Fête d’Avante 2014 : discours de clôture de Jéronimo de Sousa, secrétaire-général du PCP

, par  communistes , popularité : 1%

I - Lutte contre l’impérialisme et pour la paix

« Rares furent les moments dans l’histoire mondial où l’Humanité s’est vu confrontée à de tels périls. Les guerres et provocations impérialistes s’enchaînent à un rythme infernal. La rhétorique belliciste se diffuse. La course aux armements s’intensifie, les alliances militaires agressives comme l’OTAN se renforcent dans la course au militarisme, aux provocations visant notamment l’Europe de l’est, l’affrontement avec la Russie.

Les principales puissances impérialistes bafouent le droit international, créent, armes et financent des mercenaires et organisations ouvertement terroristes et fascistes, qu’elles disent après hypocritement combattre. 100 ans après la Première guerre mondiale, les tambours de guerre se font entendre de l’Orient à l’Europe, jusqu’au continent africain martyrisé.

Voilà le résultat de la brutale intensification de l’offensive impérialiste ! »

II - La cause des guerres, c’est le capitalisme !

Pour le dirigeant communiste portugais, le mal est dans le système économique capitaliste :

« Cette offensive militaire se combine à un recul de civilisation, une remise en cause des droits sociaux et démocratiques, une offensive idéologique visant à manipuler les opinions publiques.

25 ans ont passé depuis la chute du mur de Berlin, l’exaltation d’un capitalisme victorieux, le progrès et la paix qu’il promettait. Les années ont passé, la réalité a montré que ces thèses sont fallacieuses. Où sont la fin de la lutte de classes, l’abondance, les droits de l’Homme, la démocratie ?

Relance économique ? Elle ne vient pas, et on nous dit qu’il faut toujours plus de recul social pour alimenter la croissance, leur croissance.

Démocratie ? Ce sont les premiers à réprimer ceux qui luttent, ou à soutenir – comme les USA et l’Union européenne « démocratique » – les fascistes qui commettent persécutions et atrocités comme en Ukraine.

Droits de l’Homme ? Ils les nient à des millions d’êtres humains, ils baissent les yeux quand Israël assassine 2.000 palestiniens, dont 600 enfants, en à peine deux mois.

Combat contre les terroristes ? Ils financent et arment en coulisses des groupes qui sèment la terreur en Irak et en Syrie. Ils fomentent des guerres qui laissent des pays dévastés comme en Libye.

Développement ? L’offensive revancharde du grand capital, de l’impérialisme contre les conquêtes issues de la lutte des peuples, des expériences du socialisme, se solde par une crise économique et sociale profonde, sans issue en vue dans un monde avec 200 millions de chômeurs, 842 millions de gens qui n’ont pas à manger, 1,5 milliards de pauvres : c’est la réalité du capitalisme et de sa crise !

Le monde est en guerre parce que confronté à sa crise, le grand capital et les grandes puissances impérialistes tentent de contrarier leur déclin économique, usant de la force pour soumettre les peuples, maintenir leur domination sur les ressources, les marchés et des positions géostratégiques. Aucune propagande ne peut le cacher : la cause de la guerre se trouve dans le système qui l’engendre, c’est le capitalisme. »

III - Solidarité internationale avec les peuples en résistance

Comme toujours pour les communistes, il y a une alternative, un espoir, dans la lutte :

« Si les dangers sont grands, les potentialités le sont tout autant, avec le développement de la lutte émancipatrice. Ce n’est pas la fin de l’histoire, non ! C’est le capitalisme qui montre ses limites historiques.

L’avenir réside dans la lutte des peuples, dans la réalisation de l’idéal communiste, dans les acquis anti-capitalistes, anti-impérialistes issues de la lutte, dans le projet que porte les communistes : le socialisme, par diverses voies et par étapes, là voilà la grande perspective pour les peuples. »

Après avoir affirmé sa solidarité avec le peuple ukrainien contre les manœuvres impérialistes, palestinien contre le colonialisme israélien, les peuples d’Amérique latine cherchant une alternative suivant l’exemple cubain, comme le peuple vénézuélien, Jeronimo de Sousa en vient au Portugal :

IV - Le PCP avait raison de dénoncer l’intégration capitaliste européenne

« Ici en Europe, l’histoire nous donne raison quand nous, PCP, nous sommes opposés à la CEE/l’UE puis à l’Union économique et monétaire, cet euro qui se confirme comme instrument central d’exploitation et de domination économique et politique, à l’origine de la crise actuelle.

Une crise qui révèle avec clarté les insoutenables contradictions et limites du processus d’intégration capitaliste européen. Une crise à laquelle l’UE réagit de façon violente en accentuant le néo-libéralisme, le fédéralisme, le militarisme, le caractère anti-social de ses politiques, en attaquant la démocratique, imposant des relations de type coloniale en son sein, en s’affirmant toujours plus comme un bloc politico-militaire impérialiste.

