Courrier à un défenseur d’« un autre euro »

, par  Xuan

Le 10 juillet 2013 à 23:03, par Xuan En réponse à : Courrier à un défenseur d’« un autre euro »

La question de la sortie de l’Euro ne devrait pas être envisagée dans l’absolu mais dans la réalité de notre pays aujourd’hui et dans la situation économique en France et dans le monde.

Sur le papier la sortie de l’Euro signifie qu’au même instant la facture énergétique (solde financier « importations - exportations » d’énergie en pétrole, gaz naturel, électricité, etc.) de 2012, qui s’est élevée à 68,5 milliards € devient à la même époque 449,36milliards F, (qu’il faut réactualiser).
Le baril de Brent à 79 € passe à 518,85 F mais les paiements s’effectuent en $ et impliquent les réserves correspondantes.
La sortie de l’ € n’annule pas la dette. Elle s’établit au premier trimestre 2013 à 1 870,3 milliards € (91,7 % du PIB), en hausse de 36,5 Mds€ par rapport au trimestre précédent. En cas de retour au Franc elle équivaut à 12,269 168 billions F. Ce qui ne définit pas non plus si elle serait remboursée en F, en €, en $, etc.

Mais ceci n’est qu’une image à l’instant du changement de monnaie, car dans la fraction de seconde qui suit, ces valeurs sont modifiées par les cours du marché des devises et la spéculation.

A l’échelle du monde, s’ajoute à la crise du capitalisme la guerre des monnaies, menée notamment pas les USA et le Japon.
Sur notre continent les capitalistes ne cherchent pas à baisser l’Euro, mais les salaires et les dépenses sociales.
Mais certaines fractions actuellement minoritaires de la bourgeoisie préféreraient disposer d’une monnaie plus souple afin de dévaluer, pour favoriser les exportations et diminuer les salaires par la même occasion. Le FN n’en est qu’un exemple mais il n’est pas le seul parti réactionnaire à souhaiter sortir ainsi de la crise en opprimant davantage le peuple.
Il ne fait aucun doute que la sortie de l’Euro dans de telles conditions n’améliorerait en rien le sort du peuple mais profiterait essentiellement aux spéculateurs, aux industries exportatrices (principalement les monopoles), tandis que les marchandises importées deviendraient hors de prix .

La réalité de notre pays aujourd’hui est la dictature de la classe capitaliste et non du socialisme et de la dictature du prolétariat.

Peut-on envisager la sortie de l’Euro à la merci de la spéculation et sans la moindre contrainte populaire sur le plan financier, administratif et policier ?
Ou bien doit-on considérer que cette sortie de l’Euro ne peut s’effectuer dans l’intérêt des masses que sous le contrôle d’un Etat socialiste ?

Nous avons en France mais aussi au niveau des accords européens d’autres motifs plus légitimes de nous battre pour préparer le renversement de la classe capitaliste.

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