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Enquête : les rebelles responsables du massacre de Houla Par John Rosenthal
La photo qui sert de logo à l’article relève d’une grossière manipulation. Cette photo montrant un enfant sautant au dessus de rangées de cadavres emmaillotés dans un linge blanc, a notamment été utilisée par le site de la BBC pour illustrer un article sur le massacre de Houla en Syrie. Or cette photo a été prise le 27 mars 2003 en Irak, au sud de Bagdad. En découvrant le cliché, son auteur, le photographe Marco di Lauro, qui travaille pour Getty Images, dit au Télégraph avoir "failli tomber de sa chaise".
"Ce qui me surprend vraiment, c’est qu’une entreprise d’information comme la BBC ne vérifie pas ses sources et soit prête à publier n’importe quelle image envoyée par n’importe qui : un activiste, un citoyen journaliste ou qui que ce soit. C’est tout", explique di Lauro au Telegraph. Sur sa page Facebook, le photographe dénonce également le fait que quelqu’un utilise sa photo comme moyen de propagande contre le gouvernement syrien.
Lu sur L’Orient le jour, quotidien libanais de langue française
Cela aura constitué, selon les propres mots de l’Envoyé Spécial de l’O.N.U. Kofi Annan, le point de "non-retour" dans le conflit syrien : le massacre sauvage de plus de 90 personnes, en majeure partie des femmes et des enfants, pour lequel le régime syrien de Bashar al-Assad a immédiatement été condamné par pratiquement l’ensemble des média occidentaux. Quelques jours à peine après les premiers échos sur le massacre de Houla, les U.S.A., la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et plusieurs autres pays occidentaux ont annoncé l’expulsion des ambassadeurs de la Syrie en signe de protestation.
Or, selon une nouvelle enquête dont fait état le plus grand quotidien allemand, le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le massacre de Houla aurait en fait été commis par des miliciens sunnites anti-Assad et la plupart des victimes étaient membres des communautés Alaouites et Chiites qui soutiennent très majoritairement Assad. Dans un reportage sur ce massacre, les sources proviennent d’opposants à Assad mais qui ont néanmoins demandé à ne pas être identifiées dans l’article par crainte de représailles de groupes armés de l’opposition.
Selon ces sources, le massacre s’est déroulé après l’attaque par des forces rebelles de trois barrages routiers installés par l’armée régulière à l’entrée de Houla. Ces barrages avaient été mis en place afin de protéger les villages majoritairement Alaouites des alentours contre les attaques de milices sunnites. Ces actions des rebelles ont engendré une demande de renforts de la part des unités assiégées. S’est alors engagé un combat entre armée et milices qui a duré près de 90 minutes, pendant lesquelles des “dizaines de soldats et de rebelles” ont été tués.
"Selon des témoins oculaires", poursuit l’article du FAZ,
le massacre a eu lieu pendant ce laps de temps. Ceux qui ont été assassinés sont presque tous exclusivement membres de familles appartenant aux minorités Alaouites et Chiites de Houla. Plus de 90% de la population de Houla est Sunnite. Plusieurs dizaines de membres d’une famille Sunnite qui s’étaient convertis à l’Islam Chiite ont été abattus. Des membres de la famille Shomaliya, de la communauté Alaouite, ont aussi été assassinés ainsi que la famille d’un parlementaire syrien sunnite, considéré comme un « collaborateur ». Immédiatement après ce massacre, les auteurs du crime ont probablement filmé leurs victimes pour ensuite les présenter comme des victimes sunnites dans des vidéos postées sur internet.
Le reportage du FAZ cite ensuite les déclarations de témoins oculaires, réfugiés originaires de la région de Houla, recueillis par les moines du Monastère de Saint-Jacques à Qara en Syrie. Selon ces témoignages recueillis au Monastère et cités par le spécialiste néerlandais du Moyen Orient Martin Janssen, des rebelles armés ont assassiné des « familles Alaouites entières » du village de Taldo, dans la région de Houla.
Déjà début avril, Mère Agnès-Mariam de la Croix du Monastère de Saint-Jacques avait averti que des images d’atrocités commises par des rebelles étaient présentées par plusieurs média arabes et occidentaux comme le résultat de crimes du régime syriens. Elle citait notamment le cas du massacre dans le quartier de Khalidiya à Homs. Selon un récit publié en français sur le site du Monastère, les rebelles ont regroupé des otages Chrétiens et Alaouites dans un immeuble de Khalidiya avant de le faire sauter à la dynamite. Ils ont ensuite attribué le crime à l’armée régulière syrienne. "Même si cet acte a été imputé aux forces régulières, y compris par la Ligue Arabe, les preuves et les témoignages sont irréfutables : il s’agit d’une manœuvre des bandes armées affiliés à l’opposition" a écrit Mère Agnès-Mariam de la Croix.
John Rosenthal, le 9 juin 2012
Tiré du site National Review Online
Traduction Pedro Da Nobrega (http://lagaffe.canalblog.com/)