Cela confirme que ce que nous propose la droite et la social-démocratie est sans issue : il n’y a pas de solutions à la crise dans l’intégration européenne. La question qui se pose est comment renverser le cap actuel de l’Europe alors que les piliers, instruments, politiques communes, traités, pactes ne servent pas les intérêts des peuples d’Europe. »

Suit ensuite une description de la politique désastreuse suivie par la droite et la social-démocratie, en fonction des diktats de l’euro et de l’UE, dans les intérêts du capital national et européen, conduisant à la casse de l’appareil productif, la destruction des acquis sociaux, ne laissant au peuple qu’une alternative : paupérisation ici, ou émigration comme au temps de Salazar.

V - « L’heure est aux luttes, sur tous les fronts ! »

Face à cette politique qui peut alimenter tant résignation qu’indignation, le secrétaire du PCP dit :

« Le peuple a son avenir entre ses mains, dans la force de sa lutte, il peut balayer les responsables du désastre, il peut défendre ses droits et améliorer ses conditions de vie !

Pour le PCP, ce sont les luttes qui portent l’alternative :

« Une lutte qui se développe avec une grande intensité et portée, que nous saluons. Luttes tout au long de l’année, grandes manifestations, grèves. Luttes des travailleurs dans les entreprises, l’industrie, les services, les transports, la fonction publique, les médias. Luttes des policiers et militaire. Luttes des agriculteurs, de la jeunesse et des étudiants, lutte des retraités, lutte contre la fermeture des services publics. Lutte contre les privatisations.

Lutte qui a infligé de sérieuses défaites au grand capital et ce gouvernement à son service : maintien du paiement des primes de Noël et de vacances, des allocation chômage et maladie, de la semaine de 35 heures dans les localités. Lutte, constance, combativité, et résultats reposant sur l’unité dans l’action de ses organisations et mouvements, et nous saluons ici la CGTP ! ».

La même politique de coupes salariales et des droits continue « sous les diktats du Traité budgétaire, des critères du Pacte pour l’euro ». Face à cette politique : « l’heure est aux luttes sur tous les fronts ! ».

Lutte pour défendre ses acquis sur le lieu de travail, défendre les services publics, le service national de santé et l’école publique. Convergence des luttes portant une alternative : « La force du peuple, pour un Portugal avec un avenir – une politique et un gouvernement patriotiques et de gauche ».

VI - Préparer le pays à sortir de l’euro

Cela passe pour le PCP par une « rupture avec les politiques de droite », inséparable de la

« lutte pour la rupture avec la soumission à l’euro et à une dette insoutenable. Le Portugal doit récupérer les instruments essentiels de sa souveraineté économique, budgétaire, monétaire. »

Le PCP assume ses responsabilités, de grand parti de la souveraineté et de l’indépendance nationale, annonçant un programme d’action politique pour renégocier la dette, préparer le pays à sortir de l’euro, reprendre le contrôle publique du secteur financier.

« Pour porter cette alternative, il faut un parti qui s’affirme et se renforce sur tous les fronts, qui agisse avec ses militants dans les entreprises, dans la rue, dans les luttes, dans les institutions. L’histoire nous donne raison : voilà pourquoi il faut renforcer le Parti ! »

VII - Renforcer le parti, une nécessité

« "Plus d’organisation, plus d’action, plus d’influence – un PCP plus fort", ce sera notre mot d’ordre pour le renforcement du Parti communiste.

Le Parti communiste portugais est le parti de l’héroïque résistance anti-fasciste, le parti de la révolution d’Avril, de la résistance à la politique capitaliste, de la souveraineté et l’indépendance nationales, le parti des combats d’aujourd’hui pour la rupture avec les politiques de droite.

Un parti où l’histoire, la lutte actuelle, son rôle futur reposent sur l’identité communiste qu’il assume avec fierté et conviction. Il assume sa nature de Parti de la classe ouvrière et de tous les travailleurs, qui défend le mieux leurs intérêts.

Il assume le développement créatif du centralisme démocratique, reposant sur une démocratie interne, une seule orientation et direction centrale. Il assume comme base théorique le marxisme-léninisme, son caractère de parti patriotique et internationaliste, son objectif de construction d’une société nouvelle : le socialisme et le communisme.

A une époque où le pouvoir dominant et l’idéologie dominante cherchent à briser la résistance et l’espoir, dévaloriser la lutte, intensifier l’exploitation et les injustices, retirer au peuple son droit inaliénable d’être l’acteur collectif dans la construction d’un avenir meilleur de sa patrie souveraine, nous réaffirmons notre confiance dans la lutte des travailleurs, la lutte de la jeunesse, la lutte du peuple portugais, qu’il est possible d’adopter un autre cap qui intègre les valeurs de la Révolution d’Avril, pour donner un avenir à notre pays. »

Ces extraits – longs mais instructifs – du discours de clôture du secrétaire-général du PCP nous donnent un aperçu de ce que peut être la force d’analyse d’un parti qui n’a pas renoncé à sa grille d’analyse marxiste : les travailleurs portugais sont en ordre de bataille pour mener la lutte à la rentrée.

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