En date du 19 décembre 2023, l’hebdomadaire ultra-réactionnaire "Le Point" fait état d’un sondage auprès des français (...)
Mandela est mort... Souvenirs... Souvenirs
Je n’ai pas été surpris, j’ai été choqué par une bonne part du panégyrique fait par la bourgeoisie française de Nelson Mandela. Tant mieux quelque part, mais sachons garder notre mémoire, travailler avec elle, ne serait-ce que pour honorer celle de Mandela, des militants de L’ANC, du PC sud africain, ses et nos compagnons de luttes.
Un billet de notre camarde Jean Ortiz.
Paul Barbazange, Béziers.
Je me souviens, dans les années 1980, pour Mme Tatcher et même pour le gouvernement Rocard, Mandela était un "terroriste", un "communiste" ; il était "à l’est"... le régime de l’apartheid servait à l’oligarchie blanche et à ses amis et protecteurs capitalistes "occidentaux" à amasser les profits, à s’accaparer les richesses du pays, à "esclaviser" les Noirs, à réprimer à tour de bras, sans que cela n’émeuve Londres, Paris, Washington, en réalité complices...
Mandela et son terrible sort, le bagne, n’étaient connus que des
militants, et "le monde libre" s’accommodait plutôt bien de l’apartheid
au nom, entre autres, de "l’anti-communisme"... Dans les rues, seuls
quelques syndicalistes, quelques chrétiens, les communistes, des petits
comités anti-apartheid, les groupes "d’extrême gauche", etc. exigeaient
sa libération et la fin de l’apartheid, clamaient leur solidarité avec
l’ANC.
François Mitterrand était alors aux abonnés quasi absents... les affaires
sont les affaires.
C’était l’époque où la représentante de l’ANC était assassinée... à Paris...
Plus tard, nous avons assisté (ne boudons pas notre plaisir, mais sans
angélisme), à la "mandélomania", voire à la peopolisation du héros. La
"sanctification" prétendait le vider de son contenu politique, de sa
signification... L’histoire n’aura pas la mémoire courte.
Honneur à ce grand combattant, à ce militant exceptionnel, à son juste
combat.
Jean Ortiz