Rapport sur ma participation à la rencontre/formation sur les grands enjeux de l’Europe (Francis Wurtz) et sur les nationalismes en Europe : le cas italien (Aurélien Aramini)

, par  Charles De Lucchi , popularité : 1%

Je suis arrivé en retard et me suis endormi je ne sais combien de fois… Mais bon je ne suis pas au meilleur de la forme car j’ai chopé une bonne crève. Comme tous les samedis dernièrement : le travail c’est peut-être bien la santé… Bof, c’est plutôt pas mal de faire du sport quand même.

Si j’ai bien suivi, notre camarade Francis Wurtz a tout d’abord défini trois périodes dans la construction européenne.
La première commence avec les six pays fondateurs qui, au sortir de la guerre se sont alliés afin de développer et protéger les grandes entreprises nationales, et aussi pour faire oublier un peu le désastre en instaurant une coopération vouée à faire s’épanouir un minimum de dialogue sociale vis à vis du gigantisme que représentaient l’URSS et l’hégémonie américaine. Celle-ci s’achève avec Tatcher qui prononce « I want my money back » [1] en enchaînant sur la deuxième période dont Jacques Delors serait un précurseur ; une Europe par cercles concentriques.
Cette seconde période se caractériserait pas un passage du marché commun au marché unique : la libéralisation des marché publics, qui avaient jusqu’alors un pouvoir décisionnel sur les multinationales par rapport au cahier des charges, dont la validation se fait désormais au moindre coût. Une Europe des traités ( Acte Unique Européen validé par le parlement sauf le PC, Maastricht dont on sait bien le résultat du référendum, Nice qui reviendra tel-quel à Lisbonne) de libre concurrence, et de convergence « sociales » dans les libéralisations/privatisations de marchés et institutions publiques, la sécurité et l’immigration. Visant, de plus, un élargissement vers l’Est à des pays qui n’eurent aucune culture démocratique sauf pour ceux l’ex-Yougoslavie euhhh… Ouais c’est à peu près ça, et on passe à la troisième partie qui est celle des réformes de gouvernance économique.
Une direction centralisée de la politique économique avec les semestres européens de la Commission qui fait la police : la soi-disant technocratie. Fantasme du danger de l’immigration et dédain de la politique de classe au profit du populisme individualiste.
Ce sur quoi se base le gouvernement actuel en Italie pour mener sa politique d’extrême droite, s’étant fait fi de la division Nord-Sud qui reposait sur l’exploitation du Sud par les débouchés commerciaux facilités du Nord ; c’est devenu un refus de la politique technocrate des dirigeants européens qui n’aident pas à faire face à l’immigration ravageuse. Enfin un gros n’importe quoi (sortir de la contradiction en la déplaçant, cf : Lénine à propos de la dialectique) ou les riches n’aiment pas les pauvres ni recevoir des directives si je peux me permettre de résumer ainsi le racisme après l’avoir combattu durant des années et ayant penser pourvoir l’avoir mit en marge. Comme si le pouvoir était réservé et confiné dans le mépris « politiquement correct ».(¿ !¡’)

Ensuite il a parlé du fonctionnement institutionnel en donnant des chiffres et confiant quelques anecdotes.
Là il fallait y être [2] car je ne me sens pas en mesure de tout répéter bien que ce fut relativement intriguant de la par d’un ex député. Rapidement, l’UE c’est plus de 35.000 actes législatifs de liens d’interdépendance implémentés dans ce qui est caractérisé comme un triangle institutionnel entre le Parlement qui détient le pouvoir législatif, la Commission qui a le monopole de la proposition, et le Conseil (européen lorsque ce sont les chef des gvts ou des ministres lorsque ce sont les différents ministères) qui a la possibilité de remettre le métier sur l’ouvrage au moins une fois mais qui devra s’incliner devant le Parlement en dernière instance.
Il faut y ajouter la BCE (Banque Centrale Européenne) qui maîtrise désormais notre politique monétaire et qui a versé près de 3 milliards aux banques, sans conditions d’utilisation et à taux réduits jusqu’au zéro %, qui les ont utilisés pour l’achat et la fusion de grands groupes à haut revenus financiers plutôt que pour booster l’économie des PME : ce qui entraîne une bulle financière donc elle arrête. Il a nommé Frédéric Boccara (que je viens à l’instant de googler en me rendant compte que j’ai adoré sont intervention dans le cadre de l’université permanente [https://www.youtube.com/watch?v=LCz8HljCaxs La crise en économie : analyse ou refoulement.]] pour son idée sur la création d’une BPE (=Banque Publique Européenne) pour l’investissement public et l’environnement… Nom qui est revenu car je l’avais noté durant la réunion du 13 janvier, mais je me rends compte qu’il y a aussi Paul Boccara et je suppose pouvoir me dire en pleine confusion dans la lutte au patriarcat. Non mais je plaisante ! fatigue et puis c’est complexe en plus, mais très bien trouvé de la part du camarade président.
Et la Cour de Justice, un juge par état suite a nomination qui prend son indépendance pendant les 8 ans de son mandat en s’appuyant sur une jurisprudence de 10.000 arrêts.

