Pour l’avenir du site industriel Bosch Vénissieux

, par  pam , popularité : 3%

Les repreneurs, les promesses et les déconvenues se succèdent, et les salariés de Bosch voient le couperet des licenciements se rapprocher... La direction impose le débat sur un repreneur qui aura beaucoup moins de moyens que le groupe Bosch pour tenir sur un marché difficile, repreneurs qui se retournent alors vers l’état, c’est à dire nos impôts.
En ce qui concerne l’emploi, elle entend multiplier les dispositifs pour faciliter les départs, quitte à les payer très cher. Chaque départ est un pas de plus pour elle vers la disparition d’un site qu’elle a décidé de fermer. Son vrai objectif est clair, se désengager totalement en évitant toute responsabilité future.

Le 4 Octobre, la CGT avait organisé un rassemblement de soutien devant l’entrée du site. Après plusieurs interventions syndicales, Michèle Picard a proposé d’activer la solidarité avec l’action des salariés de Bosch en relançant le comité de soutien qui avait accompagné la longue lutte des Veninov.

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C’est en effet un enjeu essentiel de montrer que les salariés de Bosch ne sont pas seuls, qu’ils peuvent eux aussi construire un rassemblement large et populaire pour créer un rapport de forces dans la ville, l’agglomération, et faire se bouger l’état et les acteurs économiques... pour peser sur les décideurs du groupe Bosch.

La question clé est posée. Qui veut la poursuite d’un site industriel ?

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Car oui, ce site industriel a un avenir, si on considère que sa principale richesse, ce sont les savoirs-faire des ouvriers, techniciens et ingénieurs du site, qui sont capables de réaliser n’importe laquelle des très nombreuses et variées production du groupe Bosch. Bien sûr, le départ des fabrications en 2010 à vidé une partie du site. Mais c’est le travail accumulé depuis des décennies ici comme ailleurs qui a fait la richesse du groupe Bosch, le travail peut tout résoudre si ceux qui décident le veulent... Et c’est bien toute la question, Bosch ne veut plus de ce site industriel !

C’est encore un exemple du caractère mensonger des discours du groupe.

- L’accord de 2004, qui préfigurait les "accord de compétitivité" que le patronat veut imposer maintenant partout, devait garantir l’emploi industriel... Mensonge ! l’emploi a continué à se réduire, jusqu’à la décision d’arrêter toute production comme équipementier automobile. C’est la même situation qu’ont connu ceux de Veninov, que leur groupe a fait courir pendant quelques mois avec heures supplémentaires et records de production, jusqu’à la fin de l’été avant de tout stopper. Les Bosch auront fait aussi l’expérience de travailler plus pour gagner moins comme un préalable à la restructuration complète...

- La venue du photovoltaïque en 2011 devait garantir le site. Mensonge encore ! Bosch connaissait parfaitement la surcapacité mondiale, mais a tenté un coup pour voir, peut-être inspiré par le choix allemand de stopper le nucléaire qui devait accélérer le développement local des énergies renouvelables. Mais tout le monde savait déjà que le photovoltaïque restait beaucoup trop cher. Côté débouchés, les états ne peuvent faire assumer trop longtemps aux consommateurs les bulles spéculatives ; côté production, c’est la mondialisation de la concurrence que les mêmes décideurs ont organisé, qui s’impose, contre les salaires au Nord comme au Sud. Car en Chine ou en Inde, ce sont les grands groupes occidentaux qui sont les plus agressifs pour refuser toute augmentation de salaire, cherchant toujours ailleurs des salaires plus bas, au Vietnam ou au Bangladesh...

L’expérience accumulée devrait conduire les salariés de Bosch à s’organiser en toute indépendance de la direction, à rejeter donc les syndicats qui les ont poussés à chaque échéance à accepter les décisions du groupe, à s’organiser pour une lutte de résistance qui sera longue, et qui suppose un large soutien dans la ville, dans l’agglomération, dans le secteur industriel.

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Le premier objectif porte bien sûr sur la responsabilité du groupe Bosch. Pourquoi veut-il se désengager ? Et s’il est un patronat "social", indépendant des marchés financiers et des spéculateurs, alors pourquoi ne pas afficher clairement un objectif de réindustrialisation avec un groupe comparable, d’un des secteurs que Bosch connait bien l’automobile bien sûr, mais aussi les équipements pour l’industrie, l’énergie...

Faut-il tirer alors un trait sur le photovoltaïque ? pas nécessairement ! Car le solaire photovoltaïque peut être une filière d’avenir si on la conçoit comme une contribution réelle aux objectifs climatiques, donc bien évidemment pas pour faire croire qu’on peut remplacer le nucléaire, mais pour innover en apportant des réponses pour réduire au contraire l’appel au gaz et au charbon.

