Les camarades de Belleville préparent le Congrès en se souvenant de la Commune

, par  Gilles Gourlot , popularité : 2%

Chères et chers camarades veuillez trouver ci dessous la retranscription de ma présentation du texte 3 "Unir les communistes, le défi renouvelé du parti communiste" prononcée lors de l’AG du 20ème arrondissement de Paris du 20 avril.

Pourquoi un texte alternatif ?

Dans l’esprit des statuts, la possibilité de proposer un texte alternatif permet de donner le choix, à l’ensemble des camarades, du texte à partir duquel les discussions et le travail d’amendement seront effectués.
Le texte ainsi choisi devient la base commune donnant une orientation générale au débat.

Il est à noter qu’il ne s’agit pas là de choisir des dirigeants ou une proportion de représentants au CN, ces derniers étant proposés par les instances locales au niveau supérieur.

Il ne s’agit en aucun cas d’un fonctionnement en tendance ; à moins que cette règle soit détournée, par exemple en proposant une base alternative alors qu’il n’y a aucun désaccord de fond sur celle-ci, juste afin de se compter. Une bien étrange ambition communiste...

A ce stade il est intéressant de noter que certaines préoccupations se retrouvent dans quasiment tous les textes. Je pense que celles-ci devraient se retrouver dans le texte final. J’espère que nous parviendrons à une synthèse.

Le texte dit « base commune » rédigé par la direction sortante et les initiatives stratégiques prises par le secrétaire national n’ont pas soulevé un élan d’enthousiasme chez de nombreux camarades... loin de là...

Et l’effet primaire et son corolaire de spéculation plus ou moins "people" n’a pas tardé à se faire sentir... Au moins comme ça on parle de nous dans la presse bourgeoise, que demande le peuple ?...

Un nombre important de camarades ont fait part de leur trouble, de leur malaise. Voire de leur inquiétude comme Jean Ortiz dans une de ses excellentes chroniques que l’on peu trouver sur l’Huma en ligne.

Conscients de ce trouble, des camarades élus au collectif national, des secrétaires de section ou fédéral, des militants, ne se retrouvant en rien dans le texte proposé par le CN, ont rédigé un texte proposant une alternative radicalement différente aux orientations successives des 7 derniers congrès, en repartant de nos fondamentaux communistes et des exigences de notre temps.

2) Que propose ce texte ?

« Unir les communistes »
Ce titre est important, même s’il peut sembler paradoxal à certains. Il ne s’agit pas là d’un rassemblement par défaut, d’un repli sur ses positions pour sauver quelques vestiges d’un passé glorieux, mais plutôt de dépasser nos contradictions internes par le souffle renouvelé d’un programme communiste fort et motivant.

« Unir les communistes », ça veut dire tirer les conclusions des nombreuses stratégies qui ont conduit à l’émiettement, la désorientation, l’éparpillement du collectif militant communiste et de l’électorat qui va avec.

Parmi celles ci, pour ne prendre que les plus récentes, je citerai l’aventure hasardeuse des collectifs anti-libéraux débouchant sur un éclatement des forces militantes ayant permis la victoire du "non" au référendum sur le TCE en 2005, victoire arrachée au prix d’une bataille de chaque instant des communistes sur le terrain. On voit bien la la force des communistes unis pour un objectif clair.

Mais, comment prétendre que l’opposition au TCE puisse être une base politique suffisante pour déboucher sur une candidature commune a la gauche de la gauche de la...
Alors même que nous n’avions pu faire respecter le choix souverain des citoyens, remettant le choc salutaire promis aux présidentielles.

Pourquoi promettre aux militants de petites organisations une sorte de primaire alors qu’il s’agissait simplement de faire valider la candidature de Marie Georges Buffet. N’était-ce pas là donner le bâton pour se faire battre ?

Déjà, la question d’une nouvelle organisation était un leitmotiv de nos futurs partenaires du front de gauche (C’est vrai que cette question taraude l’esprit de l’ensemble de nos concitoyens soumis a la crise). Cette question ayant déjà été tranchée par les communistes, elle reviendra pourtant empoisonner l’ambiance de la campagne de 2012.

Laissons le soin de leur recomposition aux orphelins de la social-démocratie.
« Unir les communistes », c’est affirmer une fois pour toute l’exigence historique d’une organisation communiste en France.

