Aux candidats présentés par le Front de gauche et le PCF
Lettre ouverte d’Action Communiste Haute-Normandie

, par  Action communiste 76 , popularité : 3%

Chers camarades,

La droite sarkozyste a été battue. C’est un premier pas... Elle aura été l’exécutant le plus zélé et le plus rapide de la régression sociale prônée par les patronat européen mondialiste et la commission de Bruxelles. Politique dont Sarkozy partage la responsabilité avec les autres chefs d’Etat européens, et qu’il a élaborée avec Angela Merkel.

Une grande partie des électeurs s’est ainsi prononcée contre les politiques européennes d’austérité. En Grèce le rejet est encore plus fort. Les mouvements de protestation s’élargissent aussi en Espagne, au Portugal... La question européenne est ainsi une question centrale.

Malheureusement le 22 avril, une partie de ce vote protestataire s’est incarné pour partie dans le vote FN. Ce parti d’extrême-droite apparaît en effet comme le seul parti anti-système à des électeurs désemparés et bousculés par la violence sociale des politiques européennes subies.

Vous êtes candidats aux législatives prochaines.

Nous voulons vous poser quelques questions qui nous paraissent essentielles pour l’avenir. Nous porterons vos réponses à la connaissance de nos camarades et sympathisants.

La participation au gouvernement

JL Mélenchon a annoncé depuis longtemps qu’il ne participerait pas au gouvernement.

Nous regrettons que le PCF en remette la décision après les législatives. Les électeurs risquent de ne pas avoir tous les éléments pour décider.

François Hollande n’est pas devenu un homme de gauche depuis son élection. Il garde la France dans l’OTAN. Il est toujours le partisan du traité de Lisbonne qu’il a voté sans état d’âme contre l’avis majoritaire des Français. Il a basé sa campagne sur la modification du traité d’austérité budgétaire mais il garde néanmoins l’essentiel : le contrôle des politiques publiques par Bruxelles et le remboursement de la dette publique qui est surtout celle des banques. Pis, les déclarations se multiplient au PS pour prôner un « gouvernement économique européen » voir un « fédéralisme européen ».

C’est pourquoi, au fur à mesure que s’approfondit l’intégration européenne, la présence dans le même gouvernement de partisans du « Non » au traité constitutionnel au côté de zélés défenseurs du « Oui » nous paraît impossible et absurde.

Première question : En conséquence, vous prononcez-vous, sans ambiguïté, contre la participation du Front de gauche au gouvernement ?

Le refus de la dette et de l’austérité

Les députés du groupe communiste se sont prononcés contre le Traité de rigueur budgétaire. Mais ils se déclarent prêts à tout faire pour sauver l’euro et l’UE. Nous craignons que cela ne les entraîne à accepter l’intolérable : la rigueur pour éponger les dettes contractées et sauver les banques, l’abandon de la souveraineté nationale et populaire en échange de réformes des politiques de la BCE et de quelques mots sur la croissance.

Deuxième série de questions : En conséquence,
- adoptez-vous le mot d’ordre de « désobéissance européenne » repris par JL. Mélenchon et êtes-vous prêts à refuser d’appliquer les injonctions européennes si elles vont à l’encontre de l’intérêt des Français, et mener bataille sur ces questions ?
- Porterez-vous ces exigences jusqu’au bout même si cela devait conduire à une rupture avec l’UE et à une sortie de l’euro ?
- Voterez-vous contre le nouveau traité, même modifié avec sa version « croissance », qui accorderait des pouvoirs exorbitants à la commission de Bruxelles et à la cour de justice européenne sur les questions économiques et donc sur la politique de la France ?

Troisième question : Enfin, êtes-vous prêts à tout faire pour soutenir les luttes nécessaires à la prise en compte des aspirations des partisans du « Non » et à relayer ces exigences à l’Assemblée Nationale, même si cela suppose de s’opposer au nouveau pouvoir socialiste ?

- Il s’agit en premier lieu de la nationalisation des banques dont l’urgence s’accroît au fur à mesure que se développent les spéculations sur l’euro et les départs de dépôts vers des comptes étrangers voire des paradis fiscaux…
- Il s’agit notamment du développement des services publics et du refus conjoint de la politique de finance publique imposée par Bruxelles (la RGPP), politique qui privilégie les économies et la concurrence aux dépens de l’efficacité sociale.
- Il s’agit de la renationalisation des services de l’eau, du transport, de l’énergie…
- Il s’agit de l’interdiction des licenciements et de pouvoirs élargis accordés aux salariés...

Voilà, cher(e)s camarades les questions auxquelles nous souhaiterions réponse.

La clarté politique sur ces questions nous paraît nécessaire. Il s’agit de battre la droite et les partisans des traités européens. Clarifier vos positions peut permettre de développer la bataille contre l’intégration européenne, sur les responsabilités conjointes du PS et de la droite en ce domaine.

La position de M. Le Pen sur ces questions peut être dénoncée : ses appels du pied à l’UMP souligne en réalité le peu d’écart entre elle et la droite traditionnelle sur toutes les questions politiques. La dénonciation morale ne suffit pas. Les résultats du 22 avril l’ont démontré. Il faut la combattre pied à pied et lui arracher le drapeau de l’indépendance nationale face à l’UE. Ce drapeau là, c’est celui des héritiers et défenseurs du programme du CNR. Pas celui de l’extrême-droite européenne.

Nous sommes convaincus que les salariés attendent des engagements fermes de votre part contre l’intégration européenne. Il ne suffit plus de leur dire que vous allez la combattre de l’intérieur. Ça n’est plus à l’ordre du jour. Les attaques sont de trop grande ampleur.

Nous espérons que vous lirez notre lettre avec attention. Nous attendons votre réponse, une réponse qui vous engage personnellement puisque sur un certain nombre de ces questions le Front de gauche et toutes ses composantes n’ont pas encore fait connaître leur position.

Fraternellement,

Pour Action Communiste

Yvette Genestal

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