Grèce : 96ème anniversaire du KKE
Un KKE fort est un soutien pour le peuple

, par  lepcf.fr , popularité : 3%

Pour les 96 ans du KKE, une grande manifestation politico-culturelle organisée par la fédération d’Attique du parti communiste grec, a eu lieu le 11 janvier 2015 au stade du Pirée. Le secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoubas, y a tenu un discours.

Des milliers de personnes de tous âges, des travailleurs, des chômeurs et des jeunes ont rempli le Stade, donnant ainsi un message clair pour un KKE fort et une forte opposition populaire au lendemain des élections.

À la manifestation ont assisté des syndicalistes de la FSM, les ambassadeurs de Cuba, Osvaldo Cobacho Martinez, du Venezuela, Farid Fernandez, de la Palestine, Marwan Toubasi, ainsi que des représentants des ambassades du Vietnam et de Chine. Ont aussi assisté Alejandro Castro Espin, le fils du président Raul Castro et les maires de Petroupoli, de Chaidari et de Kaisariani, ainsi que des femmes et des hommes des milieux culturels et académiques.

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Avant que ne soit lancé le riche programme culturel, incluant la participation de quelques 200 personnes, musiciens et danseurs, le secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoubas, a présenté son discours. Extraits :

« 96 ans ! Ce n’est pas peu de temps… Cela nous permet de tirer des enseignements de notre histoire héroïque ; nous sommes restés engagés dans notre cause, l’abolition de l’exploitation d’homme par homme. Nous utilisons de façon créative les enseignements que nous avons tiré de cette lutte immense de notre peuple, avec le KKE au premier rang ! ».

Sur les développements politiques, il a dit : « Au lendemain des élections, un gouvernement sera mis en place, que ce soit avec la Nouvelle Démocratie (droite) ou SYRIZA comme force majoritaire. Ce gouvernement prendra le relais du précédent, et même si le chemin qu’il suivra sera légèrement différent, il aura le même départ et la même destination, celle de la stratégie de l’UE, de la profitabilité des monopoles et de la voie de développement capitaliste.

C’est pourquoi ce gouvernement sera contre le peuple par défaut – il appliquera les engagements de l’UE. Il fera des négociations sur la dette, parce qu’il la considère comme une dette du peuple et du pays. Il défendra les intérêts de grands groupes.

Ce n’est pas le KKE qui le dit, mais ce sont eux-mêmes qui l’avouent. D’un côté, la ND dit : "nous ferons nous-mêmes les réformes sans qu’on nous le demande et nous ferons plus encore que nos engagements". De l’autre côté, SYRIZA dit : "nous négocierons dans le cadre de l’UE et des institutions européens !". »

Dimitris Koutsoubas a ensuite présenté en détail la stratégie antipopulaire commune que la ND et SYRIZA partagent, malgré leurs différences sur des sujets spécifiques, en soulignant : « La ND, avec son expérience gouvernementale et SYRIZA, avec son expérience de travail de sape du mouvement social, font tout pour devenir les bien-aimés de l’UE et des monopoles ». Il a surtout rappelé la promesse du président de SYRIZA, A. Tsipras, à la télé britannique : que "SYRIZA fera tout ce qu’il faudra pour sauver – comme il dit – notre maison commune, l’UE". C’est pourquoi, a-t-il rajouté, « SYRIZA promet de donner des "miettes" au peuple ».

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Le secrétaire général du KKE a aussi parlé du refus du parti de participer ou de soutenir un gouvernement "de gauche :

« Que tous se rappellent : ces dernières années, des gouvernements composés d’un seul ou de plusieurs partis ont alterné au pouvoir, toujours avec des chantages pour obtenir le vote populaire, tantôt avec la "peur du pire" et tantôt avec la logique du "moindre mal".

Aujourd’hui, il s’agit du même conte de fées. Ils veulent qu’on se mette d’accord sur 2 ou 3 questions pour être tolérants envers eux. Mais les 2 ou 3 questions dont ils parlent sont déterminées par les grandes questions stratégiques.

Ce qu’ils veulent en réalité du KKE, c’est qu’il soutienne un tel gouvernement, pleinement, sur la totalité de son agenda. Il est bien connu qu’un gouvernement doit traiter toutes les questions et que les développements ne se résument pas en 2 ou 3 points.

Il devra traiter les problèmes de l’économie, de la Santé, de l’Éducation, de l’immigration, de la répression, de la justice, de la politique internationale etc.