A partir de là et de là seulement, peuvent être envisagés les rassemblements et fronts populaires nécessaires pour l’avancement vers notre visée, c’est à dire construire un projet de société débarrassé de l’emprise du capitalisme.

Car c’est bien cette visée communiste que nous souhaitons remettre au cœur de notre projet, en lieu et place de l’horizon réformateur de la gauche... qui comme chacun le sait recule au fur et à mesure que l’on s’en approche.

Nous avons trop longtemps privilégié l’idée d’un changement par le haut, multipliant les constructions politiciennes pour obtenir des points d’appui, avec en tête l’idée d’un peuple de gauche forcément majoritaire.

C’est ainsi, quasiment sans nous en rendre compte, que nous nous sommes satellisé autour du PS, oubliant que la social-démocratie est un astre mort depuis bientôt un siècle.

La triste vérité éclate aujourd’hui dans toute son horreur.

Mais le plus grave, c’est que ce faisant, nous avons négligé le plus important : la diffusion et la promotion dans toutes les couches de la société, et plus particulièrement dans les couches populaires, des idées communistes pour un changement radical de société.

C’est dans ce vivier, pourtant, que l’on peut trouver le seul vrai point d’appui.

On le voit bien aujourd’hui, à la lueur des « Nuits debout », la jeunesse et le monde des savoirs est toujours disponible pour rêver d’un autre avenir.

Malgré tout, 30 ans de fabrique du consentement, ça pèse lourd dans les esprits, et le mouvement peine à déborder ses places fortes.

A nous de combattre cette apathie et ce défaitisme qui fait le lit de tous les renoncements et du fascisme, car ne l’oublions pas, nous sommes pris en tenaille entre 2 formes de fascisme : un mou et un dur, ils se nourrissent l’un de l’autre.
Le 1er est le consensus néolibéral né de la décomposition de la social-démocratie et de sa rencontre avec le néoconservatisme de droite. En Europe, il a trouvé son nid dans les institutions de l’UE (pour certain un internationalisme de substitution) et son glaive dans l’OTAN.

Un fascisme dur se développe en parallèle, s’opposant comme la seule alternative possible, c’est le chien de garde du capitalisme.

Pour les abattre, il faut frapper la bête au cœur.

« Unir les communistes » c’est proposer tout de suite un programme de rupture immédiatement applicable et audible par le plus grand nombre :
- La nationalisation des secteurs clefs du pays, la renationalisation d’EDF-GDF, de la SNCF, de la Poste, de France Télécom et Air France,
- L’interdiction des licenciements et délocalisations,
- La réduction massive du temps de travail, l’augmentation des salaires, pensions et minima sociaux,
- Le rétablissement de la retraite à 60 ans, la gestion démocratique de la sécurité sociale, le blocage des prix des produits de première nécessité,
- La non application des directives et traités européens et la sortie de l’Otan,
- la remise en cause fondamentale de la dette publique.

Pour porter ce programme, proposons une candidature ouvrière (salariés de l’industrie en lutte par exemple) à la présidentielle. Je dirai même une irruption ouvrière qui ne pourrait être qu’une bouffée d’air frais dans le cloaque politique français.
Nous ne nous faisons guère d’illusion sur cette élection, mais nous devons y être présent pour profiter de la tribune qui nous est offerte pour y relayer notre campagne pour les législatives, que nous devons lancer sans attendre.

Je ne finirai pas sans évoquer ce qui est notre histoire, que nous devons assumer dans sa globalité, pour le pire et le meilleur, car elle est aussi celle de notre monde. Comment ne pas évoquer la commune qui vit encore dans le cœur des jeunes qui luttent encore pour leur avenir...

Comment oublier, en cette période de commémoration de la boucherie appelée communément « grande guerre », que cette guerre ne s’achève pas tout à fait avec une armistice glorieuse en 1918.

Comment ne pas y penser, quand le capitalisme, arrivé à son stade suprême, pousse à la confrontation impérialiste.

Je ne finirai donc pas sans évoquer Jeanne le Bourbe, fusillée à Odessa en 1919 par l’armée française, et ces mutins à qui nous devons tant.

La crosse en l’air camarades, battons le fer tant qu’il est chaud.

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    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).