C’est le contraire que fait l’Allemagne, car pour chaque kWh de photovoltaïque, il faut investir autant sur du gaz ou du charbon, qui complétera le solaire quand le soleil est insuffisant...

La France pourrait décider au contraire un plan pour investir sur des énergies réellement renouvelables, ce qui suppose de compléter chaque installation photovoltaïque par une installation de stockage permettant d’assurer une relative continuité de service, certainement pas au niveau du nucléaire, mais s’en rapprochant, et en tout cas, permettant de ne pas faire appel au gaz et au charbon en complément. Ces installations de stockage reposent sur le même principe que les barrages hydrauliques, en pompant de l’eau pour la turbiner ensuite... Des pompes ? Voila une production qui pourrait aussi venir compléter la chaine de montage de panneaux sur le site industriel !

Il faut pour cela une volonté de l’état de lancer enfin un vrai plan photovoltaïque, non pas sous la pression de ce capitalisme vert dont les lobbys font le siège du gouvernement [1], mais sur la base d’un effort énorme de recherche-innovation pour inventer le solaire électrique de demain, celui qui ne fera pas augmenter nos factures d’électricité...


Rappel du tract CGT de Bosch

Chiffres Clés pour les salariés :

- Plus de 850 emplois Bosch en 2002 à Vénissieux.
- Avec 400 emplois actuels, Bosch s’oriente vers une suppression importante en fin d’année.

— Malgré une baisse du coût du travail liée à une baisse des acquis,
— Malgré les accords de compétitivités/ flexibilité,
— Malgré les plans de restructurations/ ruptures conventionnels/ Plan de départs volontaires,

... le groupe BOSCH a décidé la mise à mort progressive du site de Vénissieux.

Comme quoi les accords de régressions sociales ne constituent pas une solution.

C’est tout le message, la supercherie patronale qui est mise à mal !!!

Il faut savoir que :

- Bosch c’est 53 milliards de chiffre d’affaire en 2012 en plein milieu de la « crise ».
- Bosch c’est une multitude d’activité dont il est leader mondial dans beaucoup de cas (automobile, électroménager…).
- La France est le deuxième marché en Europe après l’Allemagne pour Bosch.

Dans le même temps les emplois continuent de fondre :

- En 2002 environ 11.000 emplois en France.
- En 2012, 6.000 emplois en France.

Le groupe Bosch se donne un objectif gourmand en terme de croissance les 10 prochaines années et ce, malgré son argument de crise.

Pour se faire, Bosch décide de quitter ceux qui ont contribué et continuent de faire sa gloire mondiale !!! Pour rejoindre des pays à bas coût et des salariés souvent sans droits.

A la fin de l’année 2013, Bosch aura vendu ou fermé son activité photovoltaïque à Vénissieux.

Dans tous les cas, il s’agit d’une sortie supplémentaire du site avec une part importante d’emplois supprimés.

Restera alors sur le site une petite production « Éléments Diesel » amenée à disparaître prochainement ainsi qu’un service de recherche totalisant à eux deux 160 emplois.

La vente de l’activité de production de panneaux photovoltaïque ne doit pas être l’unique démarche pour la survie du site.

Le 4 Octobre 2013, Guy Maugis directeur de Bosch France sera à Vénissieux pour faire un point sur le devenir du site. Depuis sa prise de fonction, il est l’organisateur de l’exode des emplois du groupe en France. Une orientation totalement en contradiction avec son constat et son bilan économique de 2012 lorsqu’il dit, et on le croit, « …la France est une terre de recherche et développement avec un potentiel industriel important ».

BOSCH est un industriel de 1er plan, allant de l’automobile à l’électroportatif, l’électroménager, etc. Les salariés de Vénissieux se sont reconvertis de la pompe à injection au photovoltaïque, ils peuvent demain exercer tous les métiers du groupe BOSCH.

Nous exigeons de Bosch qu’il développe une activité industrielle sur le site de Vénissieux.

Soyons nombreux à dire au groupe Bosch que cette réalité mérite un meilleur traitement que le désengagement progressif de Vénissieux et de la France !!

Cette usine est une entreprise pratiquement née et qui a grandie avec les Vénissians. Elle fait partie du développement de Vénissieux. Elle reste un espoir professionnel et d’emplois pour beaucoup de jeunes !!!

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L’adresse originale de cet article est http://pcf.venissieux.org/Pour-l-av...

[1Voir le dernier appel du député européen vert Yannick Jadot, qui commence par mettre sur le même plan salariés et directions des entreprises photovoltaïques face à la crise du secteur, contribuant encore à dédouaner le groupe Bosch de toute responsabilité, et appelant l’état à financer la filière, sans rien dire de la hausse des factures pour les consommateurs, et sans rien dire bien sûr du service public, il est le représentant des industriels ! Il répétera ailleurs sans doute qu’il faut des mesures contre la précarité énergétique...

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