Gagner les voix une à une, pour préparer la bataille contre le fascisme

, par  pam , popularité : 1%

Léon Deffontaines anime une campagne électorale importante dans une situation politique dangereuse, face à l’extrême-droite, dans le contexte de quasi-guerre mondiale, sur une élection traditionnellement difficile pour les communistes, le seul parti qui a voté contre tous les traités européns.

Les communistes font tout pour la réussite de la campagne, mais les votes doivent se gagner un par un, et le travail est immense pour inverser un rapport de forces défavorable, avec l’énorme pression d’un système médiatique qui impose les idées de concurrence, de l’individualisme, de la guerre nécessaire. Comme le rappelle Franck Marsal dans son introduction au débat sur la paix, la diabolisation des ennemis de l’occident fonctionne comme en 1914 celle du tsar pour les allemands, du kaiser pour les Français....

L’essentiel jusqu’au 9 juin est de gagner le maximum, mais il peut être utile de partager tout de suite une idée qui aide à valoriser ce qu’on fait, sans céder à des illusions douloureuses face aux difficultés.

Toute période électorale est importante pour un parti politique, et pourtant, ce n’est pas dans la période électorale que le rapport de forces politique se transforme, au contraire, en quelque sorte, il se fige par la campagne, ou on le mesure. C’est me semble-t-il une idée de Lénine, l’élection comme thermomètre...

On dit aussi que la politique, c’est l’art du possible. Il faut savoir que la campagne a pour but de mobiliser le possible du rapport de forces.

Les communistes depuis la mutation, et sans doute depuis plus longtemps en fait, ont considéré que l’élection était la mère des batailles politiques. Mon histoire politique commence par l’immense déception de jeunesse des législatives de 1978, puis l’énorme et passionnante bataille de 1981 butant sur un sentiment d’échec alors même qu’elle est le meilleur résultat présidentiel du PCF après celui de Jacques Duclos...

La mutation et le rôle de plus en plus central des élus dans la vie du parti conduit de nombreux militants à orienter leur énergie vers les batailles électorales, surtout si un gain semble possible, notamment là où on a des élus. C’était un des constats et des décisions du 38ème congrès, confirmée au 39ème, mais qui ne se traduit pas en pratique. Le retour à l’entreprise suppose de considérer le parti comme un outil tourné vers l’action, l’éducation, l’organisation.... et pas d’abord vers l’élection.

Pourtant, la belle campagne de Yann Brossat en 2019 avait fait plaisir à de nombreux militants qui auparavant se démobilisaient au fil des années avec une direction du parti toujours plus passive et organisant une dissolution continue du parti dans la "gauche"...

La campagne des présidentielles de Fabien avait fait franchir un cap, affirmant avec force un point de vue communiste qui ne cherche pas le consensus des idées minimales avec tous, mais au contraire un débat en vérité, tourné vers la lutte. Elle a aussi, et sans doute surtout, remobiliser les communistes dans l’unité, contribuant à créer de meilleures conditions à la reconstruction du parti, malheureusement vite polluées par la Nupes.

Celle cette année de Léon a les mêmes qualité. Un candidat qui passe dans les médias, une campagne numérique active, une communication dynamique et qui semble adaptée au monde médiatique actuel, des messages fort sur le RN, sur l’Europe, sur les salaires... Il arrive même à s’imposer dans quelques moments médiatiques forts, malgré son exclusion par les médias des "grands candidats". Il reste quelques jours pour un résultat qui mobilise autour de nous ; 2, 3 ou 4, ce n’est pas la même chose, et 5 serait un évènement majeur.

Mais on sent bien que toutes ces qualités ne suffisent pas à renverser la table au fonds, que le rapport de forces reste très défavorable à la gauche, et dans la gauche, aux communistes. La grande réconciliation socialiste autour de Glucksman montre que la bataille pour sortir la gauche du réformisme reste à gagner.

Il faut donc prendre le positif de ces campagnes en ne considérant jamais qu’elles peuvent par elles-mêmes reconstruire les liens politiques du parti avec le monde du travail et les milieux populaires.

Elles nous permettent de faire exister le parti communiste dans le débat public comme un parti original, avec ses propres propositions, ses propres forces, mais elles ne font que révéler justement nos forces...

Il faudra que les communistes tirent les leçons de ces trois campagnes électorales successives menées sous le drapeau du parti, réussies au plan médiatique, mais qui ne contribuent pas suffisamment à élargir nos forces. Il y a deux sujets importants pour cela
- sortir de tout électoralisme : replacer l’élection et la campagne électorale dans un cadre plus large des luttes et de la capacité à poser la question du changement de société. Le changement de société, ce n’est pas le changement de gouvernement, ni même de politique. C’est le changement des rapports sociaux, des relations entre citoyens, entreprises, collectivités... Ca nécessite une ébullition populaire démocratique.
- concentrer nos efforts, de la direction nationale et des candidats aux militants, sur l’organisation du parti, la vie des sections et quand c’est possible des cellules, la construction de l’unité des communistes dans l’action, et donc replacer l’action numérique au service de l’organisation, quand elle n’est parfois qu’un substitut à l’action. Les réseaux sociaux peuvent être un piège donnant l’illusion de la bataille et détournant nos forces. Une réflexion nationale politique sur la stratégie numérique est indispensable

Nous savons tous que dès le 9 juin au soir, les droites vont se contorsionner pour savoir comment faire avec l’extrême-droite. Ce n’est pas une question nationale, mais bien mondiale et caractéristique de la crise du capitalisme mondialisé. Le rapport de Ziouganov au comité central du KPRF est une contribution majeure posant la question du fascisme aujourd’hui.

Et nous savons aussi que Mélenchon tentera comme après la présidentielle de préempter le débat public en annonçant sa stratégie 2027. Le parti doit absolument apparaitre comme celui qui appelle à la mobilisation contre le fascisme, contre la guerre, en France et en Europe. Il faudra proposer à toutes les forces progressistes et républicaines une rencontre nationale, refuser toute politicaillerie électorale, et proposer à tous la construction d’un Front républicain anti-fasciste et anti-guerre.

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).