En fait, la proposition d’un Front Populaire avec un parti communiste fort ne peut se construire sans donner une perspective politique au mouvement qui se déroule aujourd’hui même.
Sans une plateforme politique commune (un minimum dénominateur au moins) qui réunisse tous les acteurs politiques des luttes, on se trouve en face d’une mouvement typiquement anarcho-syndicaliste qui se méconnaît.
Cette perspective politique qui doit être COMMUNISTE ET POPULAIRE est indispensable quitte à voir le mouvement récupéré politiquement par Mélenchon. C’est déjà le cas car la nature à horreur du vide.
Ni le FN ni le Ps peuvent proposer quoi que ce soit aux millions des travailleurs qui luttent dans la rue.
Etant donné la vieille tradition démocratique bourgeoise, encore présente très majoritairement parmi les travailleurs et les couches moyennes, c’est la question politique et presque surement électorale qui va permettre de faire avancer d’un pas un mouvement ouvrier qui se réveille à peine depuis un long sommeil.
Sans une perspective politique électoral, l’essor actuel peut s’essouffler encore.
La question est :
Faut-il soutenir critiquent Mélenchon, (le soutenir comme « la corde soutient le pendu » comme proposait Lénine) afin de liquider l’aile droite de la social-démocratie ?
C’est la tendance internationale qui a été présente tout le long de ce lent réveil des travailleurs. Est-ce un pas obligatoire ou est-il possible de créer une autre alternative communiste et populaire ?
La possibilité réelle que Mélenchon dépasse Hollande au premier tour met dans la balance cette possibilité. Ce serait donner un coup dévastateur au courant « Blairiste » au sein du PS, le diviser peut-être, en tout cas, renforcer son aile « gauche » et surtout pousser l’ensemble du spectre politique des travailleurs vers la gauche.
Naturellement, une telle tactique ne peut se faire qu’en se démarquant complètement de Mélenchon, en ne lui faisant aucune concession politique, le poussant, avec la manière, encore plus à gauche mais en portant nos coups principalement contre la droite et le FN.
C’est une question à débattre sauf si le mouvement social « refute » ces spéculations tactiques en se renforçant encore plus et en devenant une alternative politique avec ses propres objectifs et programme. Ce serait encore possible si les organisations politiques qui l’intègrent en ont conscience et mettent leurs (petites) divergences de côté.