Le Sénégal dans l’étau inter-impérialiste

, par  communistes , popularité : 4%

Le président sénégalais Macky Salle a fait savoir il y a quelques jours qu’il ne sera pas candidat pour un nouveau mandat à l’élection présidentielle de 2024. Il a ainsi coupé court aux commentaires sur l’intention que ses opposants lui avaient prêtée de briguer un 3e mandat. La Constitution, dans sa version précédente comme dans sa version récemment révisée, limite à deux le nombre de mandats. Ses opposants avaient fait valoir que pour se maintenir au pouvoir il s’inspirerait certainement des arguties de son homologue ivoirien Allassan Ouattara. Celui-ci s’était octroyé le droit de briguer un 3e mandat, la révision constitutionnelle qu’il avait opérée avant l’expiration de son 2e mandat ayant remis le « compteur à zéro ». Une belle trouvaille qui ne lui a valu aucun blâme du côté de Paris, de Bruxelles ni de Washington !

Mais Macky Sall n’est pas Allassan Ouattara. Le président sénégalais s’est trouvé dans le collimateur des puissances impérialistes depuis qu’il avait refusé de se joindre à leur croisade contre la Russie. Une position qui ne doit pas être interprétée comme la traduction des aspirations des travailleurs dont les intérêts objectifs sont de refuser de se ranger derrière tel ou tel centre impérialiste en lutte pour l’hégémonie mondiale ou la co-direction du monde.

Le chef de l’Etat ivoirien demeure quant à lui la marionnette préférée de l’ancien colonisateur français.

L’un est vilipendé par les médias pour ses pratiques politique qualifiées « autoritaires ». Ses opposants sont élevés au rang de héros de la démocratie dussent-ils plonger leur pays dans le chaos prétendument « constructeur ». L’autre est adulé pour sa « sagesse », laquelle ne consiste qu’à exécuter les ordres de ses maîtres et à faire le sale boulot en intervenant dans les pays qui refusent la perpétuation du diktat. Ceux qui se dressent contre lui sont donc qualifiés d’ennemis de la démocratie et des « droits de l’homme ».

Le Sénégal est un pays extrêmement riche en ressources naturelles. Des richesses convoitées de longue date par les puissance impérialistes. La traite des esclaves africains et la colonisation totale de l’Afrique pendant plus de 5 siècles a vidé l’Afrique de sa substance.

Encore aujourd’hui, comme tous les peuples africains, il en subit les conséquences. 30 à 40 millions d’esclaves africains ont été déportés vers ce que l’on a appelé pompeusement « le nouveau monde ». Plusieurs millions d’esclaves décimés pendant la traversée par les maladies et la faim ont été jetés à la mer et mangés par les requins. Les négriers n’avaient pas pris les malades et les vieux. Non, ils avaient capturé les plus valides c’est-à-dire la jeunesse. Les femmes l’avaient été aussi pour la reproduction et le plaisir des équipages des esclavagistes.

Pendant plus de 5 siècles les esclaves ont été exploités par les esclavagistes gratuitement. Un filon d’or inestimable, s’ajoutant au pillage éhonté des richesses de ces pays par les conquérants du « nouveau monde ». Ce sont des sommes pharamineuses amassées par la colonisation de l’Afrique.

La traite, le commerce honteux de chair humaine, la colonisation de toute l’Afrique, ce fut la dévastation totale des pays africains, la misère endémique généralisée des populations. Et encore aujourd’hui ça continue. Les conséquences en sont visibles de partout.

Le Sénégal, comme la plupart des pays africains, n’échappe pas à cette tragédie. Ce n’est que quelques éléments du calvaire qu’a enduré le continent africain. Les historiens véreux, à la solde du vainqueur, fossoyeurs de l’Histoire des Africains, effaçeurs des horribles crimes commis par la colonisation, enfouissent tous ces souffrances dans les oubliettes occidentales (USA- Union européenne, etc. ).

C’est grâce à la grande Union Soviétique qui avait changé le rapport des forces en faveur des opprimés que la plupart des pays africains et d’autres ont retrouvé en partie leur dignité et l’indépendance. La lutte de libération du peuple algérien avait elle aussi contribué à accélérer le processus d’indépendance des pays africains, fût-il formel ,sans qu’ils n’aient eu besoin de s’engager dans la lutte armée. De Gaulle avait compris qu’il ne pouvait mener simultanément une guerre sur tous les fronts pour maintenir en vie « l’Algérie et l’Afrique de papa ». L’impérialisme français choisit de nouvelles formes de domination privilégiant la promotion d’une sous-traitance politique par des indigènes serviles dont la feuille de route est de perpétuer l’asservissement économique de leurs peuples sous des drapeaux nationaux.

