Pour une action résolue en faveur d’une paix juste en Ukraine
Déclaration du Conseil National du PCF - 19 octobre 2024
Depuis février 2022 près d’un million de personnes, civils ou militaires, ont été tués. Cette guerre a également un coût financier et écologique extrêmement lourd.
Tous les peuples en sont victimes. Le peuple ukrainien, qui va subir un 3e hiver de guerre, avec plus de 4 millions de déplacés en Europe dont 100.000 réfugiés en France ; le peuple russe, qui subit aussi de lourdes pertes ; les peuples européens auxquels les classes dirigeantes imposent une économie de guerre et une politique d’austérité. L’invasion de l’Ukraine décidée par le régime russe en février 2022 viole frontalement le droit international et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ses causes profondes sont la chute du système sécuritaire européen du fait de l’expansion de l’OTAN vers l’Est, le non-respect des Accords de Minsk et le non règlement de la guerre à l’Est de l’Ukraine depuis 2014.
Les risques de généralisation de la guerre, y compris dans une dimension nucléaire, sont aigus.
Les USA et leur bras armé l’OTAN poursuivent leur politique impérialiste de tension guerrière et d’asservissement militaire, politique et énergétique de l’Europe. La commission européenne, non seulement n’a pris, depuis le début de la guerre, aucune initiative politique pour ouvrir le chemin à une solution de paix, mais elle renforce le bellicisme de l’UE, alignée sur l’OTAN. Le deux poids, deux mesures de la politique occidentale est une des composantes de l’impérialisme. Il est insupportable.
Il n’y aura aucune solution militaire à cette guerre !
C’est pourquoi nous demandons à rediscuter des conditions de l’aide militaire qui doit être soumise à la construction d’une solution politique concrète et urgente. Après deux ans et demi d’une guerre meurtrière, il est urgent d’imposer une solution politique et diplomatique. La stratégie suivie par les Occidentaux et par la France est une impasse tragique.
Des gouvernements appellent à une réorientation politique. L’Allemagne souhaite ouvrir des négociations pour un cessez-le-feu. La Chine et le Brésil, sur la base de leurs précédentes initiatives pour la paix, regroupent des pays du « Sud global » en faveur d’une cessation des combats.
La France devrait emboîter le pas à ces initiatives. Il est urgent de rendre possible une paix juste, une paix sans vainqueur, ni vaincu, en Ukraine. Une de ses composantes devrait être la neutralité de l’Ukraine sous garanties internationales et onusiennes.
Une guerre globalisée en Europe serait d’un coût très élevé pour les peuples. Ils la paieraient d’une brutale aggravation de l’austérité, de l’étranglement des libertés démocratiques, de l’essor des idéologies qui encouragent les nationalismes réactionnaires, la haine, le racisme.
Nous appelons à la construction d’un vaste mouvement populaire en faveur de la paix et de la coopération entre les peuples, auquel nous souhaitons que s’associent le plus grand nombre de forces démocratiques, d’organisations syndicales, de mouvements citoyens et de jeunesse, de partis de gauche et écologistes.
Cessez-le-feu immédiat au Proche et Moyen-Orient
Renforcer le mouvement pour une paix juste et durable
Déclaration du Conseil National du PCF - 19 octobre 2024
Le gouvernement d’extrême-droite israélien de B. Netanyahou franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de guerre régionalisée en agressant le Liban. Les massacres de masse, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, bombardements de civils, d’hôpitaux, de camps de réfugiés se poursuivent dans la bande de Gaza. Il y a bien, comme l’a souligné la CIJ, un « risque de génocide ». Les entreprises d’annexion et d’épuration ethnique des colons et les crimes qu’ils commettent en Cisjordanie mettent ce territoire à feu et à sang. Le Liban est désormais attaqué, par des actes de terreur. Une dangereuse escalade s’est engagée entre Israël et l’Iran. Le gouvernement israélien attaque ouvertement l’ONU, l’UNRWA et la FINUL, et en déclarant le secrétaire général de l’ONU persona non grata.