Il y a ceux qui disent que même si SYRIZA ne résout qu’un seul de ces problèmes, ce n’est déjà pas si mal. Mais un gouvernement n’a pas à gérer qu’une ou deux questions. Il devra traiter une large palette de problèmes concernant l’UE, l’OTAN, les relations avec la Turquie, la mer Égée, le problème de Chypre, les interventions militaires et les conflits dans la région et plus largement, c’est-à-dire tout. Franchement, est-que ça existe, un gouvernement qui est jugé sur une ou deux questions seulement ?

Nous devons être clairs sur ce point : tant qu’un gouvernement gère le destin du peuple et du pays, englué dans l’UE qui est en train de se décomposer et la voie de développement capitaliste, le piège du "moindre mal" conduira à de nouveaux gouvernements anti-populaires.

Il est impératif pour le peuple d’être libéré de tous les gouvernements anti-populaires et de leur politique, et de prendre lui-même le pouvoir. La situation actuelle – en Grèce et au niveau international – ne permet pas que du temps soit perdu à nouveau. »

Dans une référence à la valeur du vote pour le KKE, D. Koutsoubas a dit : « Le KKE est la garantie pour que le peuple ne soit pas dupé une nouvelle fois. Il ne faut pas céder aux chantages et aux illusions.

Il faut que le KKE soit fort partout, parce qu’il est le seul véritable adversaire des monopoles et de leur pouvoir, de l’UE avec ses mémorandum de longue durée et des gouvernements anti-populaires. Le lendemain des élections, il y aura sûrement un tel gouvernement. D’ailleurs, il y a beaucoup de partis et de formations éphémères qui se portent volontaires pour aider à la formation d’un gouvernement. Un KKE fort : voilà ce qui compte pour que le peuple lui-même soit fort.

Vous avez connu le KKE comme une force solide et inébranlable devant toute attaque contre les ouvriers et le peuple. Vous savez ce qu’a fait le KKE depuis l’élection de 2012, en étant une force solide d’opposition ouvrière et populaire, aussi bien dans le Parlement qu’en dehors.

La contribution et l’influence de la lutte des communistes sont partout. Or, vous avez vu que la baisse électorale du KKE a pesé lourd sur la dynamique et la participation au mouvement ouvrier et populaire.

Malgré cela, vous avez vu que le KKE ne s’est pas résigné. Il a soutenu les salariés, les paysans, les travailleurs indépendants, les retraités, les élèves, les étudiants, pour le droit à la santé, pour la Sécurité Sociale, pour la retraite, pour l’Éducation, pour l’augmentation des revenus et le droit au logement, contre les prêts à taux usuraires et les taxes intenables.

Le KKE n’a jamais menti au peuple. Nous nous adressons surtout à vous qui pensez à juste titre que cette situation est intenable et que le gouvernement actuel "doit partir". En rejetant le gouvernement actuel, vous devez rejeter la stratégie de l’UE et du capital. Il ne faut pas simplement choisir un autre gouvernement qui implémentera la même stratégie avec des différences sans importance pour le peuple.

Aujourd’hui, vous pouvez voir plus clairement que la direction de SYRIZA coupe tout lien avec l’histoire du mouvement populaire en donnant des garanties au capital et aux organismes impérialistes. Il offre aux forces les plus réactionnaires, l’opportunité de calomnier les traditions de lutte de notre peuple. De plus en plus vite, SYRIZA prend la place de la social-démocratie, en pire, parce que la situation du capitalisme et du mouvement ouvrier ont empiré.

Le KKE est le soutien sans défection du peuple. Tout ce que le peuple a gagné, il l’a gagné seulement à travers les luttes où le KKE était au premier rang. Quand le mouvement et le KKE ont été affaiblis, le peuple a perdu. Réfléchissez bien sur ce point : quelle force sera demain à côté du peuple, au premier rang dans la lutte pour les salaires, le travail, ses droits.

Le KKE invite les jeunes inquiets de l’avenirs, les travailleurs, les retraités qui ne se compromettent pas avec la misère et le défaitisme, à s’unir avec lui. Il les invite à voter pour le KKE et à le renforcer partout. Pour renforcer le peuple, la lutte et la résistance populaire, l’Alliance Populaire contre les monopoles et le capitalisme, pour ouvrir la voie à la perspective d’un pouvoir ouvrier et populaire. »

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