Ce fut une défaite cuisante pour les autorités coloniales. Elles ont été obligées de lâcher prise sur les pays colonisés. Mais, n’acceptant jamais la défaite, elles trouveront un autre stratagème plus subtil, le néocolonialisme, pour garder coûte que coûte le filon d’or. Elles veulent reprendre ce qu’elles ont perdu. Chassés par la porte, les colonialistes revinrent par la fenêtre.

LE NÉOCOLONIALISME N’EST QUE L’EXPRESSION DE LA VOLONTÉ DES ANCIENNES PUISSANCES COLONIALES DE MAINTENIR SOUS UNE FAÇADE RAVALÉE LEUR JOUG SUR LES PEUPLES DES EX-COLONIES.

Malgré les indépendances formelles concédées, les autorités coloniales garderont un pied à terre dans ces pays et une certaine audience. On n’efface pas d’un coup cinq siècles d’occupation coloniale.

Elles réussissent à placer leurs hommes de main, en soudoyant les nouveaux dirigeants par la corruption, et garderont une emprise importante sur les économies de ces pays. Par ce biais, les puissances impérialistes, dont la France en particulier, continuent à exercer d’énormes pressions. De toutes sortes, par l’intermédiaire du FMI, de la Banque mondiale et du franc CFA géré par la Banque et le Trésor de France.

Avec l’aval et la complaisance des puissances impérialistes ce sont de véritables dictatures sanguinaires qui vont régner sans partage pendant des décennies dans toute l’Afrique « décolonisée ». Quelques exemples illustrent tristement ce fait : le dictateur Mobutu Sesse Seko au Congo ex-belge, a régné pendant 32 ans grâce aussi au soutien de la France et de ses paras. Omar Bongo au Gabon pendant plus de 50 ans, c’était également la France. Le « général » Amin Dada en Ouganda s’était déclaré président à vie. Jean Bedel Bokassa en Centrafrique humiliera toute l’Afrique en se faisant couronner empereur dans un cirque nauséeux sous les yeux complaisants des représentants de la France des « Droits de l’Homme ». La joyeuse fête eut un coût astronomique, les dépenses dépassant le budget du pays, non compris le prix des diamants offerts par le bouffon à Valéry Giscard d’Estaing, président de la République française qui le couvrit de son onction. Boubakar au Mali pendant plus de 25 ans et d’autres sbires issus très souvent de coups d’État quand les parodies électorales ne suffisaient pas à maintenir le calme.

Et ce n’est pas tout, les hommes de main des puissances impérialistes n’hésiteront pas à assassiner des dirigeants qui veulent se libérer de l’emprise coloniale. Le président Modibo Keïta du Mali qui voulait libérer réellement son pays de la tutelle du colonialisme français et instaurer le socialisme fut renversé et déporté dans une mine de sel où il ne tarda pas à mourir dans l’indifférence des aïeux des actuels comédiens des « valeurs démocratiques » de la France et de l’Europe. Patrice Lumumba en RDC, Thomas Sankara au Burkina Fasso, Sylvanus Olimpio au Togo, Idriss Déby Itno au Tchad, Mouamar Kadhafi en Libye, Samuel Doé au Libéria, la liste n’est pas exhaustive, tous ceux qui tentèrent de secouer les nouvelles chaînes invisibles de l’impérialisme furent mis à mort par des agents à la botte de l’oligarchie impérialiste du monde occidental (1).

Ainsi le constat catastrophique dans tous les pays africains est sans appel. La presque totalité des pays africains sont dirigés par des bourgeoisies prédatrices, corrompues jusqu’à l’os, et leurs hommes de main inféodés totalement aux puissances impérialistes où le capitalisme règne en maître.