Ni les attaques de roquettes et de drones de l’organisation islamiste du Hezbollah, ni les crimes terroristes du Hamas du 7 octobre, ni les tirs de missiles entre Israël et l’Iran ne sauraient être invoqués pour tenter de justifier de tels actes.
Il est temps que la communauté internationale sorte de sa passivité, ou de sa complicité, face à cette attitude qui enfonce toute la région dans une guerre dangereuse pour toute la planète. Il faut mettre fin au blanc-seing que donnent au gouvernement de l’État d’Israël, les États-Unis, l’UE et leurs alliés et qui permettent à l’État d’Israël et au gouvernement israélien d’agir en toute impunité. Il est urgent de rompre avec la politique impérialiste du « deux poids, deux mesures ».
La seule solution est politique, c’est celle d’une paix juste fondée sur le respect du droit international, le droit des peuples à l’indépendance et à l’autodétermination et la sécurité collective pour toutes les nations et tous les peuples des Proche et Moyen-Orient.
Le gouvernement israélien est un danger pour tous les peuples de la région, palestinien, libanais, syrien, iranien et israélien. Le PCF réaffirme sa solidarité avec les peuples de la région et avec les forces communistes, progressistes et de paix du Proche et Moyen-Orient qui luttent pour le droit des peuples à la souveraineté, à la sécurité collective et à une paix juste.
Le PCF exige :
• Un cessez-le-feu immédiat, général et permanent au Liban et à Gaza et le retrait des troupes israéliennes.
• Des sanctions contre le gouvernement israélien par l’interdiction d’exportation d’armes et de composants utilisables militairement vers l’État d’Israël et la suspension de l’accord d’association UE-Israël. Emmanuel Macron a appelé à l’arrêt des exportations d’armes utilisées à Gaza et au Liban. La France ne peut pourtant se contenter de paroles, elle doit agir pratiquement afin que cet appel soit porté par toute l’Union européenne.
• La mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU permettant à la FINUL de se déployer entre le fleuve Litani et la frontière, en coordination avec les autorités libanaises. Les capacités de la FINUL doivent être renforcées et la France doit y prendre sa part. Seule la force internationale de l’ONU et l’armée libanaise ont le droit d’être déployées dans cette zone.
• L’accès immédiat à l’aide humanitaire à Gaza et au Liban et une aide concrète aux agences de l’ONU et aux associations qui agissent en ce sens, le soutien aux opérations de l’UNRWA.
• Créer les conditions pour le retour de tous les déplacés palestiniens, libanais et israéliens chez eux.
• La reconnaissance immédiate et inconditionnelle par la France de l’État de Palestine sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, aux côtés de l’État d’Israël.
• La libération des otages israéliens détenus à Gaza.
• La libération des prisonniers politiques palestiniens.
• La traduction de Benyamin Netanyahou, de ses complices et des dirigeants du Hamas devant la justice internationale, comme l’a demandé le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI).
• L’arrêt de l’occupation et de la colonisation israéliennes en Cisjordanie, à Jérusalem Est et à Gaza comme l’a dernièrement exigé la CIJ, et le droit au retour des réfugiés comme défini dans les résolutions de l’ONU.
• Le soutien aux forces communistes, démocratiques et de paix qui agissent en Palestine, en Israël, au Liban ou en Iran.
• Une action concrète pour la sécurité collective régionale, en reprenant la proposition faite par la conférence d’examen du TNP sous égide de l’ONU en 2010 d’établir dans la région une ZEAN (zone exempte d’armes nucléaires) et une ZEADM (zone exempte d’armes de destruction massive). Les 5 puissances nucléaires, dont la France, ont le devoir de faire respecter cette décision.
Le PCF prendra toutes les initiatives nécessaires en direction des forces politiques, syndicales, citoyennes, humanitaires, pour faire grandir partout en France un grand mouvement large et rassembleur en faveur de l’arrêt des opérations de guerre et d’annexion, d’une paix juste et durable entre les peuples, avec pour première traduction la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, du respect du droit international. Le Conseil National mandate en ce sens le CEN.