Je suis resté longuement pensif, la lecture achevée de ce bel extrait de Danielle, me disant : j’y vais ou j’y vais pas ? Puis, me dis-je, rien ne peut remplacer la parole plurielle et le débat, non pour « convaincre » et donc, vaincre, mais partager des idées, pour réfléchir, et, peut-être modestement, avancer ensemble. Certes, oui, Fabien porte bien et haut le communisme dont nous rêvons et que nous voulons, mais ce n’est pas lui, ni aucun-e autre qui le produira, aussi brillant et « convainquant » fut-il. Il n’est pas de sauveur suprême, il n’est pas, non plus, crois-je, moi aussi, aux termes d’une longue marche à l’intérieur de la pensée et de l’action communiste, ni de Paradis religieux, social ou politique. Mais la lutte toujours, jusqu’au bout de l’humaine condition et de son existence sur cette planète mortelle, elle aussi. Le communisme est, à mon avis, un outil, un bel outil pour les humains, dont ils doivent s’approprier l’utilisation, pour lutter et conquérir des espaces de liberté et de vie. Rien d’autre. Pas une idéologie, qui en a fait et en ferait un idéalisme, sans « perspective » concrète, parce que c’est l’A.D.N et le destin de toute idéologie de le rester. La 7^e thèse ad Feuerbach : la philosophie a interprété le monde, il s’agit maintenant de le transformer (en gros et de mémoire...). Un outil, dis-je et rien d’autre. Autrement dit, peu me chaut la social démocratie, le socialisme et la Chine, qui est tout, sauf communiste avec ses milliardaires plus nombreux qu’aux U.S.A, son parti unique et son économie étatisée et dirigiste, etc. Un bel outil, qui transcende les clivages artificiels entre les opprimés, les gens et les systèmes politiciens, pour conserver des dominations économiques et humaines. Que nous appelons « Capitalisme », mais c’est beaucoup plus complexe que cela, lorsque nous lisons attentivement le « Manifeste Communiste » ou le « Capital ». Car, il y a autant de formes de capitalisme, que de formes de socialismes possibles. Il n’est qu’un concept abouti des évolutions fondamentales de la civilisation, un « stade » de son développement, dans lequel les forces révolutionnaires et progressistes dont nous sommes, ont imprimé leurs marques et leurs dominations relatives, dans beaucoup de domaines. Ce n’est qu’un début disions-nous, continuons le combat...Sans manichéisme, sans cartésianisme diviseur, mais en dialecticiens fondateurs d’une démarche philosophique et sociétale nouvelle, porteuse des espérances rassembleuses des peuples du monde. C’est, à mon sens le seul moyen d’éviter ce « Solo funèbre » qu’évoquait quelqu’un de plus grand que nous, car ce ne sont pas les idéologies qui changent et changeront le monde, mais les Hommes.