Sur Twitter, Arno Klarsfeld réagit à l’attitude de l’U.E. et de l’OTAN vis-à-vis de la guerre en Ukraine, après s’être (...)
Colombe blessée
C’est une très belle calligraphie arabo-musulmane qui illustre un article du bulletin d’avril du comité audois du Mouvement de la Paix. Un bulletin fort bien fait qui couvre l’ensemble des problèmes auxquels sont présentement confrontés les pacifistes.
Et on a envie de dire les pacifistes français plus particulièrement. C’est que notre pays est dans une logique de guerre et de violence avec trois corps expéditionnaires sur le théâtre d’opérations militaires : Afghanistan, Libye, Côte d’Ivoire.
Une logique qui s’inscrit dans les fondements du système capitaliste : « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Il n’y a d’ailleurs pas d’argument pour qu’on limite nos interventions à ces trois secteurs. Les prétextes ne manquent pas et comme l’enfer est pavé de bonnes intentions et que nos gouvernants ont le don de cacher leur motivations réelles sous de bons sentiments (émancipation des femmes, respect de la démocratie, action humanitaire…) on pourrait aller en Syrie, en Iran, en Corée… enfin aux quatre coins de la planète pour y apporter le bonheur !
A Béziers nous ne sommes pas en reste, dans sa séance du lundi 18 avril le conseil municipal vient de donner le nom d’une avenue au général Bigeard. Ben voyons, comme nous l’a doctement expliqué un intellectuel de haut vol, « si tout le monde avait été comme lui... »
« Bombez le torse, relevez la tête, vous êtes des guerriers ! » nous exhortait le capitaine responsable de l’instruction des appelés du contingent à Oran où j’effectuais mes classes en 1960.
Ben oui, il suffisait d’un peu de bonne volonté de notre part, et la torture, dont Bigeard était un praticien, aidant, nous pouvions gagner la guerre et maintenir ces trois départements dans le giron de la France.
Le ci-devant secrétaire d’état aux anciens combattants, conseiller municipal de Béziers et conseiller général du premier canton de Béziers, ne serait pas loin d’appeler à l’envoi d’un autre corps expéditionnaire en Algérie pour reconquérir cette terre que la lâcheté de certains gouvernants de l’époque avait abandonné à l’ennemi !
Je suis persuadé qu’Elie Aboud, qui accompagne régulièrement les nostalgériques qui viennent fréquemment faire leurs dévotions sur la stèle à la gloire des tueurs de l’OAS érigée dans le cimetière neuf de la ville, pourrait appuyer sa démarche.
Il n’y a eu que deux voix pour refuser de donner à une avenue de notre ville le nom d’un général tortionnaire : Patrick Pollet et Aimé Couquet. Les élus de gauche, parmi lesquels, et par procuration, Jean-Louis Bousquet, qui il y a peu pourfendait les thuriféraires de la stèle à la gloire de l’OAS, se sont prudemment abstenus !
De ce côté on se tâte : est-ce qu’il ne faut pas prendre en considération le rôle positif de la France dans ses colonies en général et en Algérie en particulier ? Les bouclages, les ratissages, les corvées de bois, les crevettes Bigeard (du nom des prisonniers largués d’un hélicoptère ou d’un avion, de préférence dans la mer, mais lestés d’un blog de ciment aux pieds !)… après tout n’étaient-ce pas autant d’aspects de l’œuvre civilisatrice de la patrie des Droits de l’Homme ?
Jacques Cros