Aujourd’hui, énième journée d’action de tous les syndicats, sauf la CGC, contre le plan d’austérité du gouvernement.
Nadine Prigent, secrétaire confédéral CGT, déclarait devant la presse qu’il existait « un climat revendicatif qui peut-être ne se voit pas, mais existe ».
Très bien sur l’analyse, mais pourquoi les syndicats n’arrivent pas à mobiliser ?
Tout simplement car ils sont plus que jamais eux-mêmes à la remorque de l’élection présidentielle.
Une fois la loi sur la réforme des retraites votée, plus une seule manif ! Attendons les élections surtout !
On ne parle plus de capitalisme, mais de « choix politiques essentiels ».
Quand le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault indique qu’« il y a un certain scepticisme lié à l’intransigeance du chef de l’Etat », il admet son impuissance : c’est le chef de l’Etat qui décide, pas les salariés, pourtant seuls créateurs des richesses !
On en reste donc à la démocratie bourgeoise, qui permet d’assurer la domination du capitalisme.
Le but d’un dirigeant de la CGT est-il d’attendre quelque chose du Président de la République, Nicolas Sarkozy ?
N’est-il pas de dire aux salariés : « nous n’avons rien à attendre de 2012, ils faut se mobiliser tout de suite contre l’austérité, qu’elle vienne de gauche ou de la droite ».
Sur les modalités de l’action revendicative. Aucun appel national à la grève n’avait été lancé.
Pourquoi « marquer son désaccord » dans la rue, au fond ? Une simple pétition ou un sondage suffirait.
Il est vrai que la CGT n’« a pas vocation à bloquer le pays », comme disait Bernard Thibault en 2003.
Pourtant, est-ce que bloquer le pays ne revient pas à bloquer le profit, moteur du capitalisme ?
C’est vrai, on ne parle plus des mots qui fâchent...
Il est vrai aussi que la CGT entendait « juger sur pièce » l’action du gouvernement, au soir de l’élection du réactionnaire notoire Sarkozy.
Désormais, passons Noël au chaud, et vite camarades, tous au sommet « sur l’emploi » convoqué par le Président de la République en janvier !
Le patronat tremble, il y aura une nouvelle journée d’action…
Fraternellement
Gautier Weinmann