Des nouvelles de nos camarades de la Drôme

, par  communistes , popularité : 1%

Notre camarade Robert Brun nous fait parvenir son introduction à une réunion du réseau dans son département, un texte utile...

Depuis le 19 janvier nous vivons une situation qui se produit rarement. Le niveau du rejet de la réforme retraite par la population atteint des sommets avec 90% de la population active.

En 1968 nous avons pu rassembler entre 8 à 10 millions de grévistes mais le soutien au gouvernement Gaulliste était fort. La droite a pu rassembler 1 million de manifestants le 30 ou 31 mai en pleine grève et en juin ils ont gagné largement les élections.

Aujourd’hui nous avons du mal à porter la participation aux grèves et aux manifestations au delà de 1,5 millions.

Comment comprendre ces différences ?

En 1968 les forces sociales organisées syndicalement et politiquement étaient à un niveau qui permettait de rassembler large dans l’action, par contre le gouvernement était moins discrédité que nous ne l’imaginions.

En 2023 : le discrédit de Macron, mais aussi de tous ceux qui ont gouverné ces 30 dernières années est élevé, l’objectif que le gouvernement retire sa réforme a un soutien impressionnant, mais nos forces pour entraîner à l’action sont insuffisantes.

Malgré tout, le mouvement force le respect en France et dans le monde. La détermination de ceux qui sont engagés dans l’action est tenace, comme en témoigne les initiatives regroupées sous le vocable, concert de casseroles. Le gouvernement a du mal à mettre un point final à ce mouvement, pour continuer à jouer son rôle au service des capitalistes.

La journée d’action du 6 juin et peut être en juillet s’il le faut, peuvent contribuer à une reprise rapide en septembre sur les revendications les plus urgentes, notamment le pouvoir d’achat, avec l’exigence maintenue du retrait de la loi.

Notons que durant les actions d’avant la covid nous avions déjà obtenu l’abandon de la retraite par points ce qui conforte le système solidaire par répartition. C’était d’autant plus difficile qu’il y avait une division syndicale sur cette question.

Comment poursuivre pour parvenir au retrait de la loi qui est maintenant promulguée ?

Il n’est pas certain mais possible que le niveau de colère et de détermination de la population soit durable. Dans ce cas les organisations syndicales devront être rapidement à l’offensive. L’intersyndicale tiendra t’elle ? C’est possible mais sans doute à géométrie variable selon les sujets.

Dans l’interview que la nouvelle secrétaire générale de la CGT a donné au numéro de mai de la revue « Ensemble » elle indique 30000 adhésions depuis le début de l’année. Elle fixe aux organisations de la CGT, que les nouveaux adhérents soient rapidement accueillis et propose d’aller chercher les autres salariés. Elle dit que le moyen d’être gagnant c’est la syndicalisation et demande d’être volontariste. C’est probablement décisif.

Au plan politique la situation est plus morose, les partis de gauche ne bénéficie pas du mouvement en terme d’image et d’influence.

Même s’il n’y a pas de relation automatique entre situation sociale et politique, il y a quand même des points d’appui pour prendre des initiatives : Les institutions de la 5° république notamment les articles qui permettent à l’exécutif de ne pas tenir compte de l’opinion du peuple sont apparus dans toute leur nocivité. On peut dire que ce mouvement rejette ce qui empêche la volonté populaire d’être entendue et prise en compte. N’est ce pas le moment d’exiger une constitution qui redonne en dernier ressort la souveraineté à la population ?

Alors que la pauvreté s’accroît en nombre et en gravité et que les services publics n’ont plus les moyens de remplir leurs missions, le gouvernement investit beaucoup d’argent dans la guerre en Ukraine, alimentant les drames dont souffrent les populations d’Ukraine, du Dombass et de Russie, entraînant des pénuries de ressources alimentaires et d’énergie pour les populations des pays les plus pauvres et aussi des pays européens.

Le gouvernement envisage de dépenser plus de 600 milliards d’euros en 7 ans pour participer avec les américains à la guerre actuellement froide, mais qui pourrait devenir chaude avec la Chine. Le journal « Le monde » du 4 mai relate l’exercice militaire qui se déroule dans l’est de la France. Orion 23, puisque c’est son nom, comprend 12 000 hommes dont 9 000 combattants, 400 blindés, sur une zone de 400 km sur 250. La France s’exerce à la guerre de haute intensité. On peut supposer qu’elle n’est pas la seule dans les pays occidentaux, mais pour quel scénario catastrophe ? au service de l’hégémonie du système capitaliste.

Dominique Moisi, conseillé spécial de l’institut Montaigne déclarait en décembre 2022 :

« La guerre en Ukraine constitue tout à la fois un révélateur et un accélérateur de cette nouvelle division Ouest/Sud du monde qui pourrait avoir vocation à s’inscrire dans la durée. Le Sud global mesure le décalage qui peut exister entre les discours occidentaux généreux et les actes qui le sont beaucoup moins ».