On peut affirmer qu’actuellement la plupart des pays africains sont dirigés par des petits dictateurs corrompus aux ordres des puissances impérialistes (France, USA, Grande-Bretagne et autres). La politique économique désastreuse mise en œuvre par ces dictateurs sanguinaires est conditionnée par les décisions du FMI, de la Banque mondiale et d’autres organismes sous tutelle impérialiste. En fait, on peut aussi affirmer que certains pays ne sont pas tout à fait indépendants. La mainmise néo-coloniale est flagrante. Les conséquences sont encore terribles pour les peuples. 70 à 80 % de la population africaine est dans un état de misère endémique dramatique sans que cela ne gène pour autant les aboyeurs de tous bords de ces fameux « droits de l’homme et de la démocratie » agités en Europe et aux USA.

Les monstres qui dirigent le FMI et la Banque mondiale regardent sans état d’âme le désastre nauséeux qu’ils ont causé. Peu leur importe de voir plusieurs millions de migrants fuir la misère et les guerres, s’embarquant dans des bateaux cimetières pour rejoindre cette Europe impérialiste, croyant y trouver enfin une vie meilleure, en fait un miroir aux alouette. Ils sont accueillis à coup de bombe lacrymogène ou enfermés dans des camps de « rétention ». Leurs petits génies trouvent toujours des expressions juridiques pour cacher la réalité de ces camps. Ils ne sont pas Ukrainiens. Ceux-ci bénéficient en priorité des logements sociaux aux dépens de ceux inscrits depuis des années sur d’interminables listes d’attente. Ceux-là ne sont que des Africains qui en plus sont noirs et viennent souiller les paysages de « la belle race blanche ».

Pour en revenir aux récentes manifestations qui ont secoué le Sénégal, c’est l’exemple typique de ce qui se passe à peu près dans tous les pays africains.

Le Sénégal c’est le pays le plus francophone de l’Afrique. D’ailleurs des habitants sénégalais en plaisantant disent que le Sénégal c’est la France. Le Sénégal fait partie de la CEDEAO (la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). C’est le bras armé de la Françafrique et c’en est le chef de file. Le Sénégal était intervenu pour le compte de la CEDEAO au Mali pour remettre le dictateur Boubakar en place et empêcher les nouveaux dirigeants d’appliquer leur politique de renouveau national.

La CEDEAO est une création typiquement néo-colonialiste. Ce sont 15 pays africains sous tutelle française avec l’adoption du franc CFA géré par la banque de France (Bénin, Burkina Fasso, Cap-Vert, Côte d’ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Léoné, Togo).

Une petite parenthèse pour confirmer indiscutablement la domination néo-coloniale de l’Afrique. En Côte d’Ivoire lors de l’élection présidentielle de 2010, c’est Laurent Gbagbo qui est réélu à quelques voix près. Son adversaire Alassane Ouattara, un filou de la politique et surtout l’homme de l’impérialisme français, conteste ces résultats et s’auto-proclame vainqueur et nouveau président de la Côte d’Ivoire (2). Il est très contesté pour se présenter à cette présidentielle. On lui reproche sa non Ivoirité. Si Alassane Ouatara paraît très puissant, il le doit d’abord au soutien total de la France coloniale et de toute la population du Nord en rébellion contre le pouvoir central ivoirien. On ne peu pas rentrer dans ce méli-mélo sordide. Finalement il obtient un certificat de nationalité ivoirienne et peut se présenter à cette élection pour affronter son adversaire Laurent Gbagbo. Une bataille sanglante s’engage entre les partisans d’Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo. Près de 3000 morts et de nombreux blessés. Laurent Gbagbo maintient sa position de président légitimement élu de Côte d’Ivoire. Mais il se sent en insécurité et se réfugie à la présidence. Avec l’aval de l’ONU, anti-chambre de l’impérialisme, l’armée française intervient directement et l’arrête. Elle le remet à Alassane Ouattara, reconnu par la France et par toute la clique nauséabonde de l’impérialisme comme président de la Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara envoie Laurent Gbagbo à la CPI (Cour Pénale Internationale). On connaît les actions de ce soi-disant tribunal. Il est emprisonné pendant 6 années et comme aucune charge sérieuse n’a pu être retenue contre lui, il est libéré sans procès ! Voilà pour tous ceux qui doutent encore de cette réalité néo-coloniale du continent africain. Alassane Ouattara porté par ce coup d’État organisé par la France et l’ONU, est toujours président de la Côte d’Ivoire après avoir réécrit la Constitution pour régner quasiment à vie !

