A propos des relations entre communistes et islamistes en Tunisie

, par  Pascal Brula

Le 18 octobre 2011 à 15:18, par Pascal Brula En réponse à : A propos des relations entre communistes et islamistes en Tunisie

Mireille, j’avoue ne pas bien comprendre tes critiques. Tout d’abord, cette intervention n’a pas été écrite en octobre mais au maximum en juillet 2011. D’autre part, je ne vois pas le rapport entre le PCOT en Tunisie et le POI en France qui est d’obédience trotskyste. Enfin, je pense que la ligne à tenir vis-à-vis des camarades d’un autre pays, c’est d’abord d’écouter ce qu’ils ont à nous dire concernant leur propre vécu, leur expérience particulière dans leur pays. Il n’est pas possible de porter un jugement sur une situation dans un autre pays à partir de ce que nous vivons en France. C’est une règle d’or que de respecter et d’écouter ce que ces camarades nous expliquent sans s’immiscer dans leur propre positionnement national. C’est dans cet esprit que nous publions cette intervention qui est à voir et à lire, parce que l’avis des communistes tunisiens sur la question intéresse les communistes français, sans forcément que nous ayons à l’adopter comme ligne de conduite.

D’autre part, il me semble que tes propos ne correspondent pas au texte publié. En effet, il est écrit que sur le fond, les communistes sont en totale opposition avec les islamistes. Les accords qui ont eu lieu, l’ont été dans le cadre de la lutte contre la dictature. Il est dit clairement « qu’une société où il y a la liberté –même si cela profite dans un premier temps à l’islamisme ou à d’autres forces– est meilleure qu’une dictature, meilleure pour le peuple tunisien, en tout cas meilleure qu’un régime dictatorial où il n’y a pas de liberté, ni pour le peuple ni pour les forces démocratiques au nom de la lutte contre l’islamisme ». C’est une position nettement communiste que de hiérarchiser les problèmes, c’est-à-dire d’abord vouloir régler le sort de la dictature qui empêchait toute expression communiste et qui prétendait exister au nom de la lutte contre l’islamisme. Il me semble très sain de vouloir se mettre d’accord « pour faire un travail commun et lutter pour la liberté d’expression, la liberté d’organisation et pour l’amnistie générale. Cela concernait toute la société tunisienne, toutes les forces politiques et ensemble nous avons mené des luttes autour de ces trois mots d’ordre ».

De plus, le fait de mettre autour d’une table différents partis, dont les islamistes (Ennahda), pour lutter contre la dictature, a permis d’aboutir à des résultats non négligeables comme par exemple la reconnaissance des « acquis des femmes tunisiennes, tous les partis même les islamistes s’engageant à ne pas toucher au code du statut personnel et même à développer de nouveaux acquis pour les femmes tunisiennes » ou comme le fait « que le régime démocratique que nous revendiquons ne peut être qu’un régime civil basé sur le respect des valeurs républicaines et des droits humains ».

Enfin, il est clairement énoncé que pour « une éventuelle alliance entre le PCOT et Ennahda, la réponse est négative » et que « le PCOT se bat pour la laïcité en Tunisie, pour la séparation de la religion et de l’État ». D’ailleurs, peut-on faire une confusion entre Ennhada et les troubles fomentés par les intégristes en Tunisie ? Je t’avoue ne pas être suffisamment informé pour le faire.

Amitiés

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