L’Otan est le bras armé de cette confrontation mondiale qui se prépare effectivement. Il se renforce de nouvelles adhésions en Europe. Les budgets militaires des États Unis et de tous les pays occidentaux augmentent rapidement et de manière importante. Pompier pyromane, L’OTAN sait provoquer les conflits qu’il se propose d’éteindre ensuite. C’est une institution nuisible. Pour un monde de paix, il doit être aboli.

C’est presque devenu banal, chaque semaine nous apprenons les succès obtenus par des partis d’extrême droite lors d’élections. Dans un nombre de cas non négligeables, ils sont associés au gouvernement, dans certains cas ils le dirigent. En France depuis que Jean-Marie Lepen est arrivé au deuxième tour de l’élection présidentielle en 2002, cette possibilité nous pend au nez. A noter que le glissement à droite de l’électorat produit toujours l’accroissement de l’abstention, la progression de l’extrême droite et le développement de groupes fascistes, agressifs, racistes et violents, comme nous avons pu le voir récemment.

Le rassemblement national (RN) soigne son image pour toucher la jeunesse et les couches populaires. Il reprend l’aspiration à la souveraineté du peuple pour en faire une exigence xénophobe. Les sondages indiquent qu’un nombre élevé de syndiqués qui sont avec nous dans l’action, votent RN. Lors de la lutte des gilets jaunes, ils ont tentés d’influencer le mouvement avec plus ou moins de succès selon les endroits.

Les médias ont depuis longtemps intégré les partis d’extrêmes droites au même titre que les autres partis. La chaîne C-news de Bolloré propose sans vergogne tous les théoriciens des thèses les plus réactionnaires comme par exemple le grand remplacement.

Pour affaiblir l’extrême droite et son idéologie, nous devons sûrement regagner ceux qui ont leur vie à faire : les jeunes et ceux qui n’ont que leurs chaînes à perdre :les couches populaires.

Sur le congrès du parti, après échange avec Marie Christine Burricand je vous propose l ’essentiel de son analyse.

Le 39° congrès s’inscrit dans la continuité du 38°, c’est positif. La partie internationale est insuffisante mais marque des avancées notamment la conférence des partis ouvriers et communistes est perçu comme un moment fort de notre activité internationale. Les positions opportunistes sur l’Otan ont été balayées par le congrès. Cependant le texte d’origine sur la Chine et la guerre en Ukraine était meilleur que le texte retenu. Il y a vraiment besoin de continuer à travailler sur l’enjeu de la paix.

Le communisme déjà là ne fait plus recette et le socialisme n’est plus tabou. L’entreprise et la cellule font un retour en force.

Au conseil national, les refondateurs et les Laurentistes sont affaiblis, mais les tenants d’une ligne réformiste et électoraliste restent très présents. Du point de vue du réseau en plus des camarades reconduits 4 nouveaux ont été élus, ils sont issus de Gironde, 2 du Pas de Calais et un de l’Isère. Deux secrétaires fédéraux, Hérault et Saône et Loire travaillent avec nous. Nous sommes 4 à l’exécutif .

La plus grande faiblesse, mais elle peut être fatale, c’est que nous restons dans une vision institutionnelle et électorale. Le schéma gauche plurielle reste le modèle pour certains.

Notre absence d’analyse sur la situation internationale nous empêche d’être à la hauteur des enjeux, y compris en France.

Pour le réseau notre engagement doit porter sur l’entreprise, le renforcement, les cellules ; idéologiquement continuer les initiatives sur la situation internationale, la paix et le socialisme.

Comment notre petite équipe peut contribuer à ce que notre parti à Romans et dans la Drôme retrouve une stratégie et une audience qu’il a perdu, en particulier parmi la jeunesse et les couches populaires ? Nous le faisons dans les réunions de cellules et de section, mais nous pouvons aussi inviter des camarades à débattre sur des thèmes d’actualité. Nous l’avons fait avec des fortunes diverses, mais l’expérience de ces réunions devrait nous permettre de faire mieux.

Nous pourrions faire progresser dans le parti, l’idée que nous sommes des communistes qui veulent que leur parti retrouve les forces et la stratégie qui ouvre la voie à une société socialiste.

Pour cet objectif nous pouvons par exemple organiser une réunion publique sur la guerre et la paix avec nos amis de l’association ICD de Grenoble, le mouvement de la paix, France/Palestine, d’autres... Peut être commencer par Romans et selon le résultat envisager Valence.

Compte tenu des actions prévues à la rentrées et les élections européennes sans doute au printemps 2024, nous pourrions envisager janvier 2024. Qu’en pensez vous ?

Nous devrons dès maintenant prévoir une organisation rationnelle faire connaître notre initiative auprès de camarades et d’associations, la faire évoluer en cours de route en fonction de ce que nous constaterons, c’est à dire suivre ensemble comment cette réunion se prépare.

Voilà le menu du jour, j’espère qu’il contribuera à une discussion et à des initiatives intéressantes.

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