Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

26 décembre 2022 à 11h02min, par pam

# Le 26 décembre 2022 à 11:02, par pam En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

c’est bien d’ailleurs ce qui me parait le plus intéressant dans tout ca et que j’ai souligné en pointant sur l’évolution de l’espérance de vie une date clé... 1956 ! Il y a bien eu un tournant de l’après Staline et il y aurait besoin d’un vrai travail d’histoire d’un point de vue marxiste sur cette période... et notamment sur des choix économiques qui se sont de plus en plus tournés vers « la copie » des choix techniques US dans l’ambition de leur « rattrapage »...

Réponses

# Le 24 décembre 2022 à 10:29, par Marianne Dunlop En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

« si en Russie certains ont la nostalgie de cette époque, personne ne veut y revenir »... ça, c’est le discours de Poutine !
Certes, personne ne veut revenir en arrière, d’ailleurs c’est impossible, et nous ne vivons pas à la même époque, il faut intégrer certains progrès qui ont été accomplis malgré tout, malgré le recul général, mais l’immense majorité a la nostalgie non pas d’une époque, mais bien du socialisme. Un pays qui a fait la révolution ne l’oublie jamais.
Et enfin, sans vouloir vous vexer, il n’est pas très décent de cracher sur un pays qui au prix d’immenses sacrifices nous a sauvés du nazisme. Un pays qui affrontait seul toute la puissance de l’Allemagne nazie, qui, elle, était aidée par tout le camp occidental y compris notre pays, la France. Oui, ça doit vous sembler un peu bizarre ce que je dis, mais c’est la façon de voir de 99% des Russes d’aujourd’hui. Il me semble que ça vaut la peine d’essayer de comprendre pourquoi.
# Le 25 décembre 2022 à 19:16, par Gilles Mercier En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

1) J’ai exposé très succinctement des faits, vous n’y répondez pas. A la place vous « montez dans les tours » m’accusant de cracher sur l’’URSS et son rôle déterminant dans la chute du nazisme ! Où allez vous chercher cela ?
Le PCF comme la CGT se sont refusés à analyser les raisons de cet effondrement. Le mouvement révolutionnaire ne s’en est jamais remis. Certains ont considéré que le passé était un boulet et que le capitalisme était la fin de l’Histoire. D’où pour le PCF l’alliance sans principe avec toutes les forces sociales-démocrates et les mouvements sociétaux d’où devait jaillir la lumière et pour la CGT le syndicalisme rassemblé élargi maintenant aux ONG au détriment du syndicalisme d’action.
Il n’y pas d’autre issue à la crise de suraccumulation du capital que l’éviction de la bourgeoisie de l’appareil d’Etat. Mais ceci pose la question de contenu de cette société du contenu du socialisme. Le socialisme s’est développé dans des pays économiquement très arriérés dans lesquels l’Etat était très faible, la bourgeoisie n’ayant pas eu le temps de créer un Etat moderne lui permettant d’assurer sa domination sur la société. Ces pays ne connaissaient pas la démocratie bourgeoisie. La vie politique était dominée par la violence. Le socialisme s’est imposé dans la violence, les classes possédantes ne laissant pas d’autres choix que la lutte armée. La contre révolution vaincue, la tentation d’user de la violence pour régler les contradictions inhérentes à tout développement de la société est une constante dans toute société arriérée. Lénine considérait que compte tenu de l’énorme retard économique du pays, ce dernier était en transition vers le socialisme. Mieux valait moins mais mieux disait-il. Il fallait à tout prix éviter de bruler les étapes. Tel n’était pas le point de vue de Staline. Il n’est un secret pour personne que Lénine et Staline avaient de points de vie de plus en plus divergents. Lénine avait demandé la mise à l’écart de Staline compte tenu de sa brutalité de son non-respect des camarades comportement incompatible avec les fonctions qui étaient les siennes. Le décès de Lénine a laissé le champ libre à Staline qui a étendu sa mainmise sur le Parti. Il a considéré que l’URSS devait rattraper en quelques années les pays capitalistes développés ce qui était un non-sens compte tenu du différentiel de développement. A cette fin il n’a cessé de brutaliser l’ensemble de la société. Il attribua l’échec de ses plans délirants … au sabotage des ennemis de l’intérieur. D’où les purges sans fin. On ne peut pas passer cela sous silence. Sinon c’est quoi le socialisme ? L’obligation d’obéir de fermer sa gueule ! de respecter les normes artistiques décrétés par le Parti.
C’est le problème quand le Parti est unique et se confond avec l’Etat ! l’adhesion au parti n’est plus sur une base militante mais sur une base opportuniste. Etre membre du Parti est un passage obligé pour exercer une fonction dans l’appareil économique. C’est la base de la corruption. L’adhésion n’est pas automatique, elle est soumise à un examen approfondi du candidat. L’adhérent est soumis à l’appareil. Il n’est pas là pour faire remonter les problèmes mais pour appliquer les décisions.
# Le 25 décembre 2022 à 19:19, par Gilles Mercier En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

