Grèce : et si le KKE avait raison ?

, par  Pedro

Le 9 juillet 2015 à 10:04, par Pedro En réponse à : Grèce : et si le KKE avait raison ?

Il faut répondre à la question.
« Non » le KKE n’a pas eu raison d’appeler à se placer « au milieu » lors du vote de dimanche.
Il a propulsé une tactique sectaire, ultragauchiste, qui l’isole du sentiment général des travailleurs grecs et le fait apparaitre comme complice de la réaction interne et des impérialistes allemands et français.
Il fallait voter « Non » tout en prévenant les masses de la possible, presque inévitable trahison de la socialdémocratie.
C’est l’ABC de la méthodologie communiste.
Bien évidemment le vote « Non » de dimanche (et non pas l’absurde bulletin sectaire du KKE qui a réçu un camouflet des masses) n’est surtout pas un blanc-seign pour une capitulation déguisée devant la Troika mais au contraire un vote contre la politique d’austérité qui souffre le peuple grec depuis cinq ans comme il sera utilisé par Syriza.
Mais aujourd’hui c’est un autre moment politique et si le KKE ne se serait complètement déconsidéré devant les larges masses grecques avec son appui objectif de la réaction et son attaque objectif contre le sentiment profond des travailleurs grecs, il se serait dans une bien meilleure position pour contrer la dérive à droite de Syriza.
L’erreur tactique du KKE facilite aujourd’hui les manoeuvres de la socialdémocratie et s’ils avaient voté « Non », aujourdhui ils auraient tout un capital moral et politique pour exiger que ce vote, qui est un vote contre les politiques capitalistes au fond, soit respecté.
Mais, isolés, apparaissant objectivement du côté de la réaction et l’impérialisme, ils auront bien du mal à rectifier une « tactique » aussi catastrophique.
Leur langage très « rrrévolutionnaire » se plaçant « au milieu » des classes décisives de la société grecque, n’est que l’expression des tendances petite bourgeoises mal cachées derrière un langage sectaire et ultragauchiste (comme c’est souvent le cas).
Naturellement, il faut maintenant dénoncer les accords de Tsipras avec les impérialsites mais cela aurait pu se faire dans de bien meilleures conditions en ayant voté avec l’ensemble du peuple et de la classe ouvrière grecque.

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