Au cours du week-end dernier, l’escalade de la crise et la possibilité d’une nouvelle crise humanitaire dans la bande de Gaza ont profondément préoccupé le monde. Malgré le report par Israël de « l’ordre d’évacuation » pour tous les habitants du nord de la bande de Gaza de se réinstaller vers le sud dans les 24 heures, l’armée israélienne continue de se préparer à des offensives terrestres. Pendant ce temps, la situation humanitaire dans la bande de Gaza se détériore rapidement, et le risque d’une catastrophe majeure s’accumule rapidement. Les agences de l’ONU ont signalé qu’environ un million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) est à court de réserves à Gaza, et la crise de l’eau est « une question de vie ou de mort ». L’Organisation mondiale de la santé a décrit l’ordre d’évacuation comme une « condamnation à mort » pour les blessés et les malades.

Le conflit israélo-palestinien est à l’origine de divisions et de chaos dans le monde. En raison du conflit israélo-palestinien, Harvard, Stanford, Columbia et d’autres universités américaines prestigieuses ont été le théâtre d’affrontements intenses entre les partisans des deux camps. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue en soutien à la Palestine et en opposition aux États-Unis et à Israël dans divers pays du Moyen-Orient, au Pakistan et au Bangladesh. Plusieurs pays européens sont préoccupés par la montée de l’antisémitisme interne et des conflits au sein de diverses communautés. Le nouveau cycle du conflit israélo-palestinien démontre une puissance destructrice au-delà de la « tempête dans une tasse de thé ». Les opinions des gens sur les conflits israélo-palestiniens se sont polarisées sur les réseaux sociaux, et la diffusion de fausses informations et de discours de haine a encore creusé le fossé entre les deux parties.

La question palestinienne a toujours été considérée comme une blessure à la conscience humaine. Derrière chaque conflit éclatant, il y a des relations causales complexes qu’il est difficile de rompre et de démêler. Au-delà des attaques spécifiques, il peut y avoir une relation entre une victime et une autre. L’apaisement de la situation et la recherche de solutions possibles ne sont pas seulement un test de la coopération multilatérale de la communauté internationale, mais aussi une question de moralité pour l’humanité. Le chaos causé par le conflit israélo-palestinien actuel au Moyen-Orient et même dans le monde sert d’avertissement supplémentaire au monde. En cette ère de conflits et d’agitation croissants, il est particulièrement crucial d’éviter le relativisme moral et la fureur sélective. Si nous laissons l’hostilité mutuelle et la vengeance s’envenimer, la blessure à la conscience de l’humanité non seulement ne guérira pas, mais pourrait aussi devenir une impasse pour la conscience humaine, semant les graines de conflits plus durables et plus étendus.

La tâche urgente à laquelle la communauté internationale est confrontée est d’empêcher une nouvelle catastrophe humanitaire grave dans la bande de Gaza et d’éviter de nouvelles victimes parmi les civils innocents. On peut dire que sur ce point, la plupart des grands pays et des membres de la communauté internationale sont d’accord. Une fois que les attaques terrestres seront lancées, les conséquences humanitaires auxquelles la bande de Gaza sera confrontée seront extrêmement douloureuses. La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, a averti qu’« il y a un grave danger que ce à quoi nous assistons soit une répétition de la Nakba de 1948 et de la Naksa de 1967, mais à plus grande échelle ». C’est pourquoi même les États-Unis exhortent Israël à faire preuve de retenue, et l’Union européenne a déclaré que le droit d’Israël à la sécurité et à la sécurité de l’homme est le droit d’Israël. La défense de la LF doit se faire dans le respect du droit international et du droit humanitaire. Les derniers rapports indiquent que le Royaume-Uni a également exhorté Israël à faire preuve de retenue.

La réalité qu’il faut reconnaître est qu’il n’y a actuellement aucune force puissante au niveau international capable de promouvoir de manière substantielle un cessez-le-feu et de mettre fin à la guerre. Cela exige des efforts conjoints de la part de tous les pays dans ce sens, et les grandes puissances ayant une plus grande influence internationale devraient montrer l’exemple. Comme l’a dit la partie chinoise, lorsqu’il s’agit de traiter des questions internationales de points chauds dans la région, les grandes puissances doivent faire preuve d’objectivité et d’impartialité, maintenir le calme et la retenue, et prendre l’initiative de respecter le droit international. Il faut dire que lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre le consensus sur la prévention d’une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, Washington porte une responsabilité particulière. Cependant, nous observons que si les États-Unis veulent calmer la situation et éviter l’escalade des conflits, ils sont entravés par le "politiquement correct". Le département d’État américain n’est même pas disposé à laisser ses diplomates utiliser des mots tels que "désescalade/cessez-le-feu", "Fin de la violence et de l’effusion de sang" et "Rétablissement du calme". C’est vraiment choquant. Quels que soient les intérêts stratégiques que Washington veut atteindre, il devrait d’abord défendre la ligne de fond de la moralité.

Au cours des derniers jours, la partie chinoise a eu des conversations téléphoniques avec des responsables des États-Unis, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et d’autres pays pour communiquer leurs positions sur le conflit israélo-palestinien. L’envoyé spécial du gouvernement chinois pour la question du Moyen-Orient se rendra également dans les pays concernés de la région dans un proche avenir pour déployer des efforts actifs en faveur d’un cessez-le-feu, mettre fin à la violence et apaiser la situation. Nous espérons voir de plus en plus de pays se ranger du côté de la paix, de la justice, du droit international, des aspirations communes de la majorité des pays et de la conscience humaine. Il ne s’agit pas seulement d’éviter autant que possible d’exacerber la crise humanitaire dans la bande de Gaza, mais aussi d’adopter une attitude responsable à l’égard de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient et dans le monde.

Par Global Times
Publié le 16 octobre 2023

Tiré du site Histoire et Société (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Remarque du site Lepcf.fr :
Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté le projet de résolution russe du conflit israélo-palestinien, demandant un cessez-le-feu, le laisser passer de l’aide humanitaire à Gaza et une solution pacifique de ce conflit. Cinq pays, à savoir la Russie, la Chine, les Émirats arabes unis, le Gabon et le Mozambique, ont voté en faveur du texte (neuf voix sont nécessaires), tandis que six autres (Albanie, Brésil, Équateur, Ghana, Malte, Suisse) se sont abstenus. Le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et le Japon, c’est-à-dire l’OTAN, s’y sont opposés.