2) Que se passe-t-il quand les salariés manifestent en masse pour des hausses de salaires ? Est on à l’écoute de leurs revendications où considère-t-on qu’ils sont manipulés par l’étranger et qu’ils mettent en danger le socialisme ?
Le 1^e juin 1962 les ouvriers de l’usine de construction de locomotives de Novotcherkassk se mirent en grève pour protester contre le refus de la Direction d’écouter leurs revendications concernant leurs conditions de travail. Le mouvement se répandit dans d’autres entreprises. Le pouvoir fit tirer sur les manifestants, 29 furent tués. Le couvre-feu fut décrété. Le lendemain une nouvelle manifestation fut sauvagement réprimée 116 manifestants furent arrêtés. Après un procès expéditif ,7 manifestants furent condamnés à la peine capitale et exécutés. 7 autres furent condamnés à 10 à 15 ans de camps. Plusieurs autres et leurs familles furent exilés en Sibérie.
L’Etat socialiste a tiré sur les travailleurs en lutte pour de meilleures conditions de travail. Le Parti communiste Parti de la classe ouvrière a tiré sur les ouvriers. L’Etat socialiste a fusillé sept salariés qui avaient mené la lutte. Qu’en pense le camarade Ziouganov ? C’est cela le socialisme que vous défendez ?
La coupure était profonde entre le Parti et le peuple. Cette coupure n’a pas cessé de s’élargir sous la présidence de Brejnev, qui cumula tous les titres honorifiques possibles. La période Brejnev fut celle d’une chape de plomb sur la société. Les tentatives de Kossyguine de réformer l’économie en portant l’accent la production de biens de consommation et le développement de l’industrie légère se heurtèrent à l’opposition de Brejnev.
Le socialisme soviétique s’est effondré car il niait le marché. Or, le marché n’a pas été créé par le Capitalisme. L’Homme a créé le marché en échangeant puis en vendant le surplus de ce qu’il produisait. Le marché c’est la comparaison des marchandises suivant leur valeur d’usage et leur cout de production. La valeur d’usage c’est la réponse aux besoins et l’efficacité de ce qui est produit. Les couts de production correspondent aux dépenses engagées pour produire. La diminution de ces couts permet de dégager des ressources pour moderniser l’entreprise et accroitre les investissements et diversifier la production. Elle permet d’accroitre la valeur ajoutée. A quoi bon diminuer les couts de production si l’on se désintéresse de la valeur d’usage de ce que l’on produit ? L’impasse de cette conception s’est manifesté avec acuité quand la technologie et le travail qualifié ont prendre une importance déterminante dans le courant des années 1960 et suivantes. L’URSS s’est révélé incapable de dégager suffisamment de ressources pour assurer son développement économique et social et sa défense. L’incapacité de l’Etat socialiste à combler le différentiel sans cesse croissant entre les besoins de la société et ses capacités budgétaires ne pouvait conduire qu’à son effondrement.
# Le 25 décembre 2022 à 21:11, par Xuan En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

Cela signifie que la contre-révolution a commencé avec Khrouchtchev en URSS. Lequel prétendait que le communisme était à portée de main et qu’il n’était pas nécessaire d’appliquer la dictature du prolétariat.
Faut-il en en dire davantage sur le lien parfaitement clair entre cette ligne révisionniste et la division du mouvement communiste international, la défaite du socialisme en URSS, et ici la liquidation du parti communiste lui-même ?
# Le 25 décembre 2022 à 23:17, par Xuan En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

Maintenant si le bilan de Staline eût été principalement négatif, alors Trotski aurait eu raison de vouloir détruire en pleine guerre anti fasciste « la caste parasitaire et totalitaire qui a pris le pouvoir en Union Soviétique ».
Comme ses petits cousins auraient aujourd’hui raison de chercher systématiquement à dégommer la Chine Populaire quand elle s’oppose à l’hégémonisme US.