Le Sénégal n’a pas connu de stabilité politique depuis l’indépendance, hormis durant la longue période du parti unique instaurée par Senghor. Depuis le début du multipartisme frelaté à la sauce néo-coloniale sous les conseils de l’ancien colonisateur, Diouf, Wade et d’autres et le dernier en date Macky Sall, tous ces présidents se sont fait la guerre uniquement pour le pouvoir, pour appliquer exactement la même politique néo-coloniale, c’est-à-dire une politique ultra-réactionnaire dictée par le FMI et la Banque mondiale : bradage des richesses du pays aux multinationales étrangères, privatisation des entreprises locales, vente des terres nationalisées aux mafias locales, à de gros propriétaires terriens, et même à des multinationales étrangères, etc. Tous ces présidents qui se sont succédé depuis l’indépendance ont eu à faire face à de nombreuses révoltes contre cette politique désastreuse. La répression a toujours été la seule réponse aux revendications du peuple.

Cette bourgeoisie mercantile et corrompue, sans état d’âme, applique une politique désastreuse pour le peuple, dictée par les vampires du FMI et de la Banque mondiales. Elle frappe en premier lieu les masses populaires qui sont déjà dans une misère insoutenable et plonge dans la faim les familles des classes les plus déshéritées. Agressivité des patrons, licenciements abusifs, salaires impayés, pension non versées, fermetures d’entreprises, emplois précaires, coûts exorbitants de la scolarité et de la santé, etc., telle est la réalité de ce pays pris dans les griffes de son ancien colonisateur et de ses vassaux autochtones. Cela n’empêche pas ces margoulins de la pire espèce qui gouvernent le pays, de continuer jusqu’à aujourd’hui à se goinfrer de milliards de francs CFA volés dans les caisses de l’État. Alors que le peuple crève de faim, ces bourgeois pleins de suffisance, inféodés aux puissances impérialistes vivent dans une opulence provocatrice.

Les peuples regardent et constatent les poings fermés pour le moment. Les nombreuses révoltes brisées le plus souvent par une répression terrible et sanguinaire qui n’ont rien changé à la situation n’ont pas mis fin à la révolte exacerbée des masses laborieuses.

Un point particulier, le Sénégal est en grande partie un pays agricole et, c’est particulier à ce pays, les terres cultivables sont sous un régime de propriété collective.
Soulignons ce point très particulier de la possession de la terre arable. Depuis 1964 la terre a été versée totalement à l’État, c’est le « Domaine National » (3)

Tous les gouvernements qui se sont succédé ont tenté de démanteler ce système en les offrant à de gros bonnets locaux ou étrangers.

Toutes les dispositions de cette loi ont été jetées à la poubelle par tous les présidents qui se sont succédé depuis 1964. Les terres de l’État ont été illégalement bradées. Evidemment la colère s’est répandue en premier lieu chez les masses paysannes et dans tout le monde rural et ouvrier. Partout les paysans, éleveurs sont spoliés de leur terre au profit de la bourgeoisie agrarienne qui collabore trop souvent avec les autorités néo-coloniales et qui récupère des milliards de francs CFA en toute impunité.
La colère suscitée par son accaparement par les couches privilégiées est un des points forts de la contestation et de la révolte populaire, en particulier de la paysannerie.
Pour duper les peuples victimes de cette infamie, ils utilisent un arsenal idéologique bien étudié tendant à faire croire qu’ils viennent apporter une aide indispensable au développement. Le message bien rodé, fallacieux et honteux a pour substance : « Vous ne savez rien faire par vous-mêmes, aussi sommes-nous chez vous, après vous avoir donné l’indépendance, pour vous aider à vous développer »

Ils pensent tromper indéfiniment les peuples avec de telles balivernes. Mais les peuples ne sont pas dupes. Les nombreuses révoltes noyées dans le sang ne s’effacent pas.

Pour se faire une idée plus complète de ce qui se passe au Sénégal aujourd’hui, il faut noter que le président actuel, Macky SALL, a commis un crime de lèse-majesté envers ses amis de la Françafrique. Il a osé passer des accords avec la Chine et la Russie. Le représentant du Sénégal s’est abstenu de voter la résolution soumise l’an dernier à l’ONU pour condamner l’entrée de l’armée russe au Donbass. Ce n’est pas nouveau, on assiste actuellement dans toute l’Afrique à un mouvement de rejet important de la tutelle occidentale et néo-coloniale et en particulier de la France.

