Conseil national du 15 janvier 2010
Intervention d’Emmanuel Dang Tran Fédération de Paris, 15ème ardt.

, par  Emmanuel Dang Tran , popularité : 2%

J’entends dans le rapport et dans l’intervention de Marie-Georges cette invitation : « le temps viendra pour l’analyse, maintenant tout pour la campagne ».

C’est trop facile de placer les communistes devant le fait accompli. Et c’est impossible.

A huit semaines du scrutin, dans plusieurs régions, les tractations politiciennes se poursuivent encore. Celles pour les places éligibles au 2ème tour vont bientôt commencer.

Les communistes ne peuvent pas se lancer dans la campagne comme si de rien n’était. Presque partout – j’entends les exceptions comme le Nord-Pas-de-Calais – la préparation des listes a suscité malaise, colère, divisions, dans le parti. En Ile-de-France, nous avons des communistes présents sur trois listes différentes alors qu’il n’y a pas de liste communiste. Je rappelle que cinq têtes de liste départementale du « Front de gauche » sur huit ont été cédées à nos « partenaires ».

Les communistes ne peuvent pas davantage faire semblant d’ignorer les prétentions (a priori démesurées) et les calculs de Mélenchon. Il les proclame partout. Il y a à peine quelques semaines, il proposait à Cohn-Bendit une combine à la radio, au nom du « Front de gauche », presque en notre nom. Mélenchon a un projet d’OPA, hostile, sur le PCF. Les communistes ne peuvent pas s’abstenir de la repousser, y compris et même notamment pendant la campagne électorale. Comme ils ne peuvent pas ne pas s’interroger sur la stratégie qui amène la direction à lui ouvrir le chemin avec tant de complaisance.

Dans l’ordre normal des choses, les campagnes électorales sont un moment pour relayer la politique du parti.
Pour ces régionales, après déjà les européennes, c’est l’inverse : les élections servent d’instrument pour tenter [presque coûte que coûte] de faire passer une autre stratégie politique, celle de la recomposition électoraliste rimant avec la décomposition du PCF.

Aussi, pour préserver l’avenir du Parti, la campagne ne peut se concevoir que comme une campagne visible, identifiable du PCF. Sur la forme de façon indispensable mais surtout sur le fond. Et le fond doit être les propositions et les actions qui font l’utilité du vote communiste.

Les négociations politiciennes font perdre de vue à certains l’ampleur des luttes qui se poursuivent et se développent dans le pays, contre la politique du gouvernement. La bataille pour le service public de La Poste se poursuit malgré le vote du Parlement. Nous étions ce matin même, avec les grévistes, majoritaires, de notre centre de distribution de Paris 15. Les agents de la RATP analysent l’épisode du RER A, en tirent les enseignements. La combativité ne baisse pas. Pareil pour les hôpitaux où les conditions de convergence qui existaient contre la loi Bachelot existent contre son application. Les camarades des Hauts-de-Seine mentionneront sans doute le succès de la grève, de toutes les catégories, de plus de 20 jours à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne.

La manifestation des Contis à Amiens, telle qu’on vient de la relater ici, fait réfléchir. Communistes, nous ne pouvons pas nous contenter d’être présents « aux côtés » de ceux qui luttent. Notre raison d’être, c’est de contribuer, sur la base d’un contenu politique, à ce que les luttes gagnent, construisent l’alternative, c’est de rechercher les convergences de lutte, l’unité d’action.
Tout le contraire de la démarche ouvertement électoraliste de Mélenchon, pour ne citer que lui mais on pourrait citer certains soi-disant « anticapitalistes », qui renvoie tout à 2012.

La situation politique, dans le moment de la campagne des régionales, invite à développer des axes de luttes pour l’hôpital, contre les agences régionales de santé, pour les transports publics, contre la logique de la concurrence et des appels d’offre (comme l’a mentionné le rapport), pour les lycées contre la loi Chatel, etc.

Dans la même période, une grande bataille idéologique reprend sur la question des retraites. Après avoir sabordé le système solidaire, le patronat et le pouvoir veulent le couler, essayer d’en finir notamment avec la cotisation sociale. Force est de constater que certains comme Chérèque leur emboîtent déjà le pas. Notre rôle est essentiel dans cette lutte.

Une réflexion pour finir sur un article de l’Huma de ce matin à propos des dissensions internes graves au sein de die Linke en Allemagne. Plusieurs expériences étrangères doivent nous alerter. En Espagne, la « Gauche unie », Izquierda unida, après une illusion électorale passagère, suivie d’une dure retombée, a presque tué le PCE. En Allemagne, dans des conditions très spéciales, die Linke a fait un bon score électoral. Mais les problèmes de fond ressurgissent déjà. Dont le plus grave : l’affaiblissement des partis communistes.

Emmanuel Dang Tran

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