A un moment donné il faut mesurer la signification réelle d’une critique, non pas dans l’abstraction d’un débat purement intellectuel, mais dans le cadre matériel où elle apparaît et se développe, ici celui d’une guerre réelle, meurtrière et sans pitié contre l’impérialisme.

« C’est le problème quand le Parti est unique et se confond avec l’Etat ».
Quel est ce problème d’un « parti unique » ? Est-ce qu’un parti koulak ou petit-bourgeois auraient pu par leurs critiques améliorer les choses ? En s’opposant à la révolution dans un seul pays par exemple ? Est-ce que Staline n’avait pas raison de vouloir développer l’Union Soviétique le plus vite possible si on considère son encerclement impérialiste et l’approche de la guerre ? Est-ce que Staline n’a pas eu raison de mener la lutte de classe contre les koulaks et les boukhariniens ?

Et d’où vient le danger de corruption ? Est-ce que des fonctionnaires non communistes seraient forcément plus honnêtes que des fonctionnaires communistes ?
Est-ce que les communistes doivent surveiller l’avancement de la révolution depuis leur bureau ou bien y participer directement à tous les niveaux ?
Est-ce que la séparation du parti et de l’Etat n’est pas la poursuite du vieux rêve idéaliste bourgeois de la prétendue "séparation des pouvoirs" ?

La solution se trouve dans l’expérimentation pratique du socialisme et la définition des objectifs qui en résulte, en fonction des succès et des échecs. Nouvelle mise en pratique, nouveau bilan, nouveaux objectifs, etc.
La révolution culturelle a échoué dans une lutte qui s’est tournée contre le PCC lui-même et sa direction, définie comme « le quartier général du révisionnisme ». Elle aurait pu conduire à la destruction du PCC, mais Mao lui-même y a mis fin.
La lutte actuelle contre la corruption en Chine Populaire est une auto révolution menée par le parti communiste dans ses propres rangs et avec l’aide des masses.
Le socialisme réel trouve par la critique et l’autocritique de son parti communiste la solution à ses problèmes et ses erreurs.

Pour approfondir ce sujet et mesurer la signification du trotskisme d’hier (et de sa résurgence contemporaine) j’invite à regarder cette très intéressante conférence de Ludo Mertens :
Le trotskysme un courant anticommuniste !
Trotski, l’URSS et le Mouvement Communiste International Conférence de Ludo Martens le 18/05/1988 au sujet des relations de Trotski avec l’URSS et le MCI sous Staline. (durée 1h50mn) L’évolution et les positions politiques de Trotski y sont examinées. Ludo Martens expose l’anticommunisme de Trotsky et du mouvement trotskiste en 8 points :
1. - Le passage de Trotski vers des positions de combats contre le communisme
2. - Le combat de Trotski contre le Komintern
3. - La lutte contre « la caste parasitaire et totalitaire qui a prit le pouvoir en Union Soviétique »
4. - L’amalgame Hitler = Staline
5. - L’organisation d’un courant défaitiste à l’approche de la deuxième guerre mondiale
6. - Les appels à l’insurrection, au coup d’Etat et à la terreur en URSS
7. - Comment Trotski et la IV^e internationale se préparaient dans le contexte de la seconde guerre mondiale
8. - La carrière de quelques dirigeants trotskistes
# Le 26 décembre 2022 à 20:17, par CN46400 En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

@ Xuan
La critique de Kroutchev portait sur la thèse de Staline selon qui la lutte de classe devenait plus violente au fur et à mesure que le socialisme avançait, ce qui justifiait, évidemment, les diverses exactions aux quelles se livrait la police politique. En fait, confier la lutte des classe à la police, plutôt qu’à la politique, est aussi une des dérives prouvées du stalinisme.
Reste que Kroutchev n’a pas réellement modifié le fonctionnement économique de l’URSS. La paye des prolos ne trouvait guère plus de produits manufacturés à acheter hors des arrivages annoncés à l’avance....

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