Les violentes manifestations qui ont lieu actuellement n’ont pas le même caractère de revendications.

En prévision des prochaines élections présidentielles, l’opposant Ousmane Sonko a mené une campagne effrénée contre le président Macky Sall qu’il qualifie de dictateur et accuse de tous les maux.

Mais voyons qui est ce Macky Sall et ce qui motive une telle campagne contre lui. C’est un ancien maoïste. Dès son élection les politiciens et propagandistes de la bourgeoisie française l’ont regardé avec méfiance. Après sa prise de fonction, il avait inauguré une politique étrangère indépendante de l’ancien colonisateur. Ses relations avec la Chine sont très solides, il adhère à l’OPEP du gaz. Macky Sall fait partie de ces dirigeants africains qui voient d’un bon oeil l’affiliation de leurs pays aux BRICS (4). Donc par rapport aux anciens présidents c’est la nuit et le jour. Les néo-colonialistes ne l’aiment pas, c’est un fait.

Les groupes monopolistes français se sentent lésés dans leurs intérêts par la politique de Macky Sall depuis 2012.

Depuis son arrivée au pouvoir, Macky Sall n’a cessé de réclamer une place pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU. En prenant une position nette de neutralité dans la guerre d’Ukraine, il a décomplexé la moitié des pays de l’Union africaine qu’il dirigeait au moment de l’opération spéciale russe (5).

Les manifestations qui se déroulent actuellement sont fourvoyées par un Ousmane Sonko. Mais qui est réellement cet opposant qui prétend lutter en faveur des masses populaires et « rétablir la démocratie » dans le pays ?

Ousmane Sonko fait partie de ces catégories de politiciens qui utilisent l’Islam pour conquérir le pouvoir. C’est un intégriste islamique, sans l’ombre d’un doute, proche des groupes islamistes armés de l’Afrique de l’Ouest. Son programme caché est l’installation d’une république islamique. Comme tout Etat islamique la politique mise en œuvre est toujours favorable aux classes possédantes. Elle passe mieux sous la bannière de la « fraternité islamique ». Son discours pour tromper les masses populaire est un mélange d’anticolonialisme tout en léchant les bottes des néo-colonialistes. Mais il a devant lui un obstacle important. Ce sont les confréries religieuses implantées depuis des siècles et qui exercent encore une importante influence sur la société sénégalaise. La pratique sénégalaise de l’Islam est peu appréciée par les courants obscurantistes. Pour installer un « autre islam » dans le pays, il lui faut réussir à les anéantir. Les moyens financiers de l’équipe regroupée autour de l’opposant Ousmane Sonko lui viennent essentiellement des islamiques et du racket des entreprises sénégalaises. Les gens de l’ombre qui l’on poussé en avant sont bien ceux qui tirent les ficelles des groupes islamiques armés d’Afrique de l’Ouest. Certainement liés aussi à la bourgeoisie monopoliste de France et des USA qui a toujours joué cette carte pour affaiblir les dirigeants de plus en plus nombreux à leur tenir tête (5).

Les manifestations qui ont déjà fait 19 morts parmi les manifestants, sont bien programmées dans une tentative de déstabiliser le pouvoir.

Jusqu’à présent la révolte populaire contre la politique néocolonialiste du pouvoir était une évidence. Mais cette révolte ne peut pas cacher que les puissances impérialistes, dont la France et les États-Unis, aimeraient bien reprendre la main, face à un pouvoir un peu trop proche des Chinois et des Russes, Ce ne serait pas la première fois que les impérialistes français et/ou états-uniens utiliseraient des fascistes islamistes dans ce but. Ils l’ont fait ou le font dans de nombreux comme la Syrie et en Afghanistan. Sans oublier l’Algérie. C’est une évidence pour ceux qui connaissent bien les techniques islamistes de manipulation. Les groupes islamiques « pacifiques » ou armés, locaux ou étrangers ont affiné leurs méthodes de tromperie des masses populaires. Ils interviennent partout de façon organisée, de plus en plus souvent habile en cachant dans un premier temps, leurs objectifs de classe. Ils cherchent à prendre le contrôle des manifestations en s’appuyant sur les catégories populaires politiquement inexpérimentées, en exploitant leur mécontentement le temps de s’installer solidement à la place des dirigeants renversés. Ils se présentent même comme des défenseurs de la démocratie et tentent de mettre sur pieds de larges fronts rassemblant même des courants qui se réclament de la laïcité.