Ah oui, et puis il y a eu les interventions !
Mais avant cela il y a eu une précision sur les processus décisionnels (dont je devrais être au courant ayant suivi des cours de droit administratif européen Grrrr désolé pour ma confusion et mes résultats trop justes) qui si je ne me trompe pas se font à 65 % de représentation de la population et 55 % des états, sauf pour le budget et la politique fiscale qui se font à l’unanimité (tu parles Charles, mais va comprendre vu que la politique fiscale reste en main à chaque état : peut-être qu’on devrait dire contrainte fiscale pour parler de l’austérité instaurée par le niveau commun de déficit public) ; et en plus il y a le principe de subsidiarité dans lequel plusieurs états entraînent le changement mais un seul non. Mais bon, ils n’ont pas osé mettre en vente les traités et actes constitutifs comme c’était le cas lorsque j’étudiais les nouveau standards de comptabilité internationale. À consulter pour les plus pointilleux.
Je suis intervenu, une première fois avec ma coutumière « mise en demeure », puis une autre fois après la définition des Enjeux de 2019 énumérés par Francis Wurtz et une troisième fois pour demander une précision. Ensuite je me suis adressé au camarade pendant la pause repas. Je vais essayer de mettre cela par écrit en imbriquant le tout après avoir listé les enjeux.

1. Le Brexit
2. L’Italie
3. L’Axe ravivé dans les paroles des ministres de l’intérieur Allemand, Autrichiens et Italien
4. La crise migratoire (Turquie…)
5. le Budget pluriannuel (sur 7 ans 12200 milliards pour la politique agricole commune et les fonds structurels principalement)
6. Évasion/optimisation fiscale
7. Trump
8. Défense Européenne (13 milliards pour construire des armes en commun dans le cadre de l’OTAN ce qui est bien différent des accords d’Helsinki)
9. Chine, Russie et pays du Sud
10. Climat

