Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
36ème congrès
Impressions d’un délégué à la conférence départementale de l’Hérault
D’une fédération à l’autre les conférences sont différentes, très différentes. Marquées par les rapports de force, les situations des directions, le poids historique du PCF, les luttes lorsqu’elles trouvent des échos... Raison de plus pour essayer de bien mesurer ce qui bouge dans tous les sens, ce qui reste immobile... Attention à nos perceptions individuelles trop connotées de nos engagements... A mon avis apparait malgré l’effondrement des effectifs un mouvement du même type que ce qui avait permis le maintien de l’appellation communiste à l’assemblée des secrétaires de section de 2008. De nombreux militants veulent un PCF qui continue dans ce siècle et le disent. Comment cela va-t-il se traduire au congrès ?
Conférence départementale : impressions d’un délégué, dans l’Hérault ça bouge dans le bon sens...
123 délégués présents pour l’une ou l’autre des deux séances de la conférence départementale, ont représenté les 1.400 cotisants. L’Hérault, au 11ème rang des fédérations de France, s’en tire pas mal pour ce qui est de l’organisation avec de grosses inégalités d’une section à l’autre.
Un constat domine : la volonté majoritaire de faire travailler les communistes ensemble, dans leur diversité commence à porter ses fruits. Ceux qui se mettent délibérément à côté de cette volonté en deviennent de moins en moins audibles !
Le débat général, le samedi marqué par le rapport de Michel Passet et les interventions du biterrois (50 % des interventions) a malheureusement été écourté si bien que des questions aussi décisives que :
la profondeur de la crise (salaires et revenus du travail, retraite, pauvreté) et l’apport des communistes aux luttes pour en sortir,
le bilan du Front de Gauche -électoral et idéologique-, avec la question des "perspectives" ou de l’absence de perspectives dans un PGE (Parti de la Gauche Européenne) se délitant au rythme des résultats électoraux comme entre autres ceux d’Izquierda unida et de Die linke,
des questions aussi décisives que l’organisation du PCF et les décisions concrètes à prendre dans notre département : meilleure organisation du Bureau départemental avec répartition et contrôle des activités. Publication d’un mensuel communiste et rassembleur ; organisation à partir des cellules et des sections, des militants, d’une journée, d’une semaine d’action contre le capitalisme, sa sauvagerie, la misère... Apport départemental aux rassemblements locaux pour gagner tout de suite (municipales), pour redonner du sens à l’apport historique de notre fédération, régionaliste et national (bataille contre le "Bronze cul de l’Europe") aux européennes, et demain peut être "Pour faire péter l’Europe capitaliste", ont été insuffisamment abordées.
Pourtant le débat du samedi a grandement corrigé cette faiblesse par sa richesse au travers des amendements proposés par des camarades, des cellules, les sections tant sur le texte général que sur les statuts. Au delà, des sections et cellules s’étant majoritairement prononcées pour le texte alternatif numéro 1 (32% des votants dans l’Hérault), de nombreux amendements ont nourri le débat.
Tous les amendements qui nous intéressaient ont été soutenus entre 30 et 50 % des voix, y compris sur le marxisme, le socialisme, le caractère ridiculement poétique de certaines expressions du texte, la nécessité d’analyses matérialistes... le retour aux fondamentaux... Certains ont même été adoptés :
notre positionnement sur les cellules, leur financement est passé à 100 % après un échange constructif.
La question de la souveraineté à la base, de la proximité est bien venue, (sans vote explicite) ; mise à disposition à temps -délais de trois mois !- des textes de congrès.
Toutes les questions qui nous ont paru essentielles dans la vie de notre section sont venues. Par exemple les conditions de présentation de liste alternatives (avec le retour à l’actuel, 60 %).
La souveraineté locale des communistes avec la suppression de "c’est le CN qui décide" les listes pour les villes de plus de 20.000 habitants (60 % également !)
Le plus intéressant est que souvent ces amendements venaient de sections où le texte alternatif qu’a soutenu la section de Béziers n’a pas eu un résultat particulier. La bataille générale donne des fruits, (portée par la gravité de la crise depuis 2008 et l’échec patent de la politique social démocrate). Heureusement que nous avons écrit un texte alternatif, que d’autres expressions se développent.
Une nouvelle forme de démocratie militante se reconstitue. Des verrous peuvent sauter.
En conclusion (à ce moment de la vie et des luttes politiques, avant le congrès où il peut se passer bien des événements) : la situation est plus ouverte après qu’avant la conférence fédérale.
Des forces diverses pour la construction du Parti communiste de demain, force au service des exploités pour sortir du capitalisme, force autonome de rassemblements immédiats contre la droite et l’extrême droite aux municipales, contre l’Europe du capital se réorganisent dans l’Hérault.
Continuons.
Rassemblons les communistes. Rassemblons les exploités.
L’élection par 67 voix et 32 nuls du prochain conseil départemental ainsi que d’une délégation pluraliste au congrès confirment cette perspective.
Paul Barbazange, délégué à la conférence départementale, présenté comme candidat au CN par la fédération de l’Hérault, secrétaire de la section de Béziers.
PS : les amendements, les votes par amendements, les résultats des votes pour la délégation au congrès et du Conseil départemental sont sur le site de la Fédération de l’Hérault.