à une nouvelle vague de casse industrielle et des services publics... Le mouvement social ne mobilise que moins d’un actif sur dix depuis des décennies, et il en organise encore beaucoup moins.

A Villeneuve, la gauche est en nette baisse sur 2022 et 2024 !

Insoumis et socialistes croient possible de ses disputer le leadership à gauche, pendant que les écologistes cherchent à préserver à tout prix leurs succès électoraux municipaux passés. Le cas de Villeneuve est emblématique et le succès apparent de LFI peut masquer aux yeux de tous la faiblesse de son score dans un contexte de surmédiatisation de cette élection partielle, de « nationalisation » du vote.

Malgré celà, le député LFI n’atteint pas les 25%, là où Mélenchon dépassait 46% en 2022 et Manon Aubry 39% en 2024. Bardella faisait 23% aux européennes, mais le RN est absent à ces municipales partielles, ce qui aurait du permettre en % des exprimés un progrès de la gauche, ce n’est pas le cas. En voix, c’est l’abstention qui gagne largement. LFI ne mobilise que la moitié de ses voix des européennes, il y a 8 mois, et un quart seulement de ses voix des présidentielles...

La tendance longue et son impact sur les grandes agglomérations en 2026

Il faut redire que la tendance longue et persistante des élections est l’affaiblissement de la gauche et la montée de l’extrême-droite, et qu’il n’y a aucune raison que cette tendance ne se poursuive pas en 2026. Il faut donc redire la réalité des rapports de forces par exemple dans la métropole de Lyon que beaucoup à gauche croient immunisée contre le RN. La gauche au premier tour des métropolitaines de 2020 cumulait 100 000 voix dans la métropole, l’extrême-droite mobilise en 2024 près de 130 000 voix ! Bien entendu, une élection est toujours une question de mobilisation comparée, et l’électorat d’extrême-droite ne se mobilise pas nécessairement pour une élection locale. A Villeneuve, elle dépassait 27% aux européennes mais était absente à la municipale partielle. Cela dit, le potentiel électoral pour un choc à droite en 2026 dans la métropole de Lyon même ne peut être exclu. Le résultat récent de la partielle de Francheville montre l’absence totale de soutien populaire à la métropole et ses représentants, qui, à moins de 20%, perdent 14 points par rapport à 2020, alors qu’elle frôlait la victoire au deuxième tour à l’époque.

Sans mobilisation du vote populaire, les batailles politiciennes à gauche son un jeu perdant....

Faire reculer le vote d’extrême-droite et reconstruire un espoir populaire à gauche sont deux faces d’un même problème, sortir de la division du peuple, faire reculer le racisme et donc au fonds l’acceptation de la concurrence, du chacun pour soi, du repli communautaire, et tisser des liens de solidarité, d’actions communes, sur tous les sujets qui divisent, logement, emploi, santé, droits...

La gauche a perdu la bataille idéologique et politique contre l’extrême-droite depuis des décennies. Il est urgent de faire une analyse critique de cet échec, et on ne le fera pas dans la guerre entre forces de gauche, même si le bilan des responsabilités passées de la gauche est nécessaire. C’est surtout la capacité à parler d’un monde de paix et de solidarité qui manque, la capacité à porter une réelle alternative à l’internationale brune qui se regroupe derrière Trump, et donc de porter un discours ouvert au monde, au sud global, à la solidarité des peuples. C’est la capacité de la gauche à porter un projet de société alternatif au capitalisme qui soit positif, qui ne soit pas la rigueur déguisée en sobriété, qui ne repose pas sur l’injustice sociale, mais affirme le droit de tous au bonheur...

Le chantier est immense, et les communistes doivent s’y atteler sérieusement (voir immigration, une réponse communiste à l’extrême-droite ).

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