Donc je prenais la parole pour parler du problème de l’effacement du parti suite à mon expérience en Italie où, à mon humble désarroi je passai d’un pays dans lequel on enseignait la pyramide des lois avec au sommet les lois européennes à un pays qui les mettait en dessous des lois nationales. Puis j’expliquais qu’il m’avait été impossible de trouver un emploi en règle, que je travaillais avec les agriculteurs et qu’ils se bouffaient entre voisins en s’organisant en consortiums/cooperatives par actions selon la cote de production (ou plutôt de propriété terrienne) bien différents de ceux étudiés par Marx sur le mode de production collectif dans les campagnes russes. Je fus interrompu pour pouvoir reprendre cela durant l’après-midi où nous parlerions du cas spécifique de l’Italie… Et je du écouter les déboire de Francis constatant que la PAC serait en phase d’être réduite de 30 à 15 % du budget ce qui favoriserait l’agro-industrie contre le modèle du petit agriculteur ; en pensant au 7 samouraï de Kurosawa et aux petits qui travaillent désormais à eux tout seul comme des milliers avec d’énormes machines qui puent, et polluent, et ne pouvant effacer le fait qu’il y ait des famines et des problèmes de malnutrition surtout au Sud et dans les pays en guerres, enfin… pardonnez moi mon pessimisme aguerri par mauvaise expérience. Bref !
Une question posa l’idée du Franxit si vous voyez ce que je veux dire, et en opposition si je n’ai pas mal compris un accroissement de l’Europe. Francis répondit qu’il aimait la couleur et refusait un contraste tout noir ou tout blanc : que le problème du Brexit devait tenir compte du fait que les autres états ne donneraient pas leur unanimité à sa sortie bien que l’Angleterre ne soit pas partie prenante de nombreux traités ni de la monnaie unique et, qu’elle pensait par cette démarche, pourvoir promouvoir glorieusement son règne en se rapprochant des États Unis et de la Chine (Je soupçonne aussi la peur de devoir céder sa place au conseil de sécurité des nations unies à l’Europe comme l’a laisser entendre notre petit monarque en herbe, avec toute sa dévotion pour le Conseil de l’UE qui l’a soutenu face au Parlement lorsqu’il viola les lois internationale en bombardant la Syrie sous le prétexte d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement Assad alors qu’il y a de nombreuses preuves que ce fut un coup monté "des casques blancs", un groupement pro-américain.). Notre camarade revint plusieurs fois avec cette idée d’une géométrie choisie pour influer un changement structurel : c’est-à-dire que si un groupe de pays (et pas spécialement simplement l’union des parlementaires franco-allemands, après coups surtout allemands qui décident pour les français de trucs belliqueux par l’intermédiaire de Macron) pourraient entre guillemet ignorer les traités en institutionnalisant un nouveau rapport de force comme groupe de nations souveraines en associations conditionnelles de coopération solidaires par la cohérence de leurs choix. Attention je crois constater que beaucoup de nos camarades paraphrasent cela pour une sortie de l’Europe… En fait ce raisonnement s’appuie sur le fait que seulement 19 pays sont en zone Euro, et 24 en politique de défense commune... Enfin qu’il y ait des divergences, et que comme le dit si bien Francis il y a une bataille politique dans la durée à mener ; avec le PGE et le forum des alternatives européennes de Mao Laurent ? Il y eu aussi une intervention pour remarquer que Naples et Palerme ne sont pas d’accord avec la politique de Salvini et qu’il faudrait trouver un système d’union des forces progressistes.
Aie-je répondu à la question ? Demanda-t-il au camarade qui lui esquissa une confirmation, à laquelle j’objectai le fait qu’il avait demandé à un accroissement du nombre de pays. Me serai-je trompé, aurai-je mal entendu que je n’aurai pas aussi bien senti se hérisser les poils de mon dos si la salle ne m’en avait aussi pas donné la perception. Non, parce qu’il est vrai que je ne suis pas un fameux orateur mais j’explique : comme je disais plus haut et de la même manière crois comprendre que dans l’Internationale le parti trouverai de nombreuses solutions. En fait pour moi, communiste, l’importance des élections du parlement de l’Union Européenne ne réside pas du tout dans le mot Européennes mais dans Union, avec pour concept une démocratie internationale. Ah si cela ne tenait qu’à moi il y aurait lors de ces élections un suffrage universel regroupant des pays d’Afrique comme le Sénégal ou bien le Soudan, des pays d’Amériques Latine comme la Bolivie et le Venezuela, La Chine et… pratiquement tous les pays/colonies à la longue. Et je suis pas réaliste, euh… Et je ne suis pas idéaliste ! Mais prêt à faire usage de toute la dialectique possible et imaginable pour prouver que la démocratie universelle est un chemin essentiel dans le combat, à l’individualisme progressant dont se fait fort le capitalisme afin se maintenir, au détriment des individualités et de l’émancipation, en se basant sur une "justesse sociale" fonte de mal-éducation et de concurrences déloyales et inappropriées, désastreuse pour l’humanité et finalement la planète toute entière.
Dans une intervention un peu chamboulée, je me permis de faire la noter la différence (sur laquelle je me demande de travailler) entre le multilatéralisme et la multipolarité. Ce qui me valu une réprimande du camarade syndicaliste (pour lequel j’ai grande affection) lorsqu’il parla de la Chine ahahah Didier Zetoung ! Désolé d’entrevoir un développement à deux vitesses avec le multilatéralisme et d’avoir trouvé un frein à ma rédaction, vu que mes idées me semblent déjà si bien écrites dans la conclusion du livre de Samir Amin Pour un monde multipolaire [3].
De manière assez informelle, entre deux tranches de pizza, je laissait entendre à Francis que les américains ne divulguaient plus l’agrégat de monnaie M3, c’est-à-dire le nombre de dollars qu’ils mettaient en circulation depuis l’administration Obama… Il répondit que cela était scandaleux, et apostropha aussi le fait que quelqu’un de l’audience s’était exprimé en disant qu’il ne croyait pas en l’hégémonie américaine et... (c’était moi !) cela me semble une quelconque idéologie imprimée dans les livres d’histoire pour estamper les contradictions internes du capitalisme par les social-démocrates-libéraux après une bataille perdue. Et que je sentais bien plus grand et imposant le poids de l’Asie, vraiment et pas seulement pour faire plaisir à Didier ! Je lui fit noter que pour moi c’était pratiquement normal, car la plupart ne se préoccupaient plus de politique monétaire et que sont effarement se déduisait de sa connaissance en économie mais… que de toute façon on verra bien quand le dollar ne vaudra plus rien.

En conclusion, bien qu’étant in-concluant par nature, je souhaite vivement et avec impatience participer aux rencontres internationales de Vénissieux fin 2019 rêvant ... du soutien de notre organisation nationale, d’une nouvelle réorganisation des communistes italiens comme ce fut le cas lorsqu’ils se rencontrèrent à Lyon avec Gramsci mais pas dans la clandestinité cette fois-ci, ainsi que des autres pays (car je ne pense pas que ce soit seulement en Italie que la disparition du parti communiste soit le regret majeur de la population)… de justice sociale pour tout toutes et tous dans l’univers... du peuple pour ne plus avoir à dire les peuples... de la culture et non des cultures… Et que si la folie m’emporte, soit que ce ne soit pas un désir, mais le bienvenue de la passion vénissiane.

La pensée de la race en Italie. Du romantisme au fascisme. Aurélien Aramini 2018 Presse Universitaire de Franche-Comté

[1Ceci me fait penser à une vidéo publiée sur Youtube par les agora de l’Humanité dans laquelle la magnifique Cynthia Fleury parle de l’égalité : « il est temps que l’état social dise I want my money back... ».

[2Et ne pas s’endormir... Désolé.

[3Ed. Syllepse 2005 Coll. Construire les alternatives

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