Les travailleurs sénégalais devraient réfléchir à deux fois dans leur manifestation contre Macky Sall, s’ils ne veulent pas tirer les marrons du feu au seul profit d’autres dont le seul but est de les utiliser pour prendre en main le pouvoir.

Pour chasser cette bourgeoisie compradore et corrompue, les travailleurs sénégalais ont intérêt à réfléchir à deux fois avant de suivre n’importe qui. Ils doivent s’organiser par eux-même sans attendre un messie venant d’ailleurs. Seule une lutte démocratique unie menée dans la perspective du socialisme peut créer les conditions de la solution à leurs problèmes.

Lies Sahoura

Notes de la rédaction :

1- L’expression « monde occidental », telle qu’utilisée dans nos textes, est notion géo-politique. Elle désigne les bourgeoises monopolistes régentant ce monde. Elle ne met pas sur le même plan ces classes et les travailleurs qu’elles exploitent et trompent grâce à leurs immenses moyens de propagande et d’intoxication.

2- Alassane Ouatara n’est pas n’importe qui. Son passé est très mouvementé, il est né dans le Nord du pays et il est musulman, la population est aussi musulmane Il a fait une grande partie de ses études aux États-Unis et a acquis des compétences commerciales très poussées, il obtient un doctorat économique, donc ses compétences sont indiscutables, il est même recruté par le FMI et il en devient le directeur pour l’Afrique.

3- C’est la loi du 17 Juin 1964 relative au domaine national qui l’a réalisé. Dans l’exposé des motifs, de cette loi il est dit : « l’État, héritier légitime, des anciens pouvoirs coutumiers, devient l’unique Maître de la terre qui est purgée de tous les droits et érigée en domaine national ». Les articles 2 et 3 de la loi confirment en stipulant respectivement que : « l’État détient des terres du domaine national en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelle, conformément aux programmes d’aménagement » … « les terres du domaine national ne peuvent être immatriculées qu’au nom de l’État ».

Sources : divers sites web

4- Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a le projet de créer une monnaie destinée à concurrencer puis à remplacer le dollar comme monnaie de réserve et surtout comme unité de compte (monnaie dans laquelle sont libellés les biens et services du commerce international). Ce projet prend corps depuis les sanctions antirusses. L’espoir des dirigeants des BRICS et de ceux qui, en Afrique ou ailleurs, les supportent franchement, est de voir tous les pays en développement abandonner le dollar pour adopter leur future monnaie dans les échanges internationaux.
En termes de population, le BRICS représente déjà plus de la moitié de l’humanité et depuis l’éclatement de la guerre d’Ukraine, 19 pays ont déposé leur demande d’adhésion. Les BRICS envisagent déjà, et ce sera confirmé par leurs prochaines réunions, des alternatives à la banque mondiale et au FMI. Bien que le Sénégal n’ait pas encore demandé à adhérer aux BRICS, Macky Sall a flairé cette évolution et passe pour un représentant tout désigné de l’Afrique aux yeux de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de la Turquie. Toutes choses qui inquiètent l’Occident. Il y a six mois, un ministre allemand disait qu’il faut obliger le Sénégal à clarifier sa position.

5- Ce type de dirigeants, à l’image de Macky Sall, n’a nullement pour objectif de réaliser les aspirations sociales des travailleurs. Il ne vise pas à s’attaquer aux bases de la société capitaliste par essence inégalitaire. Ces dirigeants activent d’abord comme les protecteurs des intérêts fondamentaux des classes possédantes lasses de subir les remontrances et les pressions des puissances occidentales. A la moindre contestation ils sont prêts à mettre au pas les travailleurs. Ils veulent simplement marquer leur territoire face à la bourgeoisie oligarchique occidentale en jouant la carte russe et chinoise. Ils n’acceptent plus de se soumettre à leurs desiderata exclusifs. Ils tiennent à discuter d’égal à égal avec les dirigeants des grands Etats capitalistes. L’objet réel de leur fronde ou conflit avec les vieux Etats capitalistes - occidentaux - et de leurs « revendications » est une répartition « équitable » de la plus-value extorquée aux exploités, à l’échelle nationale comme à l’échelle mondiale, entre groupes capitalistes locaux ou internationaux associés et néanmoins concurrents.

Voir en ligne : publié sur Alger Républicain

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